Lundi 9 mai : Inclusion sociale
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Compte rendu (dans la langue de l'orateur)
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Mme De Schamphelaere |
Mme De Boe | M. Kesenne | M. Sintobin | M. Resier |
Mme Van Haegendoren |
Mme Desmet | M. Evens | M. Verjans | M. Goossens |
Mme Christine Defraigne, coprésidente modératrice. Bienvenue à toutes et à tous au Sénat. La Haute Assemblée, chambre de réflexion, est aussi une chambre daction, un lieu de débat parlementaire, mais ces 8, 9 et 10 mai, elle est un lieu de débat citoyen.
Nous parlerons ce matin de linclusion sociale. Nous avons volontairement choisi de parler dinclusion et non dexclusion. Nous souhaitons en effet une démarche volontariste, nous voulons réfléchir à un ensemble de thèmes, à un ensemble de facettes dun même prisme et à des solutions afin de lutter contre lexclusion sociale.
« Être citoyen en 2005 » ne pouvait pas faire léconomie de ce débat. Nombre de nos concitoyens ne profitent pas des bienfaits de notre société. On a beaucoup parlé dÉtat providence, mais celui-ci a-t-il montré ses limites, est-il bien conçu ? Je pense que nous devons faire le constat quun certain nombre de nos concitoyens ne trouvent pas leur place dans notre système économique et social. Ce constat nest-il pas préoccupant quand nous entendons dire que le système de protection sociale de notre pays serait le meilleur ?
Lexclusion touche plusieurs catégories socioprofessionnelles. Nous parlerons bien entendu de la question du chômage, mais celle-ci nest pas liée à une forme spécifique de mode de travail. Nous entendrons ainsi le témoignage dindépendants. Quand on sait quun tiers de ces derniers vivent sous le seuil de la pauvreté, on se rend compte que plusieurs couches de la population sont touchées.
La réflexion que nous voulons mener comprend plusieurs aspects. Au-delà de laspect économique et social, nous devons parler du logement, de lenseignement, de la santé. Lexclusion peut conduire à la marginalisation ; elle mène à une dépréciation de soi, laquelle renforce encore le décrochage. Nous devons aussi parler de culture, mais pas uniquement dans son aspect multiculturel. La culture étant aussi un lien social qui retisse les solidarités, nous aborderons également la question sous cet angle.
De nombreuses autres questions seront soulevées : comment assurer la formation des sans-emploi et des jeunes peu qualifiés ? Comment rester dans la vie active après lâge de la pension ? Comment intégrer les femmes, les personnes handicapées, les immigrés ?
Une multitude de débats et de sous-débats doivent donc être menés.
Ce matin, nous naurons bien sûr pas le temps de traiter toutes les questions, mais ce sont des jalons que nous devons poser pour poursuivre notre réflexion au fil des mois et, peut-être, envisager de nous revoir pour approfondir certains points.
Quelquun ma posé la question de savoir si lon pouvait tout dire. Bien sûr. Le Sénat est une « haute assemblée », mais cest une assemblée où lon doit débattre. Nayons pas, entre nous, un dialogue académique ; osons parler et aborder les sujets sans tabous même si certains propos sont parfois difficiles à entendre. Si nous ne nous parlons pas franchement, si nous adoptons une attitude politiquement correcte ou pratiquons la langue de bois, nous naurons pas limpression davoir fait avancer le « schmilblick » !
Après un certain nombre de rapports et de témoignages, la parole vous sera évidemment donnée. Je cède maintenant la parole à Mme De Schamphelaere.
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V), medevoorzitter-moderator. Van harte welkom in de Senaat op deze tweede dag van de "burgerdagen". Ik dank iedereen voor de belangstelling en reken op een actieve participatie.
In het kader van de burgerdagen die onze instelling organiseert, en die betrekking hebben op het democratisch gehalte van onze samenleving, hebben we met enkel collegas uitdrukkelijk gevraagd om het thema sociale inclusie op de agenda te zetten.
Waarom bestaat er een verband tussen sociale inclusie en democratie ? Vroeger werd armoede vooral bekeken als een materieel tekort. Het ging om de monetaire situatie van mensen. Nu wordt meer en meer de veelzijdigheid aan moeilijkheden van mensen in armoede benadrukt. Armoede is niet alleen maar een beperkt inkomen. Het betekent tevens een slechte woonsituatie, beperkte toegang tot leer- en vormingskansen, schuldoverlast, en gebrek aan politieke en sociale participatie. Ook volgens de definitie van de Verenigde Naties is armoede breder dan het monetaire aspect. Het gaat over minder mogelijkheden tot keuzen die essentieel zijn voor de gehele menselijke ontwikkeling, minder mogelijkheden voor een lang, gezond en creatief leven, voor een redelijke levensstandaard, voor vrijheid, waardigheid, zelfrespect en respect voor anderen. Het is dus duidelijk dat sociale uitsluiting een volwaardige democratie in de weg staat. Sociale inclusie is vereist om tot een menswaardige samenleving, gebaseerd op de gelijkheid van alle mensen, te komen. Gelukkig vertrekken we deze voormiddag niet van nul. Er is het overbekende verslag over de armoede van tien jaar geleden. De analyse en de probleemstelling werden daarin sterk verwoord. Het gaf ook een eerste aanzet tot structurele beleidsinstrumenten. Vooral coördinatie en overleg tussen de vele bevoegde overheden van ons land drongen zich op om samen een krachtige en eenduidige beleidslijn uit te zetten. In 1999 werd een samenwerkingsakkoord gesloten tussen het federale niveau, de gemeenschappen en de gewesten met als doel het armoedebeleid op basis van het algemeen verslag te coördineren. Met dat akkoord verbonden de bevoegde overheden er zich toe hun beleid tot voorkoming van bestaansonzekerheid en tot bestrijding van de armoede en tot integratie van de personen in de samenleving voort te zetten en te coördineren op basis van volgende principes: sociale rechten erkennen en die vastleggen in de Grondwet, gelijke toegang van iedereen tot die rechten en het invoeren en versterken van de voorwaarden voor de deelneming van alle betrokken overheden en personen, inzonderheid de personen die in armoede leven.
Ter ondersteuning van dat samenwerkingsakkoord tussen de bevoegde overheden werd een steunpunt tot bestrijding van armoede in het leven geroepen. Dat werd ondergebracht in het Centrum voor gelijkheid van kansen en racismebestrijding. De voornaamste taak is structureel overleg tot stand brengen met de mensen die in armoede leven, informatie over bestaansonzekerheid analyseren en vooral aanbevelingen voor het beleid uitwerken. Die bevindingen, aanbevelingen en adviezen moeten om de twee jaar in een verslag worden voorgesteld.
Mevrouw Françoise De Boe die juriste van opleiding is, is sedert 1997 coördinator van het steunpunt tot bestrijding van armoede. Ze was jarenlang erg geëngageerd in de vierdewereldbeweging en actief betrokken bij het opstellen van het algemeen verslag over de armoede. Nu is ze ook verantwoordelijk voor de opmaak van het tweejaarlijks verslag. Dat verslag biedt een schat aan informatie, inzichten, gegevens, maar vooral ook aanbevelingen voor het beleid. We zijn dan ook heel blij dat mevrouw De Boe het debat mag inleiden. Daarna komen mensen uit het werkveld aan het woord en een aantal professoren.
Mme Françoise De Boe. Avant dévoquer avec vous les thèmes annoncés dans le programme, je voudrais mattarder sur la façon utilisée pour leur élaboration.
En effet, la méthode de rédaction dun texte en éclaire toujours le sens. En outre, elle illustre à souhait le thème de ces journées consacrées à la citoyenneté, terme qui peut faire lobjet de plusieurs définitions. Il désigne, notamment, la manière par laquelle les citoyens participent à la vie de la société, tentent de peser sur les décisions relatives à la vie publique et dentrer dans le débat politique par-delà lexercice de leur droit de vote.
En ce sens, le texte que je vous présente aujourdhui est le résultat dune pratique citoyenne. Il na pas été rédigé par une Chambre mais en concertation avec des acteurs actifs dans la lutte contre la pauvreté. Je continue à parler de "lutte contre la pauvreté" et non "dinclusion sociale" car beaucoup de nos partenaires emploient plutôt cette expression.
Parmi les acteurs, on trouve des associations dans lesquelles des personnes pauvres se reconnaissent, des professionnels de divers secteurs selon les thèmes abordés, des partenaires sociaux, des CPAS, des services publics et privés, des scientifiques, etc.
Cette pratique citoyenne prolonge la pratique initiée en 1992, lorsque le gouvernement fédéral a demandé à lUnion des Villes et Communes, section CPAS et au Mouvement ATD Quart Monde, délaborer un Rapport général sur la Pauvreté, auquel participeront, en réalité, de nombreuses autres associations, Rapport assorti dune coordination confiée à la Fondation Roi Baudouin.
Ce fut une étape très importante : pour la première fois, on reconnaissait officiellement que, pour lutter plus efficacement contre la pauvreté, il importait dentendre les constats, les analyses, les propositions de personnes situées au bas de léchelle sociale et dont une des plus grandes souffrances, nous ont-elles dit, est justement un sentiment de complète inutilité sociale. Il sagissait de les entendre, non de manière isolée on nest pas citoyen tout seul mais dans une relation avec dautres instances concernées, au cours de réflexions collectives durant lesquelles chacun doit faire la part de ses enjeux personnels et des enjeux collectifs, des difficultés et des contradictions devant lesquelles il se trouve, ceci dans le respect et la reconnaissance des points de vue très divers, "points de vue" au sens littéral, cestàdire, doù on voit les choses et doù on les perçoit. Un dialogue difficile, entre autres, parce que les personnes pauvres nont dabord que leurs souffrances à dire.
À lépoque, le gouvernement a laissé du temps aux partenaires du Rapport, à savoir deux ans, temps indispensable pour réfléchir à leur contribution, établir des constats et penser à des orientations qui permettraient de sattaquer aux causes structurelles de la pauvreté et pas seulement à lun ou lautre de ses nombreux symptômes, plus ou moins neufs. Temps nécessaire aussi à une véritable participation des personnes pauvres, ce qui suppose quelles puissent se situer dans les grands débats de notre société partage du travail, réflexion sur le droit de tous à un revenu décent.
Une chose est en effet de donner la parole pour entendre une expérience de vie, une autre est dinscrire cette expression dans une interrogation collective sur le modèle de société. Lexercice est dautant plus difficile que, vous le savez, pauvreté et faible niveau dinstruction vont de pair : lécole, outil central pour rétablir légalité des chances, contribue encore aujourdhui à la reproduction des inégalités.
Cest donc cette démarche que lÉtat fédéral, mais cette fois avec les Régions et Communautés, a voulu poursuivre, par un accord de coopération qui a été approuvé par toutes les assemblées parlementaires du pays. Pour ce faire, il sest doté dun outil, à savoir le Service de Lutte contre la Pauvreté, au nom duquel je mexprime aujourdhui, outil unique en Europe, semble-t-il.
Les signataires de laccord, quant à eux, se sont engagés à donner un avis sur le Rapport après avoir entendu celui de leurs instances consultatives. Je reviendrai sur ce point en conclusion de mon exposé.
Jen arrive au contenu. Laccord de coopération précise lapproche selon laquelle le Service est invité à rédiger ses rapports bisannuels, sinspirant une fois encore du Rapport général sur la pauvreté. La pauvreté est considérée comme une violation des droits de lhomme. Par conséquent, lutter contre la pauvreté, cest lutter pour garantir à chacun lexercice effectif de ses droits. Reconnaître la pauvreté comme une violation des droits de lhomme droits inhérents au fait dappartenir à lhumanité , cest définir la pauvreté comme une question dintérêt général.
Le Rapport rend compte des concertations relatives à quatre droits fondamentaux. Cela ne signifie en rien que les autres droits, comme léducation, laccès à la justice, à la culture, soient moins importants. Cela illustre tout simplement lampleur de la problématique et les limites des outils pour mener à bien cette tâche très exigeante pour tous.
Jen arrive au droit à laide sociale. Lannée 2002 a été marquée par lentrée en vigueur de la loi concernant le droit à lintégration sociale. Une première évaluation a eu lieu après un an de mise en application, sans doute un peu tôt pour pouvoir vraiment en tirer des leçons.
De nombreuses questions restent à approfondir. Les participants aux concertations ont notamment évoqué la mise à lemploi comme priorité pour lutter contre la pauvreté et la contractualisation de la relation daide.
Selon les partenaires du Service, la mise à lemploi, présentée comme une des manières les plus sûres dacquérir son autonomie, doit être évaluée en termes davancées concrètes pour la qualité de vie des personnes qui en ont bénéficié : effets sur la santé, accès et conditions de logement, participation ...etc.
Les chiffres relatifs à lévolution du nombre de bénéficiaires dune mesure dinsertion professionnelle ne disent rien de tout cela. Des études qualitatives, longitudinales, qui suivent la trajectoire dune personne sur plusieurs années, devraient être réalisées.
Les CPAS, quant à eux, sont-ils en mesure de réaliser leur mission légale dinsertion professionnelle ? Leur activité se déploie dans un contexte économique qui varie dune région à lautre et est tributaire de politiques économiques sur lesquelles les communes et les CPAS nont que peu de prise. Quelles sont, par exemple, les possibilités des CPAS des petites communes rurales où lactivité économique est faible et où les usagers connaissent souvent des problèmes de mobilité ?
Dans la relation daide, les parties contractantes, le CPAS, dune part, lusager, dautre part, ne sont pas sur pied dégalité. La loi concernant le droit à lintégration sociale offre-t-elle suffisamment de garanties juridiques pour que la partie la plus démunie soit protégée ? Dans le cas qui nous occupe, à la différence de la relation contractuelle qui existe entre employeur et employé, ou entre propriétaire et locataire, lune des parties, le CPAS, jouit dun monopole. Non seulement, le demandeur nest pas libre de refuser la signature dun contrat mais aussi, il ny a pas dautre instance à laquelle il peut demander de laide. Le CPAS est le dernier volet de sécurité.
