Pouvoir reposer éternellement dans son lieu de prédilection

Le nombre de crémations s'est considérablement accru dans notre pays au cours des 20 dernières années. Dans les agglomérations, il y a aujourd'hui quasiment autant de crémations que d'inhumations. Il était donc urgent de moderniser la réglementation sur l'incinération, qui date de 1971.

Afin d'éviter les abus, les communes ou intercommunales seront dorénavant chargées de la gestion des crématoriums. Le nouveau projet de loi permet aussi la création de cimetières pour musulmans. On s'était intéressé à ce dernier problème lorsqu'il avait fallu inhumer au Maroc Loubna Benaïssa, la jeune fille retrouvée assassinée.

Le Sénat n'était pas entièrement satisfait du projet de loi adopté par la Chambre et l'a par conséquent évoqué. Les sénateurs estimaient, entre autres, que le projet réglementait trop strictement la destination des cendres des défunts.

La sénatrice VLD Jeannine Leduc a invoqué l'argument selon lequel chez nos voisins, les proches peuvent conserver les cendres de leurs défunts et peuvent même les disperser en un endroit qui lui était cher: sous son arbre préféré, dans un étang... La sénatrice a constaté que, dans notre pays, de plus en plus de personnes demandent à pouvoir conserver les cendres dans une urne ou à pouvoir les disperser sur leur propriété.

Certains sénateurs ont cependant émis la crainte qu'après la disparition des membres de la famille, l'urne puisse finir chez un revendeur. Voilà pourquoi le Roi (c'est-à-dire le Gouvernement fédéral) doit imposer des conditions strictes.

Après l'avoir amendé, le Sénat a adopté, le 30 avril 1998, le projet de loi sur les sépultures. Reste à savoir si les députés partageront le point de vue des sénateurs. C'est alors seulement que chacun pourra faire de son lieu de prédilection l'endroit où il reposera pour toujours.

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