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International |
Vous présidez la commission d'enquête "Grands Lacs". Quels sont les objectifs de cette nouvelle commission ?
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André Geens (VLD) |
André Geens: Notre tâche consiste tout d'abord à déterminer dans quelle mesure les matières premières d'Afrique centrale sont exploitées pour financer des guerres et si la Belgique est impliquée dans ce processus. Dans un second temps, nous devons rechercher des solutions pour éviter cela à l'avenir.
À quel genre de solutions pensez-vous?
André Geens: Il est bien sûr trop tôt pour le dire. Nous ne pensons pas à des embargos mais nous pourrions par exemple décider de ne plus rien acheter à certains fournisseurs.
Est-il réaliste de croire que la Belgique peut entreprendre quelque chose seule?
André Geens: Nous nous rendons bien compte que ce ne sera pas facile. Tous les pays industrialisés doivent se mettre d'accord mais chacun pense à ses propres intérêts. Il nous faut absolument mettre fin à la guerre civile et n'accorder aucune aide aux Gouvernements qui ne tiennent pas compte des intérêts de leur population.
Nous ne pouvons pas faire grand-chose à partir de la Belgique. Il sera difficile de trouver un consensus au sein de l'Union européenne et ce le sera d'autant plus à l'échelle mondiale. On est certes parvenu à un consensus pour la guerre du Golfe et la guerre en Afghanistan mais, dans le cas qui nous occupe, il s'agit d'abus courants.
La situation en Afrique centrale est pourtant tout aussi inacceptable. La presse a consacré de nombreuses pages aux milliers de morts de New York et à juste titre, mais personne n'a consacré une ligne aux trois millions de morts d'Afrique centrale. Lorsqu'on parle de morts, on a donc deux poids, deux mesures.
Quand la commission doit-elle terminer ses travaux?
André Geens: Le sujet est très compliqué. Après une première série d'auditions, la commission a décidé de recourir à des experts. Les commissaires veulent d'abord enrichir leurs connaissances sur cette question. Le rapport préliminaire des experts devrait nous aider à choisir les personnes qu'il faut entendre et les questions qui doivent être posées.
La commission demandera donc certainement une prolongation de ses travaux. Personnellement, je pense que nos conclusions définitives devraient être rendues en décembre 2002.
dossier législatif 2-408
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