Les participants aux travaux ont exprimé la crainte que le financement de certaines mesures spécifiques, notamment liées à linsertion professionnelle, ne favorisent le développement de celles-ci au détriment du service social de base. Ils considèrent le service social de base comme la mission essentielle du CPAS, préalable à celle de linsertion professionnelle.
Ils attirent lattention sur le fait que certaines personnes ne recourent pas au CPAS. Se rendre au CPAS nest jamais une démarche facile. Les termes de « honte » et de « gêne » sont utilisés. La crainte de devoir dévoiler sa vie privée et les conséquences que cela pourrait entraîner est aussi évoquée, certains allant jusquà aborder la peur du placement des enfants.
Un certain nombre de personnes qui auraient droit au revenu dintégration ou à une aide sociale ne les demandent donc pas ou reportent le plus longtemps possible la démarche, ce qui aggrave leur situation et oblige le CPAS à intervenir dans lurgence.
Or, le temps apparaît comme un facteur déterminant, tout au long de la relation entre layant droit et le travailleur social : accueillir le demandeur, linformer, lécouter, comprendre ce quil veut dire, élaborer un contrat, tout cela exige du temps. Créer les conditions pour que les professionnels disposent de ce temps avec layant droit est une des propositions faites aux autorités publiques.
Le montant du revenu dintégration dernier point que jaborderai ne permet pas à un ménage de vivre conformément à la dignité humaine, rappellent les auteurs du rapport. Cest un constat qui fait lunanimité. Une augmentation de 10 % était annoncée au moment du vote de la loi, mais seule une majoration de 4 % a été réalisée à ce jour. La liaison des montants du revenu dintégration à lévolution du bien-être la liaison de lensemble des allocations sociales et du salaire minimum étant simultanément prise en considération est également demandée.
Jen arrive au droit au travail. Lemploi est généralement désigné comme le levier par excellence pour lutter contre la pauvreté. Il ne pourra cependant remplir cette fonction que sil est de qualité, cest-à-dire sil contribue de manière durable à lamélioration des conditions de vie ou, autrement dit, sil contribue à une plus grande effectivité des droits fondamentaux.
Par conséquent, laccent est mis sur les perspectives quoffre lemploi. Ces perspectives dépendent, entre autres, du revenu : de plus en plus de salariés éprouvent les mêmes difficultés que des personnes bénéficiant dallocations sociales et doivent, eux aussi, choisir entre des dépenses aussi nécessaires les unes que les autres pour vivre conformément à la dignité humaine : payer le loyer ou se faire soigner, payer les frais scolaires ou les factures délectricité... Certains petits indépendants se trouvent dans la même situation. Élément aussi important que le montant : la régularité du revenu, qui semble elle aussi de plus en plus mise à mal.
Le droit à la sécurité sociale quouvre un emploi est également un critère essentiel de qualité. Le groupe de concertation fait remarquer que laccès aux allocations sociales reste basé sur le total des jours de travail prestés à temps plein, alors que le nombre de travailleurs sous contrat à durée déterminée, en particulier sous contrat dintérim, augmente sans cesse.
Les partenaires du service reconnaissent les efforts fournis par les responsables politiques pour créer des emplois et augmenter l« employabilité » des personnes ayant un faible niveau dinstruction, mais ils formulent aussi de nombreuses critiques sur le choix des priorités qui, disent-ils, occulte le déficit structurel demplois, en particulier pour les personnes peu qualifiées. En outre, la responsabilité collective est déplacée des employeurs et des responsables politiques vers les travailleurs et les demandeurs demploi, y compris les allocataires sociaux. Par ailleurs, la problématique de la qualité de lemploi est masquée.
Les associations dans lesquelles des personnes pauvres se reconnaissent insistent enfin sur le fait que ramener la relation entre le travail et la pauvreté à la question davoir ou non un emploi ne rend pas compte de la réalité. Les personnes qui vivent dans la pauvreté travaillent beaucoup, mais ce travail ne relève pas de ce quon appelle le « travail rémunéré ». Il sagit dactivités solidaires, au service de la famille, damis, du quartier... Les associations réclament depuis longtemps déjà que ces activités bénéficient dune plus grande reconnaissance sociale.
Le chapitre suivant concerne le droit à la protection de la santé. Laccessibilité des soins a constitué le thème principal de la concertation. Plus précisément encore, cest laccès financier qui a surtout retenu lattention, puisque la plupart des mesures prises concernent cet aspect.
Depuis le Rapport général sur la pauvreté, cest sans doute la matière dans laquelle les progrès sont les plus perceptibles. La simplification et lélargissement de lassurance maladie ont permis à un plus grand nombre de personnes de bénéficier de celle-ci. Et il va sans dire que le fait de bénéficier de cette assurance est un facteur déterminant pour lever les obstacles administratifs et financiers à laccès aux soins. Aujourdhui, ce sont les personnes qui ne sont pas rattachées à ce système dassurance, notamment les sans-papiers, qui éprouvent le plus de difficultés à se faire soigner.
Elles dépendent de pratiques locales différentes, doivent justifier et négocier chacune de leur demande en bilatéral, avec le CPAS.
Les partenaires de la concertation plaident pour que le plus grand nombre possible puisse relever dun système général et pour que le rôle du CPAS, qui reste un acteur essentiel pour garantir laccès aux soins de tous, soit précisé.
Bénéficier de lassurance maladie nest cependant pas suffisant pour garantir laccès aux soins : certains assurés narrivent toujours pas à se faire soigner chaque fois que cela savère nécessaire. Ainsi, le mécanisme du «maximum à facturer» est efficace pour empêcher des personnes qui ne disposent que de petits revenus et qui doivent faire face à dimportants frais de santé, de basculer dans la pauvreté. Par contre, pour les ménages à très faibles revenus, le «maximum à facturer» est inefficace puisque ces ménages sont contraints de reporter les soins avant même davoir atteint le plafond à partir duquel ils se voient rembourser lentièreté de leur quote-part personnelle.
Les partenaires de la concertation plaident pour que le «maximum à facturer» soit affiné. Ils proposent dabaisser le montant du premier plafond 450 euros actuellement , de prendre en compte davantage de prestations et de médicaments et de concevoir un plafond à plus courte échéance annuel actuellement.
Les partenaires plaident aussi en faveur de mesures complémentaires comme lamélioration de lapplication du régime du tiers payant qui permet de résoudre le problème des avances, problème dautant plus grave que les revenus sont faibles.
Si certaines mesures visent explicitement un meilleur accès aux soins, dautres sont prises avant tout pour réaliser des économies, ce qui est aussi légitime. Les partenaires de la concertation demandent que ces dernières soient évaluées en fonction de leur impact sur laccès aux soins.
Une de ces mesures est linstauration dun ticket modérateur lors du recours au service durgence dun hôpital. Le choix de cette mesure repose sur le présupposé que les personnes qui se présentent aux urgences, alors que ce nest peut-être pas nécessaire du point de vue médical, le font pour des raisons financières, parce quelles ne doivent rien payer dans limmédiat. Or, la concertation a mis en évidence une multiplicité de motifs : le manque de services de soins proches et accessibles en permanence, lévaluation du caractère urgent ou non, la crainte de mal faire, surtout quand il sagit des enfants les parents ne veulent prendre aucun risque quand la santé de leur enfant est en jeu par crainte du placement , la difficulté pour une personne sans abri dappeler un médecin de garde, etc.
Le ticket modérateur changera-t-il le comportement des personnes ? Et si tel est le cas, que deviennent-elles quand elles renoncent à se rendre aux urgences : ont-elles recours à la première ligne cest lobjectif ou reportent-elles les soins ? Cela mérite dêtre évalué.
En amont de la question de laccès aux soins, la concertation rappelle que les personnes qui vivent dans la pauvreté sont prématurément usées : la pauvreté détruit la santé. Ce lien entre pauvreté et mauvaise santé est reconnu dans la littérature scientifique mais pas encore suffisamment pris en compte dans lélaboration des politiques. Rendre effectif le droit à la protection de la santé, cest aussi réaliser les conditions dune bonne santé : des relations sociales, un revenu, un travail, un logement permettant de vivre conformément à la dignité humaine.
La prévention médicale reste évidemment capitale. De nombreux acteurs ont attiré notre attention sur les moyens financiers infimes dont ils disposent et sur le manque de lien entre préventif et curatif. Si un diagnostic est établi préventivement mais que la personne concernée na pas les moyens de se soigner, la prévention devient inutile. Laccent est mis sur une prévention dès la petite enfance.
Jen viens au droit à un logement décent. De plus en plus de personnes éprouvent des difficultés grandissantes à trouver un logement correct à un prix qui lest tout autant. Depuis le rapport général sur la pauvreté, de nombreuses mesures ont été prises mais elles ne touchent pas aux causes structurelles de la non-effectivité de ce droit. En effet, des situations comme celles des sans-abri, des squatters ou des résidents permanents en camping, des personnes expulsées sont des formes extrêmes dexclusion et se produisent tout en aval dun processus. Il sagit donc de revenir en amont pour en dégager les mécanismes générateurs.
La partie du rapport qui a trait au logement est un plaidoyer pour une véritable politique sociale du logement qui va bien au-delà dune politique de logement social.
La majorité des locataires doivent en effet se loger sur le marche locatif privé, vu le manque structurel de logements sociaux. Une régulation accrue du marche locatif constitue donc une priorité pour les partenaires du Service. Cette régulation passe notamment par :
- une révision de la fiscalité immobilière, avec des incitants pour les propriétaires qui louent à des prix équitables ;
- lintroduction dallocations logement parallèlement à une régulation des loyers ;
- la révision de la loi sur les baux à loyer : celle-ci a déjà été améliorée au fil du temps mais une protection accrue du locataire simpose, notamment en ce qui concerne les cautions locatives ;
- la mise en place doutils plus efficaces de prévention des expulsions, lesquelles sont aussi nombreuses dans les logements sociaux.
Laccès à la propriété ne constitue pas toujours, selon les travaux de la Concertation, une alternative à la crise du logement actuelle. Si lacquisition de son propre logement peut savérer la meilleure solution pour une famille donnée dans une situation donnée, elle suppose cependant, dune part, des revenus suffisants pour les frais liés à lentretien et la restauration et, dautre part, une stabilité demploi. Dans ce contexte, il est assez peu concevable dencourager un tel engagement financier auprès de ceux qui, très nombreux aujourdhui, nont quun statut professionnel précaire ou un contrat à durée déterminée ou encore sont intérimaires... Certes, les chiffres montrent que les risques de pauvreté sont moindres pour les propriétaires. Toutefois, cela vaut pour ceux qui disposent de suffisamment de moyens financiers pour devenir et surtout rester propriétaires jusquau terme de cet investissement.
Les partenaires du Service insistent enfin sur la tenue de la Conférence interministérielle sur le logement, inscrite dans laccord gouvernemental du 10 juillet 2003, soulignant quil ne faut pas sous-estimer les compétences fédérales en matière de logement, même si les régions disposent de nombreux leviers en la matière.
Pour conclure, je voudrais dabord dire que lexercice que les autorités publiques État fédéral, communautés et régions nous demandent de faire nous fait mettre par définition le doigt sur les dysfonctionnements. En effet, quand on étudie la situation sur le terrain, au bas de léchelle sociale, on observe forcément lécart entre les droits consacrés et lineffectivité des droits. Il est donc tout à lhonneur des responsables politiques de vouloir sen informer, de sêtre outiller à cette fin et de demander ces rapports bisannuels.
Mais aujourdhui, de nombreuses associations demandent à quels résultats ces concertations aboutissent. Je vous le disais en introduction, laccord de coopération prévoit une procédure de suivi fort intéressante mais elle nest que partiellement appliquée. Si les instances consultatives ont, pour la plupart, remis leur avis, il nen va pas de même des gouvernements : aucun na, à ce jour, donné un avis sur le rapport publié en décembre 2003 alors même que dans six mois sortira le troisième rapport bisannuel.
De nombreux acteurs ont mis beaucoup dénergie dans la rédaction de ce texte, notamment les associations dans lesquelles des personnes pauvres se reconnaissent. Elles nattendent pas que toutes leurs propositions soient mises en uvre. Nous avons la grande chance de vivre en démocratie et il revient au politique de trancher. Mais elles attendent que toutes ces propositions, réflexions et analyses soient débattues, comme le prévoit laccord de coopération. Dans ce contexte, je voudrais remercier très vivement mesdames les sénatrices qui président la réunion de ce matin et le Sénat davoir permis au Service de présenter le travail réalisé avec tous ses partenaires. Merci à vous tous pour votre attention.
Mme Christine Defraigne, coprésidente-modératrice,- Je remercie sincèrement et chaleureusement notre oratrice. Je pense quelle a démontré de manière très précise lécart existant entre les droits consacrés et la réalité de ceux-ci. Le message est bien reçu. Toutefois, sil est utile de demander des rapports, de signer des accords de coopération, encore faut-il pouvoir en débattre pour chercher des solutions.
Dans la partie témoignages, quatre intervenants se succéderont à la tribune : M. Jos Kesenne, qui représente les Mutualités chrétiennes, M. Benoît Sintobin de Woonwijzer, qui remplace Mme Inge De Bruyn, M. Michel Resier du Forem, lequel traite des problèmes demploi en Région wallonne, et M. Thierry Evens, de lUnion des Classes moyennes.
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V), medevoorzitter-moderator. We horen nu de heer Kesenne die werkzaam is bij de ziekenfondsen, en die zal ingaan op de mankementen die hier werden gesignaleerd in verband met het recht op gezondheid. Zo is gezegd dat ondanks de maatregel van de maximumfactuur voor sommige mensen de gezondheidskosten nog te hoog om dragen zijn. We hebben ook gehoord dat vooral arme gezinnen eerder een beroep doen op de spoeddienst dan op de eerstelijnszorg, en dat arme gezinnen minder bereikt worden op het vlak van preventie.
