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Question écrite n° 7-1732

de Tom Ongena (Open Vld) du 6 septembre 2022

au vice-premier ministre et ministre de la Justice et de la Mer du Nord

Consommation de drogues - Drogues dures - Étudiants - Dépendance - Chiffres et tendances

jeune
étudiant
stupéfiant
épidémie
trafic illicite
statistique officielle
toxicomanie

Chronologie

6/9/2022Envoi question (Fin du délai de réponse: 6/10/2022)
10/11/2022Réponse

Aussi posée à : question écrite 7-1731
Aussi posée à : question écrite 7-1733

Question n° 7-1732 du 6 septembre 2022 : (Question posée en néerlandais)

La crise du Covid a eu une incidence sur la consommation d'alcool et de drogues chez les étudiants. C'est ce qui ressort d'un nouveau rapport du Vlaams expertisecentrum Alcohol en andere Drugs (VAD). La consommation d'alcool a nettement diminué en comparaison avec ce qu'elle était lors de la précédente enquête en 2017. En revanche, la consommation de drogues illégales a légèrement augmenté (cf. https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2022/03/29/minder alcoholgebruik bij studenten in 2021 wel iets meer can/).

Par le biais de son enquête «In hogere sferen ?», le Vlaams expertisecentrum Alcohol en andere Drugs (VAD) évalue la situation tous les quatre ans. Entre février et avril 2021, 33 373 étudiants de l'enseignement supérieur flamand ou néerlandophone de Bruxelles ont complété le questionnaire en ligne.

La consommation de drogues illégales est nettement inférieure à celle du cannabis. Toutefois, l'année dernière, la consommation de ces substances a aussi augmenté légèrement. Parmi elles, l'ecstasy et la cocaïne sont les substances les plus consommées, avec des pourcentages respectifs de 8 % et 5 %. La consommation de gaz hilarant, dont on a beaucoup parlé ces derniers temps, a également été abordée dans l'enquête. Elle n'est toutefois pas une pratique courante chez les étudiants puisqu'elle concerne uniquement 3 % des étudiants de dernière année.

Dans la série «faqda» de Studio Brussel, deux jeunes hommes ont témoigné anonymement au début de cette année sur la manière dont ils sont entrés en contact avec le monde de la drogue et sur l'incidence que cela a eue sur leur vie. «Les gens ne savent pas à quel point la cocaïne est ancrée dans notre société, et ce dans chaque secteur d'activité, dans chaque groupe d'âge.» (traduction) (cf. https://belgium times.com/samenleving/studio brussel reeks faqda legt cocainegebruik bij jongvolwassenen bloot coke is het dessert/).

D'après des études, 8 % des jeunes adultes en Flandre auraient pris de la cocaïne ces derniers temps. Les deux témoins disent avoir remarqué que dans leur entourage, le nombre de personnes ayant essayé la cocaïne n'a fait qu'augmenter au fil des ans.

Aux Pays-Bas, la consommation est encore plus élevée : l'association des étudiants d'Utrecht UVSV/NVVSU a tiré la sonnette d'alarme face à la hausse excessive de la consommation de drogues dures chez les étudiants depuis la crise du Covid (cf. https://www.volkskrant.nl/nieuws achtergrond/als studenten zelf alarm slaan over hun cocainegebruik dan is er wat aan de hand~b673ab36/?referrer=https%3A%2F%2Fwww.advalvas.vu.nl%2F). «Si des associations d'étudiants traditionnellement fermées tirent unanimement la sonnette d'alarme face à ce qu'elles considèrent comme relevant d'une consommation "excessive" de drogues dures parmi l'ensemble des étudiants depuis la crise du Covid, c'est qu'il se passe vraiment quelque chose.» (traduction), souligne le journal De Volkskrant.

Au sein des associations, les anciens étudiants sont inquiets pour les étudiants de première année car ceux-ci consomment beaucoup plus de cocaïne qu'eux. Avant la crise du Covid, la situation était encore sous contrôle. Puis il y a eu les confinements : pas de fête du Roi, pas de festivals et fermeture de toutes les associations d'étudiants. Lors des confinements, les étudiants ont organisé des fêtes chez eux pour ne pas devenir fous. En l'absence de contrôle de l'association, la consommation de MDMA ou de cocaïne est devenue une pratique hebdomadaire. Aujourd'hui, les associations sont rouvertes et les drogues dures y sont toujours interdites, mais à domicile, une habitude de consommation s'est installée, ce qui est inquiétant.

Aux Pays-Bas, certaines maisons d'étudiants ont déjà la réputation d'être des «maisons de la drogue», où il est devenu parfaitement normal de consommer fréquemment de la cocaïne.

Quant au caractère transversal: les différents gouvernements et maillons de la chaîne de sécurité se sont accordés sur les phénomènes qui doivent être traités en priorité au cours des quatre prochaines années. Ceux-ci sont définis dans la note-cadre relative à la sécurité intégrale et dans le Plan national de sécurité pour la période 2016-2019 et ont fait l'objet d'un débat lors d'une conférence interministérielle à laquelle les acteurs de la police et de la justice ont également participé. Il s'agit donc d'une matière régionale transversale, les Régions intervenant surtout dans le volet préventif.

Je souhaiterais dès lors vous poser les questions suivantes :

1) Combien de procès-verbaux pour consommation de drogues ont été dressés au cours des cinq dernières années dans des villes et campus estudiantins? Quelles ont été les sanctions infligées ? Des tendances sont-elles observables depuis la crise du Covid ? Pourriez-vous ventiler les chiffres par Région ?

2) De quels types de drogues s'agit-il principalement ? Quels types de drogues sont populaires parmi les étudiants et quelle est la part des drogues dures ? Constate-t-on, comme aux Pays-Bas, une augmentation de la consommation de drogues dures depuis la fin de la crise du Covid ?

3) Combien d'overdoses ont été enregistrées parmi les étudiants, sur les campus et dans les villes estudiantines au cours des cinq dernières années ? Peut-on discerner une tendance en l'espèce? Peut-on faire une distinction entre les hautes écoles et les universités ?

4) Comment la consommation de drogues dures chez les étudiants, et les jeunes en général, a-t-elle évolué ces dernières années ? Les drogues dures sont-elles davantage consommées par des étudiants étrangers ou par des étudiants belges ?

5) Combien d'étudiants ont été arrêtés pour vente ou trafic de drogues illégales au cours des cinq dernières années ? Peut-on observer certaines tendances en l'espèce ?

Réponse reçue le 10 novembre 2022 :

Le ministère public ne dispose pas de données quantitatives en la matière. En effet, les banques de données des parquets correctionnels ne permettent pas de distinguer les affaires de drogues propres aux étudiants et aux campus universitaires.