BELGA |
Le 29 mai 2002, le texte proposé par les jeunes du groupe de travail Santé et voté en séance plénière insistait notamment sur la nécessité d'un environnement sain (air pur) et sûr (sécurité routière, davantage de pistes cyclables et de contrôles de vitesse) (lire notre article en p. 26). Nous avons demandé à Didier Ramoudt (VLD), président du groupe de travail sur la mobilité, quelle est sa réaction et quel message il souhaite transmettre aux jeunes.
Didier Ramoudt: La sécurité routière est liée à deux aspects fondamentaux. Certes, les infrastructures sont importantes mais il y a aussi le comportement des usagers de la route qui compte pour beaucoup.
Les régions consentent des efforts importants pour les infrastructures en développant par exemple des réseaux de pistes cyclables, notamment dans le cadre de leur politique touristique. Bien entendu, la qualité des infrastructures comme les pistes cyclables est essentielle mais j'ai malheureusement constaté que le comportement des usagers faibles de la route que sont les piétons et les cyclistes est loin d'être exemplaire. Cela aussi contribue à l'insécurité
Didier Ramoudt (VLD) |
Personnellement, je suis favorable à une formation des jeunes au trafic et au code de la route dès le plus jeune âge. Trop de jeunes ont bien du mal à obtenir leur permis de conduire ! S'ils s'étaient familiarisés au trafic dès le plus jeune âge, en passant du vélo au vélomoteur et ensuite à la voiture, ce serait plus facile. J'ai proposé au Parlement flamand puisqu'il s'agit là d'une compétence des communautés d'intégrer cette matière dans les programmes d'enseignement.
Vous avez évoqué des éléments qui relèvent des régions et des communautés ; quel rôle l'échelon fédéral peut-il jouer
Didier Ramoudt: Il peut imposer des adaptations de la réglementation, simplifier les règles et signalisations en matière de vitesse, imposer des types de rétroviseurs qui évitent l'angle mort... Est-ce raisonnable d'autoriser deux cyclistes à rouler l'un à côté de l'autre dans certaines circonstances ?
On pourrait aussi imposer le port du casque à vélo. Au départ, ce n'est pas très populaire, les gens se sentent ridicules mais l'industrie doit jouer son rôle en proposant des modèles attrayants à des prix accessibles et cela entrera dans les habitudes.
Johan Malcorps enMeryem Kaçar (beiden Agalev) |
Votre groupe de travail a publié un rapport détaillé qui a donné lieu au vote d'une résolution qui comporte 87 recommandations. Qu'en est-il advenu ?
Didier Ramoudt: : Divers textes, propositions de résolution et propositions de loi ont été déposés. Certains ont été votés par le Sénat: la proposition de Kathy Lindekens (SP.A) tendant à assurer la sécurité routière aux abords des écoles ou encore la proposition de résolution de Johan Malcorps relative aux expériences portant sur les limiteurs de vitesse pour voitures. Désormais, la limitation à 30 km/h aux abords des écoles deviendra réalité. Par ailleurs, la Ville de Gand lance un projet-pilote et va utiliser les limiteurs de vitesse. Dès que le conducteur d'un de ces véhicules spécialement équipés dépasse la vitesse autorisée, son véhicule est freiné.
L'an passé, vous aviez organisé une balade à vélo avec la sénatrice Meryem Kaçar (Agalev) à laquelle plusieurs sénateurs avaient pris part.
Didier Ramoudt: : En effet, nous voulions promouvoir le vélo et le port du casque. Je dois vous avouer que nos accompagnateurs nous ont signalé que nous avions commis 9 infractions graves! Quand je vous disais en début d'entretien que les usagers faibles de la route ont tendance à croire que le code ne vaut pas pour eux ! Nous devrons tous changer de comportement pour améliorer la sécurité!
Erika Thijs (CD&V) |
Lors d'une interpellation adressée à la ministre de la Mobilité et des Transports, Isabelle Durant, la sénatrice Erika Thijs (CD&V) s'est inquiétée du sort des jeunes enfants en cas d'accident de voiture, surtout de ceux âgés de moins de 3 ans.
Elle a rappelé qu'en cas d'accident les jeunes enfants sont fort exposés et que l'usage du siège pour enfant n'est obligatoire en Belgique que pour autant que le véhicule en soit équipé. Pour les enfants de 3 à 12 ans dont la voiture n'est pas équipée de sièges enfants, le port de la ceinture est obligatoire. Pour les petits de moins de trois ans, aucune protection n'est prévue !
Erika Thijs a fait remarquer à la ministre Durant que de nombreux pays n'attendent pas l'approbation d'une directive européenne pour imposer eux-mêmes le siège pour enfant. Selon la sénatrice, la Belgique est à la traîne dans ce dossier; les 3 à 12 ans sont mal protégés et les moins de 3 ans ne sont pas protégés du tout !
La ministre Isabelle Durant a déclaré que la lenteur du processus au niveau européen ne devait en effet pas freiner la Belgique et elle s'est engagée à accélérer ce dossier soulignant que la sécurité doit l'emporter sur les aspects financiers.
L'avis des jeunes.... Nous vous demandions : Beaucoup d'enfants sont encore victimes d'accidents de la circulation, as-tu des idées pour améliorer la circulation routière ? Vos réponses : Marigje, 9 ans : Il faudrait des amendes plus lourdes, plus d'agents pour contrôler la circulation, plus de passages pour piétons, plus de signaux lumineux... Magali, 11 ans : Je pense qu'il faudrait prévoir plus de signaux lumineux et de passages pour piétons. Natacha, 13 ans : Il faudrait des limitations de vitesse plus sévères et des pistes cyclables et trottoirs plus larges. Inge, 14 ans : Je pense à de meilleures pistes cyclables (plus sûres), aux limitations de vitesse pour les autos... d'innombrables choses peuvent être améliorées. Stefan , 13 ans : Jusqu'à l'âge de 12 ans, les enfants devraient porter un casque de protection. Anneleen, 13 ans : Je pense au casque de protection quand on roule à vélo. Inge, 14 ans : Pour les enfants à vélo, le casque de protection devrait être obligatoire pour les moins de 14 ans. |
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