De heer Jos Kesenne. België heeft een sociaalzekerheidssysteem dat gebaseerd is op een zeer ruime solidariteit. Alle Belgen zijn aangesloten bij de verplichte ziekteverzekering, wat zeker niet in alle Europese landen het geval is. De ziekteverzekering omvat een breed pakket vangezondheidszorgen, zonder expliciete privatisering. Dat betekent dus dat bepaalde delen van de ziekteverzekering niet op de particuliere sector worden afgewenteld. Toch zijn er problemen inzake toegankelijkheid, hoewel er de afgelopen jaren op dat vlak heel wat vooruitgang werd geboekt voor de lage inkomens.
De problemen van de toegankelijkheid van de gezondheidszorg in België zijn, zoals in alle Europese landen, het gevolg van de sterke stijging van de uitgaven voor gezondheidszorg. Die zijn op hun beurt het gevolg van de sterke technologische groei van de mogelijkheden inzake gezondheidszorg, van de vergrijzing en van de lonen in de sector van de gezondheidszorg. Die lonen moeten de evolutie van de lonen in de andere sectoren volgen, hoewel de productiviteit in de dienstensector lager ligt dan in de industriële sectoren. De regering moet dan ook maatregelen nemen waardoor de remgelden en supplementen in de gezondheidszorg stijgen, wat de toegankelijkheid voor de lage inkomens opnieuw in gevaar brengt.
Eén van de belangrijkste maatregelen om de toegankelijkheid van onze gezondheidszorg te vrijwaren, is het bestrijden van de misbruiken in de ziekteverzekering. Ik denk dan aan de onnuttige uitgaven die we in de statistieken kunnen vaststellen, aan de verschillen in de uitgaven voor bepaalde ziektebeelden tussen bepaalde ziekenhuizen, provincies en regios. We moeten die misbruiken zoveel mogelijk bestrijden door een grotere responsabilisering van de zorgverleners, de belangrijkste beslissende actoren in de ziekteverzekering. Daarnaast moeten we ook keuzes maken over wat we in de verplichte ziekteverzekering houden. Zo vragen we ons af in hoeverre de zeer ruime terugbetaling van in-vitrofertilisatie, waartoe een paar jaar geleden werd beslist, een noodzakelijke uitgave is in de gezondheidszorg en of de terugbetaling van dure geneesmiddelen voor lage inkomens geen grotere noodzaak is.
Op verschillende domeinen is de ziekteverzekering beter toegankelijk geworden. Ik overloop ze even en ik zal daarbij aangeven waar de toegankelijkheid in de toekomst nog kan vergroten.
Wat betreft de inkomens van de invaliden en de primair arbeidsongeschikten zijn er door de regering de jongste jaren een aantal positieve maatregelen getroffen die veel geld hebben gekost en die tot een verhoging van de uitkeringen hebben geleid: de verhoging van de uitkering van alleenstaande invaliden van 45 naar 50 % en de verhoging van een aantal minima.
De toegankelijkheid werd ook vergroot door de invoering van het Globaal Medisch Dossier (GMD), dat moet leiden tot een hechtere band tussen patiënt en huisarts. De huisarts is dé toegang tot de eerstelijnsgezondheidszorg. Misschien moet die eerste lijn nog toegankelijker worden gemaakt, maar het GMD is precies ingesteld om de band met de huisarts te versterken en meteen ook het remgeld te verlagen. De bedoeling is om te komen tot betere afspraken tussen huisartsen en specialisten om op die manier te komen tot een efficiëntere gezondheidszorg.
Wat meer in het bijzonder de kwetsbare groepen betreft, is er het probleem van de verhoogde tegemoetkoming. Door dat statuut moeten mensen minder remgeld betalen, bijvoorbeeld bij de huisarts. Die verhoogde tegemoetkoming is de jongste jaren uitgebreid naar een aantal behartenswaardige groepen, zoals bejaarden of bestaansminimumtrekkers, zowel de rechthebbende als hun personen ten laste. Daardoor hebben meer mensen recht op lagere remgelden in de gezondheidszorg. Er zijn besprekingen aan de gang die te maken hebben met de vraag hoe de begrippen in verband met de maximumfactuur kunnen worden uitgebreid naar het systeem van de verhoogde tegemoetkoming. De maximumfactuur bestaat vandaag niet alleen voor een aantal sociale groepen, zoals WIGWEs met voorkeurregeling, maar ook voor twee lage inkomensgroepen, die van de bescheiden inkomens en die van de lage inkomens. De besprekingen gaan dan over de vraag in hoeverre deze begrippen van lage inkomens een basis kunnen vormen voor de toekenning van een statuut van verhoogde tegemoetkoming, waardoor de gezondheidszorg voor die lage inkomensgroepen toegankelijker zou worden.
Vandaag is de verhoogde tegemoetkoming er vooral voor een aantal sociale groepen die moeten voldoen aan een aantal voorwaarden, onder meer ook in verband met het inkomen, wat niet belet dat een aantal andere groepen met lage inkomens verstoken blijven van dat systeem van verhoogde tegemoetkoming.
De maximumfactuur is een aanvulling op het systeem van de sociale franchise, dat we al kennen sedert het midden van de jaren 90. Sedert de invoering van de maximumfactuur in 2002 hebben we een uitbreiding gekend van de remgelden die opgeteld worden om te weten of een gezin al dan niet komt aan het plafond waarboven remgelden terugbetaald worden. Ook de geneesmiddelen A, B en C zijn nu opgenomen in de tellers van de maximumfactuur, evenals langdurige hospitalisatie en de hotelkosten. De uitbreiding van de sociale franchise naar de maximumfactuur, wat vooral betekent dat die twee lage inkomensgroepen ook recht hebben op de maximumfactuur, hebben ertoe geleid dat de uitgaven voor de maximumfactuur gestegen zijn van 45 miljoen euro in 2001 naar 235 miljoen euro in 2004, meer dan vijf maal meer dus op enkele jaren tijd, en die factuur is nog aan het groeien. Dit betekent dat er, terecht, steeds meer gebruik wordt gemaakt van dit instrument om te komen tot een beperking van de remgelden.
Een beperking van de maximumfactuur is natuurlijk dat ze alleen rekening houdt met de officiële remgelden. Supplementen die ook aangerekend worden in eenpersoons- en zelfs in tweepersoonskamers, worden niet meegeteld. Dit probleem moet op een aparte manier worden benaderd.
Ik wijs op het zorgforfait en het incontinentieforfait voor chronische zieken. Palliatieve patiënten die de laatste maanden van hun leven thuis wensen verzorgd te worden, moeten geen remgeld betalen. Ik wijs op de uitbreiding van het bijzonder solidariteitsfonds voor chronisch zieke kinderen jonger dan 16 jaar waarbij afgeweken wordt van de klassieke filosofie van het bijzondere solidariteitsfonds en bepaalde kosten hoger dan een bepaald bedrag, ten laste worden genomen.
Ik wijs ook op de regeringsmaatregelen in verband met de generische geneesmiddelen. Als de artsen hun voorschrijfgedrag verder aanpassen, zullen besparingen mogelijk zijn, zowel voor de ziekteverzekering als voor de patiënten. Bovendien heeft de concurrentie van de generische geneesmiddelen gezorgd voor prijsdalingen van de originele geneesmiddelen. De uitgaven voor geneesmiddelen blijven echter zeer sterk stijgen als gevolg van de strategieën van de farmaceutische industrie die nieuwe geneesmiddelen op de markt tracht te brengen die nauwelijks verschillen van de oudere, maar die veel duurder zijn. De combinatie van deze commerciële sector met het sociale systeem van de ziekteverzekering schept dus een probleem.
Ik wijs ten slotte ook op een maatregel die getroffen is op vraag van het Centrum voor gelijkheid van kansen en racismebestrijding voor kinderen van illegalen. Illegalen hebben ook geen statuut in de ziekteverzekering. Ze gaan via het OCMW en speciale wetgeving. We hebben aan de minister voorgesteld dat kinderen van illegalen een volledig recht in de ziekteverzekering zouden krijgen op voorwaarde dat ze naar school gaan. Tegelijk bespreken we met de OCMWs hoe we dit kunnen realiseren.
De ziekenfondsen hebben de opdracht om de solidariteit onder al hun leden te verdedigen. Vermits alle Belgen aangesloten moeten zijn bij een ziekenfonds, betekent dit dat we in België een zeer grote solidariteit trachten te organiseren en te verdedigen. Kosten van gezondheidszorg zijn per definitie sterk geconcentreerd bij een klein aantal mensen. Het enige systeem dat die zorgen toegankelijk maakt voor iedereen, ook voor de minst begoeden en chronische zieken, is een solidair systeem. Elk ander systeem dat in de richting gaat van privatisering, houdt in dat een aantal mensen de kosten van de verzekering en van de gezondheidszorg niet meer kunnen betalen, omdat de privé-verzekeringen de goede risicos selecteren en de slechte risicos afschuiven. De essentie van privé-verzekeringen is dat ze de solidariteit organiseren tussen groepen van gelijke risicos en niet tussen groepen van verschillende inkomens. In de gezondheidszorg moet een dergelijk systeem altijd worden bestreden. We doen dan ook voorstellen om die privatisering, die in de ons omringende landen al veel verder gevorderd is, te voorkomen. Ik verwijs naar het systeem dat op 1 januari 2006 in Nederland van start gaat.
De ziekenfondsen binden de strijd tegen de supplementen ook aan doordat ze hun leden de mogelijkheid bieden om hun ziekenhuisfacturen voor te leggen aan medewerkers van de ziekenfondsen zodat kan worden nagegaan of alle gevraagde bedragen effectief ook moeten worden betaald. De ziekenfondsen hebben op dit vlak al heel wat successen geboekt, ook voor de rechtbanken. Hierdoor werden de ziekenhuizen verplicht bepaalde kosten op zich te nemen. Via de ziekenhuizen wordt de druk op de regering opgevoerd om dergelijke kosten in het verplichte systeem op te nemen.
De link tussen preventief en curatief optreden is inderdaad een groot probleem. Armen en personen met lage inkomens zijn veel moeilijker bereikbaar dan geschoolde mensen. Vooral mensen die gezond zijn en reeds gezond leven besteden veel aandacht aan de preventieadviezen; het is niet eenvoudig om er andere categorieën bij te betrekken. Toch zetten de ziekenfondsen allerlei mensen en middelen in om ook de minder toegankelijke groepen te bereiken. In de toekomst zullen we ernaar streven onze leden en de bevolking beter te informeren over het aanbod aan instrumenten om armoede in de gezondheidszorg te bestrijden.
De heer Benoit Sintobin. Sinds 1994 garandeert de Grondwet dat elke Belg het recht heeft op een menswaardig leven, waaronder het recht op een behoorlijke huisvesting.
Dit klinkt goed voor de burger die met heel wat vragen over wonen zit. De burger die een huis wil bouwen of verbouwen kan misschien aanspraak maken op een premie of een sociale lening. Misschien heeft hij vragen over het huurcontract dat een huiseigenaar hem voorlegt. Misschien zijn er enkele gebreken aan de woning die dringend moeten worden weggewerkt. Misschien zoekt hij een goedkopere woning via een sociaal huurkantoor of een huisvestingsmaatschappij. Misschien heeft hij brute pech en wordt hij van de ene dag op de andere dakloos. De burger met dergelijke vragen kan op veel plaatsen terecht, maar tegelijk ook nergens.
Wie geluk heeft, kan terecht op het gemeentehuis of het OCMW. Veel goedmenende ambtenaren kunnen echter niet altijd een degelijk of volledig antwoord op de vragen geven. Bij een klacht over huisvesting is het de bedoeling dat de gebreken in de woning worden weggewerkt, wat het nemen van initiatieven inhoudt . De burger met vragen over wonen wordt vaak van het kastje naar de muur gestuurd. Het recht op wonen blijft dan ook al te vaak een holle slogan.
Toch zijn er mogelijkheden. De Vlaamse overheid heeft in 1997 met de Vlaamse wooncode een belangrijk kader gecreëerd om het grondwettelijk recht op wonen concreet in te vullen. Een groot deel van het huisvestingsbeleid werd geregionaliseerd. De federale overheid behield echter sommige bevoegdheden zoals blijkt uit de federale huurwet. Sommige gemeenten gaven vorm aan een actief en bewonersgericht woonbeleid. Men was van mening dat de levenskwaliteit van bewoners het best kan worden verbeterd als de verschillende knelpunten en oplossingen samen worden bekeken.
Zo ontstonden her en der woonwinkels, door sommigen ook woonwijzers genoemd. Deze staan open voor iedereen met vragen over wonen, ongeacht hun hoedanigheid als huurder, eigenaar of verhuurder. Wel wordt bijzondere aandacht geschonken aan de zwakkere groepen op de woningmarkt. Sommigen slagen er alleen niet of moeilijk in hun recht op wonen te doen gelden. Woonwinkels sleutelen aan beter wonen vanop het terrein.
De discussienota over het recht op wonen, opgesteld tien jaar na het algemeen verslag over de armoede, bevat veel waarheid. Het herlezen van dit verslag is weinig verheugend. De vaststellingen, de analyses en de aanbevelingen overtuigen niet dat de voorbije tien jaar tot een verbetering zou hebben geleid.
Sta me toe enkele specifieke knelpunten onder de aandacht te brengen waarmee woonwinkels in de uitvoering van hun opdracht worden geconfronteerd, uiteraard zonder de pretentie te hebben in dit korte tijdsbestek volledig te zijn.
We mogen ons niet toespitsen op de sociale huisvesting. Huren op de privé-markt is echter voor velen nog een hele opgave. Wie genoodzaakt is een woning te zoeken op de huurmarkt wordt geconfronteerd met volgende knelpunten:
Ten eerste, de voorbije jaren werd een drastische daling van het aantal huurwoningen vastgesteld. In 1991 waren er gemiddeld nog 30% huurwoningen, in de sociaal-economische enquête van 2001 is er sprake van nog slechts 20%. Sommige regios zitten daar zelfs onder. In West-Vlaanderen bedraagt het percentage hier en daar maar 15%.
Onze ervaring leert dat er een enorme schaarste is aan kwalitatieve en betaalbare huurwoningen. Velen komen aankloppen, wanhopig op zoek naar een huurwoning, maar onze woonbegeleiders staan vaak machteloos.
