![]() |
![]() |
Personnel de la police - Récupération de rémunérations indues - Situation
police
police locale
statistique officielle
remboursement
30/1/2013 | Envoi question |
20/3/2013 | Réponse |
Le personnel statutaire et/ou contractuel des services de police a déjà été plusieurs fois confronté à des dossiers impliquant des rémunérations indûment versées. Cette problématique concerne aussi bien le personnel CALog que le personnel opérationnel. Dans certains cas, les fautes administratives sont imputables à la transmission d'informations incorrectes par le service du personnel de la personne concernée. Dans d'autres cas, le service du personnel transmet des informations correctes au SSGPI (qui effectue les calculs), mais un problème surgit au sein de ce dernier. Il peut s'agir d'une erreur humaine ou d'un défaut technique du programme (moteur salarial). Très rarement, le membre du personnel ne signale pas, ou trop tard, le problème aux autorités.
Le législateur dispose que les rémunérations indues doivent être réclamées auprès du membre du personnel. Cette règle peut valoir pour des montants importants versés subitement sur le compte d'un membre du personnel. En effet, ce dernier est alors tenu de signaler cette anomalie le plus rapidement possible au service du personnel. Toutefois, il s'agit souvent de petits montants qu'on ne repère pas forcément tout de suite. Les autorités dépistent parfois très tardivement certaines erreurs de l'administration. Elles n'en réclament pas moins ces sommes, en l'occurrence au membre du personnel concerné, qui se voit alors soudainement imposer une dette à acquitter.
En outre, le personnel des services de police s'avère être soumis à des règles divergentes. Ainsi, le délai de prescription pour les réclamations a été fixé à cinq ans pour les membres du personnel de la police fédérale, mais à dix ans pour ceux de la police locale.
J'aimerais poser à ce sujet les questions suivantes à la ministre :
1) Combien de dossiers de membres du personnel de la police fédérale ont-ils impliqué une réclamation ?
2) Combien de dossiers de membres du personnel de la police locale ont-ils impliqué une réclamation ?
3) Combien de ces cas relevaient-ils d'erreurs imputables à « Themis », le moteur salarial que le SSGPI utilise actuellement ?
4) Combien de cas relevaient-ils d'erreurs imputables au moteur salarial précédent de la SSGPI ?
5) Combien de cas relevaient-ils d'erreurs administratives commises par les services du personnel fédéraux, et combien d'erreurs commises par les services du personnel de la police locale ?
6) Quel montant total a-t-on réclamé à la suite d'erreurs administratives, concernant la police fédérale (délai de prescription de cinq ans) ?
7) Quel montant total a-t-on réclamé à la suite d'erreurs administratives, concernant la police locale (délai de prescription de dix ans) ? Quel aurait été ce montant si le délai de prescription avait été de cinq ans, à l'instar de celui en vigueur à la police fédérale ?
8) Les délais de prescription divergents des polices fédérale et locale posent-ils un problème de discrimination ?
Question 1.
Le tableau ci-après
reprend le nombre de recouvrements (recalculs négatifs),
depuis la mise en œuvre du moteur salarial Themis, auprès
des membres du personnel de la Police fédérale :
|
Police fédérale |
||
|
Nombre de recouvrements |
Montant Total |
Nombre de membres du personnel |
2010 |
9 919 |
euros3 983 107,47 |
5 955 |
2011 |
12 168 |
euros3 300 496,68 |
7 202 |
2012 |
8 968 |
euros3 341 178,70 |
5 798 |
Question 2.
Le tableau ci-après
reprend le nombre de recouvrements (recalculs négatifs),
depuis la mise en œuvre du moteur salarial Themis, auprès
des membres du personnel de la police locale :
|
Police locale |
||
|
Nombre de recouvrements |
Montant Total |
Nombre de membres du personnel |
2010 |
13 090 |
euros4 744 114,50 |
9 391 |
2011 |
20 466 |
euros3 761 139,66 |
14 928 |
2012 |
10 896 |
euros3 580 963,85 |
7 617 |
Questions 3, 4 et 5.
Les principales raisons des recalculs négatifs sont :
les incidents de carrière (absences, sanctions disciplinaires, etc.) ;
l’annulation rétroactive du droit à certaines allocations/indemnités ;
des corrections des prestations irrégulières (heures de WE, prestations de nuit, heures supplémentaires, etc.) ;
les statutarisations avec effet rétroactif ;
les nominations rétroactives dans un cadre supérieur ;
des changements dans le calcul des cotisations de sécurité sociale ;
et autres.
Étant donné qu’ il n’y a
plus de compensations entre les recalculs positifs et négatifs,
et ce à la demande explicite des syndicats, le nombre de
recouvrements a, par rapport à l’application salariale
du Service public fédéral (SPF) Finances – CDVU
(ancien système), nettement augmenté.
Le SSGPI
ne tient pas de statistiques sur le nombre d’ «erreurs»
dans la déclaration; le SSGPI traite les données
fournies.
Le nombre de calculs incorrects par les moteurs
salariaux CDVU et Themis est exceptionnel et limité à
quelques dossiers.
Question 6.
Le tableau ci-dessus (cf.
question 1) indique le montant des sommes récupérées
dans les années 2010 – 2012 (moteur salarial Themis)
auprès des membres du personnel de la police fédérale,
en tenant compte du délai de prescription de 5 ans. Il est à
noter que seul les corrections pour lesquelles la prescription n’est
pas encore entrée en vigueur sont effectuées.
Question 7.
Le tableau ci-dessus (cf.
question 2) indique le montant des sommes récupérées
dans les années 2010 – 2012 (moteur salarial Themis)
auprès des membres du personnel de la police locale, en tenant
compte du délai de prescription de 10 ans. Il est à
noter que seul les corrections pour lesquelles la prescription n’est
pas encore entrée en vigueur sont effectuées.
Pour information: le tableau ci-après reprend le montant Total des recouvrement qui est au delà du délai de prescription de 5 ans.
|
Police locale |
||
|
Nombre de recouvrements |
Nombre de recouvrements |
Nombre de recouvrements |
2010 |
277 |
euros 120 553,64 |
87 |
2011 |
150 |
euros 160 476,23 |
62 |
2012 |
298 |
euros 229 208,11 |
119 |
Question 8.
Dans ses arrêts 74 et 76
du 18 mai 2011, la Cour constitutionnelle a jugé que la
situation, dans laquelle le délai de prescription vis-à-vis
du fonctionnaire de la police locale est le double de celui d'un
fonctionnaire de la police fédérale, n’est pas
raisonnablement justifiée au regard du principe d'égalité.
L'inconstitutionnalité ne se trouve cependant pas dans le
délai de prescription de cinq ans pour la police fédérale,
mais en l'absence d'une disposition légale qui prévoit
un même délai pour le personnel de la police locale.
Pour éliminer cette discrimination, une initiative
législative est donc exigée, en ce sens qu'il y a lieu
de déterminer une disposition législative avec un délai
de prescription de cinq ans, applicable au recouvrement de paiements
illicites, pour les membres du personnel de la police locale.