Eigendomsverwerving stimuleren is goed, maar voor sommigen is dat veel te hoog gegrepen. Een voldoende aanbod aan huurwoningen blijft dan ook een dwingende noodzaak.
Ten tweede, Vlaanderen heeft te kampen met een grote stijging van de huurprijzen, wat logisch is, vermits de vraag groter is dan het aanbod. Doorgaans zijn de huurprijzen niet in verhouding tot het aangeboden comfort. Huurprijzen tot 500 euro voor een doorsnee woning met drie slaapkamers zijn geen uitzondering. Het leefloon bedraagt niet eens het dubbele!
Ten derde, er is voorzien in een tegemoetkoming in de vorm van een Vlaamse huursubsidie, maar de reglementering is al jaren achterhaald. De inkomensgrens voor begunstigden is nog steeds dezelfde als jaren geleden. Door de opgelegde maximale toegelaten huurprijs is het in vele steden en gemeenten momenteel niet meer mogelijk een woning te vinden. Er wordt al heel lang gepraat over een hervorming van dit stelsel, maar de uitvoering ervan laat nog steeds op zich wachten.
Ten vierde, de rol van de immobiliënkantoren komt te weinig onder de aandacht. Elk zijn job en de immobiliënkantoren zijn commerciële instellingen, maar dat bijna alle woningen via dergelijke kantoren worden verhuurd, bemoeilijkt de toegang tot de huurmarkt voor een aantal doelgroepen.
ze zelf ook te veel. Een OCMW-waarborg is uit den boze, vreemdelingen, werklozen of leefloners komen nauwelijks aan de bak. Bovendien is het betalen van een commissieloon een hoge drempel voor wie het financieel moeilijk heeft. Daarenboven verhuist de doelgroep geregeld. Sommige kantoren hanteren bedenkelijke praktijken op het randje van het wettelijk toelaatbare, maar hierop wordt geen controle uitgeoefend.
Ten vijfde, de discussienota recht op wonen wijst op een aantal wettelijke maatregelen om uithuiszettingen menselijker te maken. De verplichte bemiddelingsprocedure werd sinds het algemeen verslag over de armoede ingevoerd, maar de discussienota stipt aan dat er stemmen opgaan om ze af te schaffen, want het zou om een lege doos gaan. Samen met de Vereniging van Vlaamse Steden en Gemeenten pleiten we ervoor om deze procedure te optimaliseren in plaats van ze af te schaffen. Na ruim zes maanden kunnen we stellen dat het systeem werkt. Dankzij een vroegtijdige begeleiding op maat zijn we erin geslaagd om meer dan vijf huurders op tien in plaats van één op tien op de verzoeningsprocedure aanwezig te krijgen, met minder uithuiszettingen als gevolg.
Werk maken van een betere woonkwaliteit blijft een dwingende noodzaak. De discussienota recht op wonen stelt terecht dat de kwaliteit waaraan privé-woningen moeten voldoen beter werd gereglementeerd door de Vlaamse wooncode die heel wat mogelijkheden heeft gecreëerd. Er zijn echter nog altijd tekortkomingen. De gemeenten hebben een belangrijke rol inzake kwaliteitsbewaking. De realiteit leert dat vele, vooral kleine gemeenten echter onvoldoende uitgerust zijn om deze rol op zich te nemen. Concrete uitvoering van ongeschikt- en onbewoonbaar verklaring blijft hierdoor nog te veel dode letter.
De problematiek staat symbool voor de realiteit in vele gemeenten. Sommige willen er wel iets aan doen, maar beschikken niet over voldoende mankracht. Andere willen er niets aan doen. Gemeenten worden niet financieel gesteund en worden ook niet verplicht om werk te maken van een goed woonbeleid.
Ook de Vlaamse overheid schiet te kort. Naast de bestrijding van verkrotting is het tegengaan van de leegstand een belangrijk aspect van de kwaliteitsbewaking. Ruim tien jaar lang was er een gecoördineerde aanpak. Vorig jaar keurde het Vlaams Parlement een wetswijziging goed die deze aanpak haast volledig teniet doet. Mensen op het terrein die met goede bedoelingen aan de slag waren, werden meteen de pas afgesneden. De vraag rijst dan ook waar de continuïteit blijft.
Een consequente bestrijding van leven in woningen van slechte kwaliteit, impliceert de mogelijkheid om bewoners, wanneer nodig te herhuisvesten. Dat is moeilijk, vooral in grotere steden waar veel onbewoonbare kamers worden aangeboden. Daar kan niet zomaar in een alternatief worden voorzien voor wie plots op straat komt te staan.
De sociale huisvesting is een nog té beperkt alternatief voor het ontbreken van betaalbare en kwalitatieve huisvesting op de privé-huurmarkt. De discussienota recht op wonen geeft dat andermaal aan. In Vlaanderen wachten meer dan 70.000 personen op een sociale woning. Sommigen wachten meer dan vijf jaar. Anderen verliezen de moed en raken er helemaal niet aan. Sinds het vorig verslag over de armoede heeft de sector van de sociale verhuurkantoren zich ontwikkeld. Dat is een stap vooruit, maar het is nog onvoldoende. Ook de sociale huisvestingsmaatschappijen kende een positieve evolutie. Toch zijn door het blijvend gebrek aan sociale huurwoningen de wachttijden veel te lang. Opvallend is dat vele maatschappijen initiatieven nemen. De procedures zijn echter te lang. Vooraleer nieuwe projecten worden goedgekeurd, loopt men achter op het programma. Intussen wordt geëxperimenteerd met nieuwe systemen zoals de publiek-privé samenwerking, maar die levert geen echte meerwaarde.
Is het echter allemaal kommer en kwel? Gelukkig niet. Op het terrein beweegt er dezer dagen heel wat in de gemeenten en OCMWs. Alleen wordt dat vanuit de hogere overheid nog veel te weinig gewaardeerd.
De discussienota stelt: "Gelukkig lijkt het erop dat huisvesting weer een belangrijk punt wordt in de beleidsaandacht, zowel regionaal als federaal." Dat is juist. Huisvesting was tijdens de jongste regionale verkiezingen in Vlaanderen een hot item voor veel politieke partijen. Toch blijft het nog teveel bij ronkende verklaringen. Het is hoogtijd dat onze verantwoordelijken de daad bij het woord voegen.
De verschillende beleidsniveaus, federaal, Vlaams, provinciaal en lokaal, zowel gemeenten als OCMWs, moeten veel doelgerichter samenwerken aan een geïntegreerd woonbeleid. Ze moeten in nauw overleg met elkaar een woonbeleid voeren dat inspeelt op de concrete noden op het terrein. Het gekende convenantmodel kan een mogelijke piste zijn. Vooral het afstemmen van de wetgeving op de verschillende niveaus is zeer belangrijk. Dat moet het woonbeleid krachtiger maken en moet vermijden, zoals nu af en toe het geval is, dat er tegen elkaar in wordt gewerkt. Tenslotte moeten de lokale besturen daadwerkelijke, financiële steun krijgen om hun talrijke opdrachten inzake woonbeleid te kunnen waarmaken en om te kunnen samenwerken met de diverse actoren op het terrein.
M. Michel Resier. Je vous remercie de moffrir loccasion de témoigner de la problématique de linsertion à lemploi, notamment en Région wallonne puisque le Forem est le service public de lemploi et de la formation en Wallonie. Je vais essayer de relever les considérations les plus importantes de ce que javais préparé pour loccasion. Ce ne sera pas un exercice facile. Je vous demanderai un peu dindulgence.
Sagissant de la question de laccès à lemploi, il convient dabord de souligner que nous neffectuons pas un travail dinclusion sociale mais bien dinsertion à lemploi. Il ne sagit donc pas dune société qui fait un effort pour inclure des groupes ou des individus en son sein. Il sagit plutôt du travail de certains groupes ou de certaines personnes pour sinsérer dans un ensemble, dans une société. À cet égard, il est dangereux de découpler les dynamiques sociale et de lemploi et de découpler les problèmes économiques et sociaux. En effet, cela poserait demblée et déjà au niveau institutionnel, une dualisation du champ entre, dune part, les personnes ou les groupes qui ont droit à un travail « social » et, dautre part, celles qui sont sollicitées par une dynamique économique. Nous serions alors confrontés à une alternative « terroriste ». Première possibilité : ne travailler que selon les besoins immédiatement identifiés au sein du marché en estimant que lon ne sadressera quaux personnes les plus qualifiées, celles que lon peut réinsérer rapidement dans un emploi, les autres nayant quà se débrouiller. Deuxième possibilité : soccuper uniquement des personnes qui sont motivées et qui sadresseront à nous spontanément. Dans ce cas, nous verrions si elles peuvent être rapidement formatées pour accéder à un emploi. Troisième possibilité : le système de la prescription dure dans lequel on sadresse à tout le monde et chacun est censé sactiver de la manière que nous, en tant quexperts, estimons utile. On se retrouverait ainsi dans des impasses en tentant de réfléchir de manière plus large à une dynamique dinclusion sociale.
Je me souviens dactions qui ont été menées voici treize ans et que je pilotais dans le Hainaut. Nous avions constaté que, lorsque nous convoquions les demandeurs demplois les plus fragilisés à des séances dinformation afin de leur présenter nos services, seule une personne sur deux était présente. Il faut souligner que cette convocation faisait état dun risque de sanction en cas dabsence. Nous aurions pu penser que les absents nétaient pas motivés, partant du principe quil peut exister des organismes génétiquement motivés, ou quils étaient fainéants. Nous aurions également pu estimer quil sagissait dadultes ayant fait un choix responsable quils assumeraient. Nous sommes partis dune hypothèse complètement différente, plus inclusive et plus généreuse. Nous avons voulu identifier, au travers de notre travail et en mettant en uvre des actions qui nous semblaient a priori plus adaptées, les obstacles qui provoquaient cette désertion. Parmi les obstacles envisagés au départ figuraient léloignement géographique et les problèmes de mobilité : moyens de transport en commun qui se délitent, gares qui ferment, lignes de bus qui disparaissent. On peut émettre lhypothèse que ces absences étaient dues à cet éloignement géographique. Nous avons également relevé la question de la disponibilité. Une personne qui vit seule avec ses enfants doit évidemment pouvoir les faire garder. Or, à lépoque, le taux de couverture des besoins de garde denfants en Wallonie ne sélevait quà 19%. On peut imaginer que cela posait problème à certaines personnes.
Le troisième gros problème est lié à la distance symbolique créée par le fait que ce soit le Forem qui convoque et que cela induit des interrogations : Quest-ce que cette institution ? Que peut-elle moffrir à moi qui nai jamais été convoqué ni invité à rien, ni même aidé à éclaircir la situation que je vis ?
On a tiré de nos actions des conclusions, notamment en matière de participation. Par exemple, je résume ici le témoignage dune dame vivant seule avec ses deux enfants : Au bout de deux semaines dactivité, je prenais des antidépresseurs sur prescription médicale. Mon médecin estimait que mon état dépressif ne me permettait pas dassumer un emploi. Or, poursuit cette dame, je me suis rendu compte, au contraire, que ma dépression était provoquée précisément par un manque dactivité professionnelle, par un défaut de reconnaissance sociale, par un certain isolement avec mes enfants et parce que mon horizon était bouché. Depuis que jexerce une activité, je ne prends plus de somnifères et je supporte à nouveau mes enfants.
Cet exemple rejoint les propos que jai tenus tout à lheure, à savoir que le bien-être résulte principalement des relations avec les autres. Comme le dit lOMS, la conjonction des bien-être psychologique et somatique est ainsi atteinte.
Je pourrais multiplier ce genre dexemples.
Il est très facile de considérer qua priori les personnes sont adultes et autonomes, que ce sont des individus et que lindividu est un donné et non le produit dune interaction. Cela conduit, comme on lobserve au Forem, à la mise en place depuis quelques années de dispositifs dinformation, daccompagnement, de formation, dorientation professionnelle et à faire de la publicité pour ces dispositifs en espérant que les gens les utiliseront de manière spontanée. Cela ne fonctionne pas. Les personnes qui font appel à ces services sont les personnes les plus qualifiées, ayant un vécu scolaire dinsertion tissé de réussites et de valorisations et qui estiment, à juste titre, avoir droit à un service de qualité.
Par contre, au risque dêtre caricatural mais le temps qui est compté empêche dentrer dans les nuances, comment peut-on envisager de demander à des personnes qui ont vécu des échecs scolaires de suivre une formation ? Pour elles, entrer en formation, cest renouer avec la situation dapprentissage chargée dun vécu déchecs. Dire quon va attendre que les gens se présentent signifie que lon ne soccupera que des mieux lotis. Or il faut le dire, par décret de la Région wallonne, nous devons nous adresser prioritairement aux publics les plus éloignés de lemploi.
Jai évoqué les distances temporelle, spatiale et symbolique. Leur prise en compte implique quen tant quinstitution publique de lemploi, nous devions trouver sur le terrain des partenaires en proximité géographique et symbolique avec les personnes auxquelles nous devons et voulons nous adresser. Il en découle lidée délaborer des partenariat structurels, qui peuvent durer, et vont permettre de faire avec les demandeurs demploi une analyse fine des besoins.
Pour procéder à cette analyse il ne faut pas se limiter au point de vue des services de lemploi mais aussi regarder avec les lunettes des interlocuteurs sociaux, des autres institutions comme les communes et les CPAS, et des acteurs locaux comme les asbl dinsertion etc.
Les actions à développer doivent aussi être examinées en rassemblant dès le départ toutes les méthodologies et les outils que les partenaires peuvent nous apporter.
Il convient in fine de procéder à une évaluation où chacun a le droit dexprimer son point de vue sur les résultats obtenus par rapport à ceux qui étaient attendus.
La réflexion suivante traverse toute linstitution : en démocratie, linsertion doit se faire dans le cadre dune pratique citoyenne. La pratique citoyenne est une pratique du débat, laquelle implique la reconnaissance et le droit à la parole de la part des institutions.
Il convient daller vers lautre et de lui dire que nous ne sommes pas là pour juger mais pour essayer de comprendre pourquoi il en est là aujourdhui et de voir ce que lon peut construire ensemble pour arriver à une situation plus satisfaisante. Une telle attitude suppose, non pas un face-à-face très bref avec une approche consistant à juger, mais bien un travail collectif qui demande du temps et de la compréhension.
Loctroi de temps est, à nos yeux, fondamental, notamment par rapport à la problématique de lorientation professionnelle. Quand on dit aux gens quils doivent réfléchir et trouver un projet professionnel, on ne peut leur imposer la précipitation. Ce serait les envoyer dans le mur. Ils ont besoin de temps, doxygène et dun cadre. Il faut une interaction avec les institutions pour que puisse sélaborer un projet où chacune des parties pourrait se retrouver.
M. Thierry Evens (Union des classes moyennes) Je vais dabord vous expliquer pourquoi les Classes moyennes sont présentes à un débat sur la pauvreté.
On pourrait dire aujourdhui quil ny a plus de classes moyennes puisque cette appellation nest plus du tout adaptée. Elle date dune époque où il y avait trois fois moins dindépendants les années 50-60 et où ceux-ci représentaient une classe relativement homogène de commerçants et de professions libérales qui sen tiraient bien. Aujourdhui, le nombre dindépendants a pratiquement été multiplié par trois et une grande partie ne sen tire pas bien. Il y a heureusement une minorité qui réussit très bien puisque, finalement, cest elle qui fait tourner léconomie du pays, mais il y a une masse dindépendants qui vivotent.
Mme Defraigne la rappelé à deux reprises, une étude universitaire de la Vlerick School a démontré quun indépendant sur trois vit sous le seuil de pauvreté. On na pas fait grand cas de cette étude qui mériterait sans doute un colloque à elle toute seule.
Je ne voudrais pas mattarder sur ce chiffre dun sur trois parce que beaucoup de choses complexes entrent dans cette réalité. Un autre chiffre minterpelle, tiré du rapport de Béa Cantillon. Il sagit donc dun rapport tout à fait officiel rédigé en 2002, sous contrôle politique, par de hauts fonctionnaires et des professeurs duniversité. Ce rapport a montré que 60 % des indépendants pratiquement un sur deux ont des revenus qui se situent en dessous de 17.350 euros brut par an, ce qui fait à peu près 40 à 50.000 anciens francs belges par mois. Ce nest pas si mal. Il y a des salariés et beaucoup de fonctionnaires qui nont pas davantage. La différence, cest que les salariés et les fonctionnaires ont une sécurité sociale correcte et complète, ce que nont toujours pas aujourdhui les indépendants. La sécurité sociale pour les salariés a 60 ans. La sécurité sociale pour les indépendants a démarré en 1968 et le retard na toujours pas été rattrapé à ce jour. En cas de faillite ou, tout simplement, en cas déchec de lentreprise, le patron est la seule personne dans son entreprise qui na pas de protection.
Autre chose, il nexiste toujours pas de protection contre les petits risques pour les indépendants. Il y a toujours un peu plus de 20 % des indépendants qui ne sont pas assurés contre les petits risques en soins de santé. Aujourdhui, avec lévolution de la médecine, on ne peut plus parler de petits risques, mais bien de petits et moyens risques. Pas daccès aux petits et moyens risques, cela veut également dire pas de maximum à facturer.
Le gouvernement a promis de régler la chose et de généraliser lassurance petits risques pour le 1er janvier 2007. Il est à souhaiter quil le fasse sans demander à des gens, qui nen ont pas les moyens, de la payer. Il est également à souhaiter que cela se fasse, comme il la dit, pour le 1er janvier 2007 à moins que dautres questions de découpages darrondissements électoraux napparaissent plus importants que la santé de la population.
40 à 50.000 francs par mois, cela permet difficilement de mettre de largent de côté, notamment pour se préparer une fin de carrière correcte. Il faut rappeler quune pension complète dindépendant cas de la personne qui commence à travailler à 20 ans et qui arrête à 65 ans sélève à 670 euros par mois. Trouvez-vous que cela soit décent après une vie comme celle-là ? Je vous laisse répondre à cette question en votre for intérieur. Le gouvernement a heureusement jugé que ce nétait pas le cas et il a suivi ce que nous demandions, à savoir lalignement de la pension des indépendants sur les minima des salariés. Il y a environ 200 euros décart. Dici à 2007, on aura accompli 60 % du rattrapage puisque la pension des indépendants sera augmentée grosso modo de 120 euros en plus de toutes les autres augmentations. Le rattrapage est donc effectif, mais il va de soi quil faut continuer ce rattrapage au-delà de 2007, même si lon peut imaginer dautres systèmes de capitalisation. Il me semble quun indépendant a quand même le droit de bénéficier de la pension minimale dun salarié. Cette revendication ne me semble pas être hors de proportion.
Je voudrais également insister sur une situation particulière. Dans le meilleur des cas, les indépendants perçoivent une pension de 670 euros par mois. Cependant, pour ceux qui prennent leur retraite avant lâge légal, cest-à-dire entre 60 et 65 ans, non seulement les années durant lesquelles ils nont pas travaillé ne comptent pas, contrairement à ce que prévoient la plupart des systèmes de prépension concernant les salariés, mais en outre, on leur applique une pénalisation de 5% par année danticipation. Dès lors, un indépendant qui prend sa pension à 60 ou 61 ans, ne reçoit plus que quelque 400 euros par mois, somme censée lui permettre de subsister. À cet égard, les CPAS peuvent témoigner que les indépendants pensionnés sont parmi leur meilleurs « clients ».
Ce coefficient de 5% me paraît tout simplement scandaleux! Les syndicats, défendant lexistence des prépensions, plaident quune personne qui commence à travailler à 18 ou 20 ans dans un milieu pénible, a le droit dêtre fatiguée à 56 ou 58 ans. Je le comprends et je souscris à largument. Un indépendant qui commence à travailler à 18 ou 20 ans, dans un milieu difficile, par exemple la construction ou lartisanat, naurait-il pas le droit dêtre fatigué à 64 ans ? Mais il se voit encore infliger une réduction de 5% sur les 670 malheureux euros quil perçoit comme pension ! Ce système me paraît profondément injuste.
On a parlé tout à lheure de citoyenneté. On ne peut demander aux gens davoir lesprit citoyen sils ont le sentiment dêtre victimes dinjustice et, selon moi, le statut social des indépendants tel quil existe constitue une injustice. Il doit absolument être complété. Jai évoqué des pistes, à savoir les petits risques, une forme dassurance faillite, le coefficient de 5%, la poursuite de la revalorisation des pensions. Je pense que les indépendants aujourdhui ont besoin dune protection sociale comme tout le monde. Selon moi, ils y ont droit, tout comme ils peuvent prétendre à un financement public de la sécurité sociale. Je rappelle en effet que le financement alternatif de la sécurité sociale est assuré par des recettes en matière de TVA et daccises, recettes payées par tous. Aujourdhui, les indépendants reçoivent 4% de ces fonds alors quils représentent 18% de la population. La différence représente 600 millions deuros dont ils sont privés chaque année. Ils sont de ce fait soumis à un régime de sécurité sociale qui nest pas digne de ce quils méritent. Si lon veut favoriser les entreprises et lemploi, il faut cesser de décourager le travail indépendant !
Mevrouw Mieke Van Haegendoren (LUC). Van ons professoren worden aanbevelingen verwacht. Mijn belangrijkste aanbeveling is dat armoede in de eerste plaats bij kinderen vlug en radicaal moet worden uitgeroeid. Kinderen zijn kwetsbaar en hebben recht op onze steun.
Armoedebestrijding moet vooral op kinderen worden gericht omdat de kinderjaren bepalend zijn voor de kansen in het leven. Het kind dat geboren wordt in een kansarm gezin of in een oorlogssituatie, heeft pech. Het kind dat opgroeit in een gezin met liefhebbende ouders, die het bovendien alle ontwikkelingsmogelijkheden geven, heeft veel kans om gelukkig te worden en voor gelukkige kinderen te zorgen.
De kinderen van vandaag zijn de volwassenen van morgen. Kinderen die geen diploma halen, vinden geen goede jobs en zijn een rem op onze economische welvaart. Kinderen die in de jeugdcriminaliteit terechtkomen, gedragen zich later wellicht als minder verantwoordelijke burgers. Kinderen die aan de drugs geraken, zullen waarschijnlijk later minder gemakkelijk liefhebbende moeders of vaders worden.
De kansarme kinderen van vandaag zijn dan ook een tijdbom onder de samenleving van morgen.
Wat staat ons dan wel te doen? Ik pleit voor een radicale gezinspolitiek gebaseerd op vier punten. Het zouden er veel meer kunnen zijn, maar ik beperk me tot de belangrijkste.
Ten eerste, elk kind moet een gewenst kind zijn.
Ten tweede, een fatsoenlijk inkomen is een basisvoorwaarde voor stabiliteit en voor rust in het gezin.
Ten derde, werken is een basisvoorwaarde voor een fatsoenlijk inkomen. Moeders en vaders moeten dus werk hebben. De verantwoordelijke van de Forem heeft erop gewezen dat zulks niet altijd voor de hand ligt. Opdat die werkende moeders en vaders voldoende tijd en aandacht zouden kunnen hebben voor hun kinderen, moet er goede, betaalbare en flexibele kinderopvang zijn. Kinderen moet dus ook buiten de gewone kantooruren kunnen worden opgevangen, want sommige ouders werken s nachts, in ploegen of gedurende het weekend.
Ten vierde, kinderen uit kansarme gezinnen moeten dezelfde kansen krijgen in het onderwijs als kinderen uit gegoede gezinnen. Dat is mijn belangrijkste en meest concrete aanbeveling. Kinderen die pas op zes jaar naar school gaan, starten met een achterstand die zelden in te halen is. Daarom pleit ik voor leerplicht vanaf drie jaar. Spelenderwijs kunnen de kinderen dan leren leren en vertrouwd raken met de school. Vijfennegentig procent van de kinderen gaat vanaf 2,5 jaar naar school. De overige vijf procent dat later start, komt vooral uit kansarme gezinnen. Wanneer die groep in het eerste leerjaar terechtkomt, is de achterstand bijna nooit in te halen. De schoolloopbaan wordt een opeenstapeling van mislukkingen. De kansarme kinderen komen terecht in een neerwaartse spiraal die de verantwoordelijke van de Forem duidelijk heeft toegelicht, en daardoor kunnen ze als volwassenen geen constructieve rol in de maatschappij opnemen.
Ik doe deze aanbeveling hier in de Senaat omdat de leerplicht een federale materie is die door het federale parlement moet worden geregeld. Overigens zal de vervroeging van de leerplicht vanaf drie jaar niet veel kosten, want de structuren zijn er al.
Voor mij is armoede bij kinderen in een samenleving die zo rijk is als de onze, onaanvaardbaar. Kinderen moeten zo jong mogelijk naar school, want dat is de beste preventie tegen armoede en werkloosheid.
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V). Ik dank professor Van Haegendoren voor haar warme, maar ook bijzonder concrete oproep tot onze federale instelling. Heel het onderwijsbeleid is een bevoegdheid van de gemeenschappen, behalve de leerplicht. Ik meen dat we over deze sterk onderbouwde aanbeveling moeten nadenken en wetsvoorstellen moeten indienen.
De heer Luc GOOSSENS (UA).- Het begrip "sociale inclusie" of "sociale insluiting" komt als begrip op de proppen in een goedbedoelde, maar eerder ondoordachte reactie op fenomenen en processen van sociale uitsluiting of sociale exclusie. "Insluiten" betekent volgens Van Dale "in iets vastzetten, vastleggen, zodat het niet weg kan". Ik illustreer dit met een term uit het wielrennermilieu. Wanneer een wielrenner in het zicht van de aankomst "ingesloten" wordt, kan hij zijn spurterstalenten niet benutten.
Het begrip sociale inclusie refereert te veel aan pogingen tot verplichte inlevering van de eigen oorspronkelijke identiteit. Het refereert ook te veel aan het ten onrechte storend of hinderlijk geachte anders zijn van minderheidsgroepen. Ik kan het nog anders formuleren. Sociale inclusie komt teveel neer op de verplichte gelijkschakeling met de dominante groepen. De klemtoon ligt teveel op assimilatie. Het valt trouwens op dat er alleen sprake is van sociale inclusie als het gaat om zwakke en kwetsbare bewonerscategorieën, alsof de zogenaamde betere bevolkingscategorieën altijd van veel burgerzin getuigen.
Ik wil mijn kritiek evenwel tot een constructief pleidooi ombuigen. Daarom dring ik erop aan dat alle beleidsverantwoordelijken uitdrukkelijk uitgaan van de eigenheid, de originaliteit en de complementariteit van alle bevolkingscategorieën, inclusief de marginale en de gemarginaliseerde groepen. De Nederlandse socioloog Van Heek is van oordeel dat het overheidsbeleid uitdrukkelijk moet uitgaan van het verborgen talent. Een andere socioloog, Milikowski, zingt de lof der onaangepastheid. Hij wijst erop dat de mensheid in het verleden uitsluitend erop vooruit is gegaan dankzij figuren, groepen en samenlevingen die niet langer traditioneel dachten en daardoor bijdroegen tot verfrissende vernieuwing.
We mogen daarom geen beleid van sociale inclusie voeren, maar resoluut opteren voor een beleid van sociale inschakeling. Sociale uitsluiting leidt tot sociale opsluiting. Als sociale inclusie als beleidsdoelstelling blijft gelden, komen de beoogde bevolkingscategorieën van de regen in de drop terecht. Vandaag zijn ze opgesloten in vervallen buurten, zwarte werkloosheid en zwarte scholen. Als sociale inclusie een feit wordt, worden ze geassimileerd aan de grote middelmaat en zullen ze tot de grijze massa behoren. Een beleid van sociale inclusie leidt overigens tot sociaal isolement en zodoende tot allerlei vormen van sociaal storend en destructief gedrag, tot misdaad, religieus extremisme en fundamentalisme, en politiek extremisme.
Beleidsverantwoordelijken moeten dringend werk maken van een beleid van sociale inschakeling op basis van een waarderende, uitnodigende en activerende ingesteldheid. Extra inspanningen inzake onderwijs, tewerkstelling en politieke participatie, vooral ten voordele van de zwakke en kwetsbare allochtone én autochtone bevolkingscategorieën, zijn in dat verband meer dan noodzakelijk. Als we de kwalijke gevolgen van de vergrijzing op de welvaart en het welzijn van alle burgers willen reduceren, zullen we in de toekomst meer en meer een beroep moeten doen op alle beschikbare krachten.
Mme Huguette Desmet. Dans un article récent, Michel Resier, ici présent, a écrit : « La société peut être maltraitante dans la mesure où elle met en place des processus dexclusion par ses politiques dintervention à légard des plus démunis ». Pourtant, elle pourrait tenter de résoudre les problématiques de cette maltraitance par la « bientraitance », un terme récent, utilisé en éducation mais que lon pourrait étendre au social.
« Bientraitance » des populations vulnérables, parmi lesquelles je citerai les personnes en situation de pauvreté, les personnes handicapées et les personnes en situation dimmigration. Cest précisément ce que nous faisons ici.
Il me semble utile de situer les différentes politiques de « bientraitance » en présentant trois orientations pour tenter de résoudre le problème, soit trois conceptions distinctes, sous-tendues par des visions de lhomme différentes. Bien sûr, toutes ces orientations nont pas la même valeur en matière de « bientraitance » ou de maltraitance des personnes.
Tout dabord, lintégration, qui consiste à mettre en place des moyens pour que toutes les catégories de la population sadaptent aux exigences et aux normes de lenvironnement social.
Chez les personnes en situation dimmigration, nous parlerons dassimilation. Il sagit de gommer les différences culturelles en invitant ces populations à se conformer aux normes du pays daccueil. Lobjectif, cest la normalisation. Ladaptation implique labandon de leur langue et de leur culture dorigine. Lécole est encore très souvent un exemple dintégration : même enseignement, même rythme, même méthode, même évaluation pour tous les enfants, quel que soit le milieu duquel ils sont issus.
Mais la langue et la culture des milieux défavorisés, par exemple, ne sont pas reconnues. Les enfants provenant de ces milieux sont priés de sintégrer. Sinon, cest léchec et la disqualification, scolaire dabord, sociale ensuite.
Que penser du propos dun enfant de onze ans issu dun milieu modeste qui dit au cours de morale : « Moi, je ne suis pas intelligent... » ? Le professeur sinsurge contre cette affirmation car lélève en question a des idées et formule souvent des réflexions intéressantes mais le garçon campe sur ses positions. Le fait quil soit passé de 84 % à 67 % au bulletin suivant le conforte dans la piètre opinion quil a de lui-même. Disqualification scolaire qui retentit sur limage de soi, tel est le risque de lintégration.
Ensuite, linsertion qui consiste à mettre en place des environnements particuliers correspondant aux besoins de populations spécifiques jugées incapables de sadapter à la société. Ce modèle, contrairement au précédent, reconnaît les différences. Il présente néanmoins des risques : stigmatisation, création de ghettos... Lenseignement spécial pour les enfants handicapés est sans doute un exemple significatif à cet égard.
Enfin, linclusion qui recouvre une autre approche, la plus propice sans doute à la « bientraitance ».
Linclusion consiste à développer et à renforcer les compétences des personnes, à créer de nouveaux liens entre elles, à leur donner la parole, à les inciter à devenir de véritables acteurs sociaux qui expriment leurs besoins, leurs attentes et qui prennent des décisions les concernant. Ladaptation, ici, est réciproque : on favorise la participation sociale. Dans les universités, nous menons des recherches et des actions, dans loptique, telle que définie ici, de linclusion.
En ce qui concerne la recherche, je me limiterai à un exemple. Nous avons mené une recherche interdisciplinaire à laquelle ont participé cinq universités francophones réunissant des économistes, des psychologues, des pédagogues, des sociologues, etc, pour dégager des critères communs au concept dexclusion sociale, donc un modèle transversal en sciences humaines, que nous avons examiné à travers différentes populations : personnes handicapées, personnes en situation de pauvreté, parents maltraitants, ados toxicomanes, personnes atteintes du sida, personnes vieillissantes... .
Cette recherche, financée par le ministère de la Recherche scientifique de la Communauté française, a donné des résultats intéressants, mais elle devrait être poursuivie. Nous introduisons des dossiers et des projets en ce sens, et espérons bien obtenir quelque soutien.
Quant à laction menée, je voudrais insister sur un domaine évoqué précédemment : la famille et, surtout, les familles en détresse sur les plans économique, social et éducatif.
Nous travaillons, dans notre département, avec les parents en situation de pauvreté, dimmigration récente, de souffrance sociale, de désarroi éducatif face à ces mutations de société auxquelles ils ne parviennent pas à répondre.
La famille représente, à nos yeux, un lieu privilégié où organiser la lutte contre lexclusion, la disqualification scolaire et sociale. On ne manque pas, dans la presse et partout ailleurs, dévoquer la vulnérabilité des familles, en tant que facteur responsable de nombreux maux de notre société : violence, délinquance, décrochage scolaire, relégation sociale, toxicomanie, etc.
Pourtant, les autorités politiques navancent quà pas très prudents dans le domaine de laccompagnement éducatif des familles. Cependant, la répression lemporte encore trop souvent sur léducation. Nous considérons toutefois que les familles, plus que toute autre instance, sont susceptibles de favoriser linclusion sociale, dans une optique de prévention plutôt que de remédiation. Mais le métier parental nest appris nulle part et cest là que nous intervenons.
Trois concepts clés guident nos actions en direction des familles, le premier étant la confiance en lêtre humain. Il existe en chaque personne un potentiel disponible, souvent insoupçonné, mais qui peut être activé pour modifier une situation jugée difficile, même si nous restons lucides quant aux facteurs sociologiques susceptibles de freiner ce mouvement douverture vers le changement. Il faut donc faire confiance à lhomme et à ses aptitudes.
Deuxième concept : le développement. Nous tentons de loptimaliser chez lenfant, mais aussi chez les parents. On ne peut concevoir une éducation épanouissante que si les parents sont, eux aussi, aptes à gérer leur vie. Cest dans cette optique que nous aimons utiliser lidée dempowerment. Nous visons le développement des compétences éducatives, en créant un sentiment dauto-efficacité.
Une troisième notion, moins courante, est celle de la «protension», terme utilisé par Husserl et repris par le fameux sociologue Pierre Bourdieu. Il sagit de la façon dont les personnes préparent le futur dans le présent de leur activité quotidienne. Ce sont des stratégies, des comportements, des attitudes, des théories implicites, un langage que toute la famille véhicule en son sein, et qui vont orienter lavenir de lenfant, sans quil y ait eu de calcul conscient, sans intentionnalité des membres.
On sait que certaines familles vont orienter favorablement le devenir de lenfant ; dautres, on le sait, ne vont pas y parvenir. «Certaines familles sont dans le jeu et dautres sont hors-jeu», disait Bourdieu.
Par la réflexion, on peut modifier la protension.
Que penser de ces mots dun enfant de cinq ans que lon interrogeait sur son avenir: «Plus tard, jirai travailler au chômage, comme papa».
En conclusion, les évaluations des groupes de paroles et de réflexions collectives avec les parents montrent que le changement est possible. Notre département est à lorigine de la création de centres déducation parentale qui simplantent dans des structures déjà existantes : des CPAS, des haltes-garderies, des consultations ONE, des écoles. Nous sommes encore très peu soutenus. Pourtant, nous pensons quen étant accompagnées, les familles pourront exercer une citoyenneté active et responsable au sein de la société et constituer des éléments tout à fait essentiels dans la démarche de linclusion sociale.
M. Verjans. Je voudrais mener une réflexion sur le cadre général de la citoyenneté en 2005. Nous sommes actuellement dans un processus déjà analysé par les politologues et que lon pourrait globalement intégrer dans une période de 250 ans, ce qui nest pas très long dans lhistoire de lhumanité, à peine dix générations.
Voici 250 ans commençait, dans différents pays, un processus qui revêtait quatre formes particulières et qui allait complètement bouleverser le monde et le rapport de lindividu, sujet jusque-là, au pouvoir.
Jaborderai dabord les processus dont on a quelque peu évoqué ici les effets négatifs, à savoir les processus économiques daccumulation du capital et de marchandisation du monde.
Nos arrière-grands-parents ont assisté à la révolution industrielle et nous assistons maintenant à ce que daucuns appellent la révolution post-industrielle. Ce système ne produit pas de linclusion, il produit des tensions et des oppositions. La vie sociale et politique que nous menons maintenant est marquée de cette opposition, née à lintérieur du processus daccumulation du capital, entre, dune part, les travailleurs et, dautre part, les propriétaires du capital. Je ne dis pas que cette tension est négative. Elle est fondamentale pour expliquer ce quest notre monde maintenant. Sil ny avait pas eu de capitalistes, il ny aurait pas eu de progrès technique. Sil ny avait eu quune logique capitaliste et pas, en face delle, une réponse syndicale pour faire monter le prix du travail, nous serions dans un monde écrasé par la machine capitaliste.
Le système social a produit la résistance syndicale et politique et est arrivé, dans nos sociétés dEurope occidentale, à fabriquer ce que lon appelle, pour simplifier, le « modèle social européen ». Ainsi que M. Evens la fait remarquer, une partie des salariés, obligés parfois dailleurs à sappeler indépendants, sont à côté du système. Une partie importante du monde du travail, dans notre société, sappelle en effet « classe moyenne ». Généralement, le capital dont disposent les indépendants les plus fragilisés est un capital très faible, hormis le capital social et intellectuel. Voilà pour le premier mouvement qui, jinsiste, na pas fabriqué a priori de linclusion mais des tensions.
Le système social que lon fabrique maintenant en Europe et qui est toujours en discussion est un système où lon soppose à lintérieur dune production de plus-value. Pour quil y ait une accumulation, il fallait bien sûr une production de plus-value et donc une marchandisation du monde. Il fallait que les biens et marchandises séchangent entre les individus et que lon ait quitté le système précédent, illustré par les visages qui, dans cet hémicycle, retracent lhistoire de la Belgique depuis la fin de lempire romain jusquà la fin de lempire autrichien.
Autrement dit, il a fallu mettre fin aux rapports sociaux que la féodalité impliquait. Il a fallu que lindividu sorte du carcan des relations sociales obligatoires et traditionnelles, quil ose se penser sur le marché du travail. Cette évolution est intéressante car si certains disent quil y a progrès dans laccumulation du capital lorsquil y a une résistance syndicale, dautres diront quil y a progrès dans la marchandisation quand des individus veulent se « déprendre » des liens sociaux obligatoires. Paradoxalement, l« individuation » terme utilisé pour éviter la référence à lindividualisme, même sil sagit bien de cela, cest-à-dire la prise en compte de lindividu avant le groupe est une libération de lindividu par rapport au groupe social. Cest une ouverture pour lui, avec tous les risques que comporte un individualisme exacerbé dans la vie quotidienne. Nous le voyons tous, tous les jours, autour de nous.
Là, de nouveau, il faut poser des balises. La société doit sorganiser pour éviter que les tensions entre les relations sociales obligatoires dominées et un individualisme rendu fou par sa propre liberté puissent être régulées à lintérieur du système social. Là, nous avons besoin effectivement dune série de lois qui limitent le marché. Nous sommes tous daccord avec le principe quil faut limiter le marché mais nous ne sommes évidemment pas tous daccord sur les limites concrètes à lui imposer. Il y a donc tension et opposition et il ny a pas, a priori, inclusion sociale.
Le troisième grand mouvement de lhistoire de lhumanité depuis 250 ans est celui de la représentation. LAngleterre a inventé le système de la représentation nationale, dabord, et populaire, ensuite. Ce système a été copié aux États-Unis et, par la suite, les Français ont fait croire quils en étaient les inventeurs. Le système du vote, que lon a appelé par la suite démocratie il ne fallait pas dire aux constitutionnalises américains de 1780 quils étaient en train dinventer la démocratie car pour eux, cétait une sorte dinjure est un système qui soppose, au moment où il se met en place, à une série de privilèges bien établis. Cette représentation du monde, cette automaticité en quelque sorte de la délégation de pouvoir du citoyen à son mandataire va provoquer, en tout cas daprès les grands observateurs de la vie politique occidentale, notamment Stein Rokkan, un des fondateurs de lAssociation internationale de science politique, des tensions, spécialement dans les pays catholiques dailleurs, entre lÉglise et lÉtat. LÉglise avait une fonction de représentation de la légitimité populaire. Elle se définissait comme cela. Lempiétement du pouvoir parlementaire sest fait contre lÉglise catholique, telle quon peut la voir illustrée dans cet hémicycle par la belle figure de Notger, prince-évêque de Liège. Le pouvoir de lÉglise catholique sest effrité à tel point que lon en arrive maintenant à un système où la représentation est pensée comme étant lunique possibilité de principe de parler démocratiquement.
Or, nous savons tous que si on se limite complètement au système du mandat politique, on est coincé dans le rapport à la vie réelle. À cet égard, lensemble des orateurs nous ont fait part ici de lexpérience du monde institutionnel den bas, du monde associatif, nous parlant de liens sociaux qui existent et qui ne passent pas nécessairement par le filtre de la représentation et du mandat explicite. Il faut effectivement que ce lien social passe au-delà de la légitimité du mandat, il faut que le mandataire se mette volontairement à lécoute de ce monde-là. Et là, de nouveau, il y a tension entre ce que lon appelle maintenant, dans la grande littérature politologique, la démocratie représentative et la démocratie participative mais, en réalité, il sagit bien de savoir toujours comment le mandataire officiel, seul à même de décider légitimement, se met à lécoute de la population pendant son mandat. Comment fait-il pour savoir à quels problèmes il doit répondre ?
Le quatrième mouvement, le mouvement de centralisation du monde, est un mouvement formidable quand on regarde lhistoire de la géopolitique.
Le monde actuel est formé dÉtats armés. Lexistence de lÉtat nation peut remplir toute lhistoire du monde jusquen 1945. Et ensuite, en avons-nous fini avec les armées ? Non, certainement pas. Depuis cette époque, nous vivons avec les instruments de centralisation que sont les armées nucléaires les plus importantes. Nous avons vu leffondrement de la légitimité de lempire soviétique, mais nous savons que larmée russe se trouve toujours quelque part dans une décomposition lente et incertaine.
Nous savons très bien, dans nos rapports quotidiens avec les Etats-Unis, quil y a un problème de gestion du monde au niveau central. Comment faisons-nous pour gérer cette tension entre la nécessaire centralisation et ce qui se terminera probablement dans un État mondial, que verront peut-être nos arrière-petits-enfants et qui entraînera un monopole de la violence, une impossibilité pour les États de faire eux-mêmes appel à la violence ?
Comment se mettra en place ce système de centralisation militaire et donc politique ? Comment créerons-nous un mouvement de centralisation et didentité collective dans un monde où, en même temps, les autres mouvements que je viens de décrire rendent les gens frileux et peureux ?
Un orateur a rappelé tout à lheure que nous risquions maintenant en Belgique, à loccasion du 175ème anniversaire du pays, de voir peut-être la fin dun système à cause dune question purement symbolique, puisque laffrontement ne se fait pas réellement sur la question dont on parle mais sur tout ce qui sépare les communautés. Nous risquons un affrontement sur des différences didentité. Le système de centralisation du monde ne sest jamais mis en place gentiment, mais sest chaque fois fondé sur des oppositions et des tensions.
En tant que politologue, je tiens à apporter un éclairage différent sur les propos du professeur Goossens : inclusion sociale négale pas nécessairement bien-être ; tentative de résoudre nos problèmes ne veut pas nécessairement dire inclusion.
Comment définir cela ? Je fais dabord appel à Robert Dahl, un politologue américain des années cinquante, lequel disait que nous nous trouvions dans un système polyarchique : les décideurs doivent se penser comme des associés rivaux. Dune part, il faut se considérer comme associé dans le monde politique dans lequel on vit : nous sommes assis à la même table et nous devons trouver une solution - les partenaires sociaux sont habitués à pratiquer ce genre de chose. Dautre part, nous avons des intérêts différents, nous sommes rivaux, mais nous ne sommes pas ennemis. La victoire de lun ne se fera jamais au détriment de la défaite de lautre. Il sagit de faire des concessions.
Nous sommes donc associés et rivaux. Comment pouvons-nous, dans ce contexte, envisager notre relation, le contrat social que nous établirons? Nous faisons un compromis, mais nous le lisons bien sûr différemment. Comment vivrons-nous ensuite ? Je répète ici la question que tous les acteurs de terrain nous ont posée : que ferons-nous des non-inscrits ?
Quallons-nous faire de tous les gens qui ne se retrouvent pas dans les « machines à décider », parce quils ne sont pas affiliés à lUnion des Classes moyennes, à un syndicat ou à la Fédération des entreprises de Belgique, ceux qui ne se voient pas à la table des négociations, ceux qui ne comprennent pas quel jeu on joue ?
Le mieux que lon puisse faire effectivement, cest se présenter à ces gens-là en corps social en leur disant : « Venez parmi nous et essayez dêtre comme tout le monde ». En agissant de la sorte, je repense néanmoins toujours au danger des mots « inclusion » et « intégration », et à une belle phrase du « Mouvement sans nom » qui avait, il y a 25 ou 30 ans, imaginé la petite phrase : « As-tu déjà rencontré quelquun qui était comme tout le monde et si oui, était-il heureux ? » Jaimerais lui poser la question : devons-nous chercher à être comme tout le monde ou plutôt essayer daccepter nos différences ?
De heer Vermaut. Ik heb een vraag voor mevrouw De Boe. In 2003 werd een verslag opgesteld, maar tot op heden werd aan de regering nog geen advies uitgebracht. Er wordt met dat verslag niets gedaan. Het is jammer dat we dat moeten vaststellen op de burgerdagen. Hoe komt dat, wetende dat het verslag en de aanbevelingen er zijn en men al bezig is met het nieuwe verslag voor 2005?
Ik heb ook een vraag inzake responsabilisering voor de vertegenwoordiger van de ziekenfondsen. Hoe staat het met de mantelzorgtoelage? Hoe komt het dat de persoon die voor iemand zorgt in werkelijkheid niets krijgt?
Aan de heer Resier wil ik vragen of men met Forem niet resultaatgericht moet gaan werken. Kunnen de personeelsleden die aan trajectbegeleiding doen en de mensen werkelijk bijstaan om werk te vinden geen premies krijgen naargelang het resultaat van hun werk? Heeft dat ook niet te maken met de motivatie van sommige personeelsleden van Forem?
Aan mevrouw Desmet wil ik vragen wat de resultaten zijn van het onderzoek waarover zij sprak? Zij had het over samenwerking met de Franstalige Gemeenschap. Zij wil dat verder zetten. Toch horen wij niets van de resultaten.
Een vraag aan de heer Verjans betreft de democratie. Onze democratie is voor een deel provinciaal en gewestelijk. Wordt er in het parlement nog voldoende gewerkt om de democratie te verfijnen en dichter bij de mensen te brengen? Ik denk hier bijvoorbeeld aan het referendum over de Europese Grondwet.
M. Mercier On a mis en évidence le fait que linclusion était un mécanisme de tension. M. Goossens a remis le concept dinclusion en question ; M. Verjans a montré que nous nous trouvions réellement dans un processus social de tension mais le concept dinclusion évoqué par Mme Desmet reconnaissait les tensions puisquelle a fait allusion au concept dintégration et dinsertion, les deux étant antinomiques.
Il se pose dailleurs un problème dintégration de la personne handicapée dans lenseignement que certains intervenants vont probablement évoquer. Linclusion et une tension entre lintégration et linsertion ; cest une tension entre la normalisation et la valorisation des rôles sociaux ; cest une tension entre lassimilation et la segmentation dans le champ de lémigration ; cest une reconnaissance du vieillissement mais également une reconnaissance de la participation de la personne vieillissante à la société.
Il ny a donc pas dinclusion sans tension entre le pouvoir politique, la société civile et lidéologie libérale.
M. Verjans et M. Goossens ont déclaré que la société civile se situe entre ces deux idéologies. Pour Mme Desmet, linclusion est une tension entre des processus de segmentation, dune part, et dintégration, dautre part. Il faut reconnaître cette tension. Comme le déclarait dailleurs Alain Touraine : « Le ferment même du fonctionnement dune société est quelle est conflictuelle et en tension ». La disparition des tensions marque le début de la dictature ou la fin dune société.
Mevrouw Magda Snoecks, Vereniging Rechtop. In de Vereniging Rechtop uit Antwerpen komen de armen aan het woord.
Ik zou willen weten wat er gebeurt met de doelgroep die buiten het OCMW valt? Er zijn veel armen die nergens recht op hebben, omdat ze het minimuminkomen net overschrijden.
Ik heb ook een vraag voor de vertegenwoordiger van het ziekenfonds. Veel mensen die moeten gaan werken, verliezen hun voorrechten. Wij willen ook een hospitalisatieverzekering, maar we kunnen het niet betalen. De rijken kunnen dat wel. Waarom krijgen de armen dat niet?
Is er geen overgangsperiode mogelijk voor mensen die moeten gaan werken? Als ze gaan werken komen ze immers in een hogere belastingschijf terecht en verliezen al hun voordelen.
Mme Françoise De Boe. La question est plutôt une remarque. Lintervenant a bien compris le sentiment des partenaires du Service. Ils sont fort déçus par labsence de débat. Cela dit, je nuance quelque peu les propos. En effet, je nai pas affirmé quaucune suite nétait donnée à ce rapport. Je ne peux pas juger correctement le travail politique mais de nombreuses initiatives citoyennes sont menées. Elles permettent des réflexions et des débats relatifs aux travaux des partenaires du Service. Toutefois, comme lorateur, je regrette quaucun débat politique ne soit prévu dans laccord de coopération.
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V), medevoorzitter-moderator. Dat zal misschien één van de belangrijkste conclusies van deze voormiddag zijn, namelijk dat we zo snel mogelijk in de Senaat het verslag van het steunpunt moeten bespreken in aanwezigheid van de bevoegde ministers en de aanbevelingen, zo mogelijk, politiek moeten uitwerken.
M. Michel Resier. Il est vrai que le FOREM est actuellement obligé dappliquer laccord de coopération visant à mettre en uvre une politique dactivation de recherche demploi.
Nous devons appliquer des décisions politiques qui posent à nouveau la question de nos liens avec lONEM, organisme délivrant les allocations de chômage partout dans le pays. Nous avons dû mener une action vis-à-vis des entreprises et des demandeurs demploi. Elle devait permettre de leur donner des outils visant au déploiement dune meilleure activité économique et à linsertion des personnes.
Le FOREM doit donc jouer un rôle parfois difficile entre laide aux personnes et aux entreprises et une éventuelle sanction du chômage si les personnes ne démontrent pas quelles se sont effectivement engagées à chercher de lemploi.
Il convient aussi de préciser que le FOREM na pas adopté une approche monolithique. Il est regrettable de ne pas mobiliser suffisamment les publics les plus éloignés de lemploi, comme si on se disait quon ne contacte plus ces personnes, quon les considère comme des inutiles, des irrécupérables, quon na plus rien à faire avec elles et quelles lentendent bien puisquil ny a plus dinteraction entre elles et nous.
Ce silence est le signal quil nexiste plus de dialogue. On pourrait alors se dire que, désormais, nous allons pouvoir interagir par le biais dune possibilité de sanction. Nous convoquerons ces personnes et, si elles ne se présentent pas, elles sexposeront à une sanction. Le débat est ouvert.
Cela poussera-t-il les intéressés à venir au FOREmet, à cette occasion, pour découvrir quau-delà de la question de la sanction, il existe des services qui leur sont offerts et auxquels ils ont pleinement droit ? Cest un pari. Nous allons jouer franc jeu avec les personnes et, de toute manière, à aucun moment, le FOREM némettra un jugement sur leur comportement.
Nous transmettrons des données objectives à lONEM et il appartiendra à celui-ci de prendre les décisions quil jugera utiles. Nous navons pas de jugement à émettre mais des services à proposer. Je sais que le débat est loin dêtre clos. Il est difficile et engage des responsabilités institutionnelles et politiques.
M. Pierre Verjans. En tant que politologue, on peut analyser les effets des référendums, se poser la question de savoir si on peut mettre une population en demeure de répondre oui ou non alors que lessentiel du travail du parlement, mais aussi des conseils provinciaux ou communaux, consiste à modifier et à travailler des textes en vue darriver à une majorité. Savoir si un référendum est démocratique ou un semblant de démocratie reste un débat théorique sérieux mais ouvert.
Mon souhait personnel en lespèce aurait été quon organise un référendum et quil y ait un débat politique. Mais cette opinion nengage en rien la science politique. Je donne juste mon opinion de citoyen.
Mme Huguette Desmet. En fait, nous étions partenaires dans cette recherche sur lexclusion sociale et sur un modèle de lexclusion sociale. Je crois que M. Mercier a déjà largement répondu.
Bien sûr, nos modèles reflètent une tension. Cest ainsi quil faut analyser la situation, de façon complexe et non simpliste. Peut-être M. Mercier qui était le coordinateur de cette recherche en dira-t-il plus ?
M. Michel Mercier. Il est fort important de se rendre compte que, finalement, il y a sans cesse des contradictions entre ce quon est et ce quon voudrait être, entre ce à quoi on participe et ce à quoi on ne participe pas. Il est essentiel de se rendre compte que les processus dinclusion sociale sont à la fois des processus de mise en conformité à des normes et à des valeurs que lon se donne, y compris une idéologie, et, en même temps, des processus de subversion. Nous avons appris aujourdhui bien des choses à ce propos. Dans tout le champ du social, il y a des normalisations à faire et des processus sont mis en place à cette fin et, en même temps, des correspondances à trouver, jentends par là des processus dadaptation aux particularités des personnes.
Nous sommes au centre de ce problème. Cest à cela que répondent la participation sociale et lempowerment. Cest le développement à réaliser pour lavenir. Il doit faire lobjet dun débat politique. Le politique est essentiel. Les problèmes dintégration et dinsertion, de normalisation et de valorisation de chacun, dassimilation et de segmentation, ont été posé au niveau de la Communauté française, ils devraient lêtre au niveau fédéral. Dans le cas du handicap par exemple, il faut prendre en considération non seulement les déficiences des personnes mais aussi les facteurs dadaptation et dintégration dans tous les processus sociaux. La déclaration de Madrid a mis laccent sur des processus antidiscriminatoires. Mais il faut, tout en luttant contre les discriminations, mettre en place des processus de discrimination positive qui compensent les inégalités de chances. Il faut être à la fois discriminatoire et antidiscriminatoire pour favoriser linclusion sociale. La déclaration de Madrid montre bien cette tension.
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V), medevoorzitter-moderator. Er waren ook concrete vragen van Rechtop over de hospitalisatieverzekering, toch een vorm van private verzekering, over de werkloosheids- of leefloonval en over de bestaanszekerheid van mensen die het minimuminkomen nipt overschrijden. Zij vroegen ook naar een overgangsperiode, omdat mensen die uit de armoede willen geraken en geïntegreerd worden op de arbeidsmarkt, meestal een aantal voordelen verliezen, waardoor hun leefsituatie opnieuw moeilijker wordt.
De heer Jos Kesenne. Het gaat om zeer concrete vragen. De vraag over de mantelzorg of de manteltoelage werd tot vandaag nog niet opgelost in de ziekteverzekering, maar wel deels daarbuiten. Zo is er in Vlaanderen enkele jaren geleden een zorgverzekering ontstaan. Hoewel de Vlaamse regering besparingsmaatregelen vraagt op dat gebied, wordt vandaag geprobeerd om de toelagen voor thuisverzorging van 90 euro op te trekken tot 125 euro per maand. Dat is het bedrag dat in de rust- en verzorgingstehuizen wordt toegekend voor mantelzorg ten behoeve van zwaar zorgbehoevende personen. Ten tijde van de totstandkoming van de zorgverzekering werd er lang over gediscussieerd om ze op federaal niveau op te richten. Er bestaat immers ook een tegemoetkoming voor hulp van derden, die men had kunnen uitbreiden.
Zeer recent is er ook vooruitgang geboekt op het vlak van het statuut voor de mantelzorger. Dat mag niet worden onderschat. Op dat gebied moet echter nog veel worden gedaan, vooral gelet op de vergrijzing en de individualisering. Steeds meer mensen met problemen komen alleen te staan, ook op jonge leeftijd, en moeten een beroep doen op professionele zorg. Dat zal onze samenleving veel kosten. Daarom moeten we een goede mantelzorg uitbouwen. De ziekenfondsen proberen dan ook steeds vaker om naast hun opdracht van verplichte ziekteverzekering, de mantelzorg actief te promoten via bewegingen als ziekenzorg.
De problematiek van de werkloosheidsval, of elke andere val, is vandaag inderdaad niet opgelost. Men kan in een aantal sectoren proberen te zoeken naar oplossingen waarbij men niet plots een voordeel verliest, maar waarbij het langzaamaan vermindert wanneer men over een bepaalde grens gaat. Toch rijst dan vaak de vraag of het wel zinvol is om te gaan werken dan wel om in een bepaalde situatie te blijven zitten.
Inzake hospitalisatieverzekering is de beste manier om de groei van een hospitalisatieverzekering te voorkomen om ervoor te zorgen dat de verplichte ziekteverzekering op de meest efficiënte manier wordt gerund. Dat kan door vermijdbare uitgaven, die te maken hebben met de herhaling van handelingen omdat een aantal instellingen financieel moeten overleven, te vermijden. Hebben we zoveel ziekenhuizen nodig als we vandaag hebben? Kan het niet met wat minder zodat de middelen die vrijkomen aan andere noodzakelijke zorg kunnen worden besteed?
Hospitalisatieverzekeringen zijn vandaag een noodzakelijk kwaad. Als we de Europese ontwikkelingen bekijken, moeten we toch wel goed opletten waar we naartoe gaan. Ziekenfondsen bieden zelf ook hospitalisatieverzekeringen aan tegen vrij democratische prijzen, maar de voordelen die ze bieden zijn kleiner dan in de private verzekeringen, waar de premies veel hoger liggen, en voor veel mensen onbetaalbaar zijn. De oplossing is om de ziektekosten zoveel mogelijk op een solidaire manier te dragen. Dat betekent dat we in de verplichte ziekteverzekering besparingen en een efficiënte aanwending van middelen moeten nastreven en keuzes moeten maken over wat echt noodzakelijk is in een minimumpakket van ziekteverzekering.
Mevrouw Magda Snoecks, Vereniging Rechtop. - Ik val uit de boot omdat ik suikerziekte heb. Als ik een privé-verzekering wil nemen is dat onbetaalbaar. Ook mensen met epilepsie hebben mij daarover aangesproken. Zij krijgen ook geen hospitalisatieverzekering en dus vallen we overal uit de boot. Waarom is dat zo?
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V), medevoorzitter-moderator. Vanuit verschillende politieke fracties werden er al een aantal parlementaire initiatieven genomen om het uitsluiten van mensen uit verzekeringssystemen, zoals bijvoorbeeld de hospitalisatieverzekering, onmogelijk te maken en te verbieden. We zullen dat blijven benadrukken en we hopen dat dergelijke uitsluitingsclausules worden verboden.
De heer Jos Kesenne. De voorstellen van de ziekenfondsen over uitsluitingen voor de hospitalisatieverzekeringen zijn meestal zo dat er geen uitsluiting is voor andere problemen dan het ziektebeeld dat men vertoont in de eerste vijf jaar. Voor de problemen die zich in die eerste periode voordoen is er inderdaad geen tussenkomst. Daar zit misschien nog een probleem, maar toch is er wel een tegemoetkoming naar die mensen toe die men in private verzekeringen niet ziet.
Mme Angélique Gheunen.- Je bénéficie dun service daccompagnement. Je suis étonnée de voir que les personnes handicapées ne sont pas représentées alors quelles sont concernées par lexclusion sociale.
Jai obtenu mon diplôme dans lenseignement spécial et jai ensuite suivi des formations. Mais étant donné mon handicap physique et mental ainsi que mon manque de connaissances, cest comme si mon diplôme nétait pas reconnu. Jai travaillé dans un atelier protégé, mais cest la rentabilité qui prévaut. Après trois ans, jai été renvoyée. Je me sens exclue de la société.
En ce qui concerne le logement, les personnes handicapées sont également confrontées à de grandes difficultés. Les logements devraient être adaptés. De plus, des problèmes financiers se posent car les personnes handicapées ont de faibles revenus, et les propriétaires craignent quelles ne puissent payer leur loyer, même si elles sont représentées par les CPAS.
Les discours que jai entendus aujourdhui ne sont pas très clairs pour moi. Si un autre débat est organisé sur la citoyenneté, il conviendrait que les personnes handicapées soient représentées.
Mme Christine Defraigne, coprésidente-modératrice. Je vous remercie de votre intervention très pertinente.
Jai indiqué ce matin que le temps qui nous est imparti ne nous permettrait pas daborder toutes les facettes du sujet. Il est clair que linsertion sociale des personnes handicapées est fondamentale et mériterait à elle seule toute une matinée de débat.
Nous avons malheureusement dû opérer des choix, sans pour autant renoncer à certains thèmes.
Cette matinée devra de toutes façons avoir des prolongements. Linsertion sociale des personnes handicapées est lun dentre eux.
Mme Huguette Desmet (UMH) En ce qui me concerne, je nai pas beaucoup travaillé dans le secteur des handicapés. Par contre, mon collègue, M. Magerotte de lUniversité de Mons, pourra certainement vous en dire plus.
M. Ghislain Magerotte (Université de Mons) Il est tard et il serait scabreux de commencer un débat à 13 h sur ce sujet.
Tout dabord, en ce qui concerne le logement, quand vous êtes adulte et que vous souffrez dun handicap important, quelles sont les solutions qui soffrent à vous ? Aucune, en tout cas en ce qui concerne la Région wallonne ou la Région de Bruxelles-Capitale. Or, ces personnes ont le droit davoir un logement à eux, en dehors dune institution.
Je voudrais faire une autre remarque en ce qui concerne la forme. Vous avez suggéré de pouvoir parler du sujet durant une matinée. Je trouve que ce ne serait pas suffisant, mais nous vous demandons de bien vouloir lire les documents que nous allons vous envoyer et de nous fixer une échéance. Nous vous demandons de nous dire « dans trois mois ou dans six mois, nous ferons telle ou telle chose ».
La réponse est facile, cest oui ou non !
Mme Christine Defraigne, coprésidente-médiatrice. Oui.
De heer Paul Rogiers. Mijn vraag handelt over de welvaartsvastheid van de uitkeringen. Vanaf het ogenblik dat de vergoedingen met 2 procent stijgen, worden zowel de huishuur, de thuiszorg als de mantelzorg 4 procent duurder. Hoe durft men dan nog te spreken over welvaartsvaste uitkeringen als deze altijd maar dalen en het steeds even moeilijk blijft om te overleven? Tien jaar na het eerste Algemeen Verslag over de Armoede, wordt nu gewerkt aan het derde opvolgingsverslag. De politiek heeft echter nog niets geleerd. Ik snap er niets van.
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V), medevoorzitter-moderator. We deden een poging om over de partijgrenzen heen de problematiek te bespreken. Vele parlementaire fracties dringen aan op welvaartsvastheid. Bij elke begroting en elke programmawet dienen zij hierover amendementen in. We kunnen alleen maar de politieke druk opvoeren. We moeten echter rekening houden met het noodzakelijke begrotingsevenwicht.
Ik dank de spreker alleszins voor zijn zeer terechte opmerking.
De heer J. Vandenbussche.- Ik werk op het kabinet van minister Dupont die bevoegd is voor maatschappelijke integratie. Heel wat onderwerpen die hier werden aangeraakt, zullen verder moeten worden uitgewerkt.
Op dit ogenblik wordt inderdaad gewerkt aan twee rapporten. Bovendien is er een publiek debat aan de gang over tien jaar Algemeen Verslag. Ik roep de aanwezigen op om hun achterban in de provincies ertoe aan te zetten aan het debat deel te nemen. Eind dit jaar willen we niet alleen over een nieuw rapport, maar ook over een politieke agenda kunnen beschikken.
Ik beweer niet dat het eerste Algemeen Verslag volledig werd uitgevoerd. De welvaartsvastheid van de uitkeringen werd echter goedgekeurd. Een aantal zaken is in uitvoering, andere werden gerealiseerd. Het komt er nu op aan dit alles te verfijnen en verder uit te werken.
Mijn minister zal graag ingaan op de uitnodiging van Kamer en Senaat om die rapporten te bespreken.
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V), medevoorzitter-moderator. Ik dank voor de aanwezigheid van een kabinetslid van de bevoegde minister. We noteren dat de minister wil ingaan op onze uitnodiging om samen het verslag te bespreken in de bevoegde parlementaire commissie.
M. Berni Collas (MR). Cette matinée consacrée à linclusion sociale ma paru très instructive. Parmi toutes les considérations formulées, jen retiendrai une en particulier et Mme Van Haegendoren a plaidé en sa faveur , à savoir lidée davancer lâge de lobligation scolaire. Lenseignement est une matière qui relève essentiellement des communautés. Cependant, la durée de la scolarité, le début et la fin de celle-ci sont des compétences résiduelles qui, selon moi, méritent que lon mène un débat au sein de notre assemblée, bien entendu en concertation avec les communautés. Comme cela a été souligné à juste titre, on pourrait ainsi augmenter les chances des enfants qui vivent dans un milieu social et familial précaire.
En tant que sénateur, désigné entre autres par la Communauté germanophone, je plaide pour que lon approfondisse cette question et je suis tout disposé à prendre le pouls de ma communauté à ce sujet.
Mme Anne Herscovici. Je suis présidente du CPAS dIxelles, un des gros CPAS de la Région de Bruxelles-Capitale. Je voudrais faire un plaidoyer pour que les consultations, les auditions, les rapports soient suivis deffets. Cela me paraît important en termes de démocratie et de citoyenneté.
Jai mis sur pied, au CPAS dIxelles, une commission consultative de laction sociale. Cela a pris du temps, comme Mme De Boe a mis du temps pour élaborer le rapport dont elle a parlé. Ce genre de travail ne simprovise pas, sinon cest de la démagogie.
Je peux entendre les personnes qui souhaitent parler de leur expérience de la pauvreté, pas seulement des usagers mais également des associations qui osent sadresser à lautorité communale. Je peux accumuler les témoignages. Mais à quoi bon si cela nest pas suivi deffets ? Au niveau de mon CPAS, je peux également essayer de faire aboutir une série de remarques relatives au fonctionnement du CPAS.
Cependant, je ne peux pas faire grand-chose si ce nest rapporter ici la colère des usagers et le sentiment dimpuissance des travailleurs quant à des phénomènes qui dépassent la commune. On a évoqué de nombreux problèmes, notamment lemploi. Je voudrais revenir sur le logement. On a parlé de bombe à retardement à cet égard. Les prix des loyers à Bruxelles sont effrayants. Vous pouvez juste louer un flat pour 400 euros, mais vous devez encore ajouter les charges, les assurances, leau, le gaz, lélectricité. Quand un isolé a versé un loyer de 400 euros, il lui reste 213 euros pour vivre. Je vous mets au défi de chercher un emploi dans ces conditions, dêtre en bonne santé, de ne pas être endetté, à moins de travailler au noir, auquel cas vous risquez des sanctions si vous êtes pris sur le fait.
Limportance des enfants a été soulignée, à juste titre. Quelle chance les enfants ont-ils de réussir leurs études quand ils nont pas de logement convenable, quand leau coule le long des murs, quand les carreaux sont cassés ? Ces situations entraînent des maladies, donc des coûts pour lassurance maladie-invalidité. Ce nest cependant pas dantibiotiques dont nous avons besoin, mais de logements convenables !
Mevrouw Lydia Diels, buurtwerk t Lampeke. Personen die een sociale uitkering ontvangen en willen solliciteren, staan voor een dilemma. Ze kunnen kiezen tussen een zekere, maar lage uitkering of voor een hoger loon, maar dan verliezen ze hun recht op een uitkering. Kan geen wettelijke overgangsregeling worden uitgewerkt?
Mevrouw Mia De Schamphelaere (CD&V), medevoorzitter-moderator. Dit probleem is reeds enkele keren aangekaart. Het is inderdaad zeer ontmoedigend wanneer bepaalde voordelen en een bepaalde zekerheid wegvallen. Er moeten maatregelen worden genomen om de werkloosheidsval op te vangen zodat we zoveel mogelijk mensen een tweede kans kunnen geven. Er moet een overgangsperiode worden ingebouwd.
Mevrouw Magda Demeyer, parlementslid. In de Kamer liggen enkele wetsvoorstellen op tafel met betrekking tot de verlaging van de leerplichtleeftijd. Er wordt momenteel met de gemeenschappen overlegd.
De verlaging van de leerplichtleeftijd is belangrijk, maar absoluut niet voldoende. Ides Nicaise heeft in het jongste jaarboek over armoede reeds aangegeven dat hierbij veel meer komt kijken. Men moet nagaan waarom sommige mensen hun kinderen niet naar school sturen. Er zijn hiervoor verschillende mogelijke oorzaken. Misschien gaan ze ervan uit dat ze slechte ouders zijn als ze hun kinderen op te jonge leeftijd naar school sturen. Misschien zijn er problemen met depressie of verslaving in het gezin. Al de oorzaken moeten worden aangepakt. Een loutere verlaging van de leerplichtleeftijd werkt alleen maar meer stigmatiserend. Alle beleidsniveaus, van het federale tot het gemeentelijke, moeten hier aan één zeel trekken.
Pour plus d'informations contactez Marie-Aline Stacanov