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Question écrite n° 5-6387

de Bert Anciaux (sp.a) du 31 mai 2012

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Les possibilités offertes par les nouvelles techniques de diagnostic du cancer du sein

examen médical
cancer
prévention des maladies
diagnostic médical

Chronologie

31/5/2012Envoi question
19/6/2012Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-2233

Question n° 5-6387 du 31 mai 2012 : (Question posée en néerlandais)

La Vlerick Management School et la cellule de réflexion européenne Science Business ont récemment analysé et interprété une série de nouvelles techniques de diagnostic dans quelques pays européens, dont la Belgique. Les résultats sont très prometteurs, surtout pour le dépistage du cancer du sein.

Un diagnostic combinant l'utilisation de rapports électroniques de patients et de tests génétiques ferait baisser de 37% le coût par patiente de plus de 25 ans atteinte d'un cancer du sein. Cette approche remplacerait l'examen actuel pour les femmes à partir de 50 ans. Dans cette approche, le généraliste doit jouer un rôle crucial. Les inconvénients de cette nouvelle approche sont doubles. D'une part, il est difficile de mobiliser les femmes : le pourcentage se soumettant à un examen est actuellement limité à 60%. D'autre part, cette nouvelle technique de diagnostic demande beaucoup d'investissements durant la phase initiale. Un effet retour très rapide serait donc nécessaire. Ces deux écueils laissent supposer aux experts que les nouvelles techniques de diagnostic ne seront pas introduites immédiatement.

Comment la ministre interprète-t-elle et apprécie-t-elle les constats de la Vlerick Management School et de la cellule de réflexion européenne Science Business concernant les nouvelles techniques de diagnostic ? Dans quelle mesure ces résultats offrent-ils des possibilités tant de meilleurs soins de santé préventifs que d'économies de dépenses ? La ministre partage-t-elle le scepticisme d'une série d'experts belges qui estiment que cette nouvelle technique de diagnostic de dépistage du cancer du sein est certes prometteuse, mais ne sera pas applicable dans un proche avenir ?

Réponse reçue le 19 juin 2012 :

L’étude que vous citez « Health for All, Care for You : Unlocking the value of Personalised healthcare in Europe » a été effectuée par le groupe de réflexion Science Business, en collaboration avec la Vlerick Management School. L’étude traite des soins de santé personnalisés, une méthodologie qui essaie de faire correspondre le traitement au patient individuel, en utilisant la génétique moderne, les techniques biomoléculaires, diagnostiques et informatiques.

Les chercheurs ont développé un modèle économique basé sur la santé avec analyse des coûts et bénéfices pour une approche plus personnalisée du dépistage et du traitement du cancer du sein. Ils ont examiné ce que les effets seraient si l’on avait dépisté des groupes choisis selon le profil de risque plutôt que toutes les femmes de plus de 50 ans. La stratification des risques se ferait sur la base d’une combinaison des risques génétiques et des prédispositions médicales, via le dossier médical électronique.

Les auteurs ont conclu qu’un tel modèle engendrerait une économie des coûts du traitement du cancer du sein de 37 %. L’impact sur la santé au niveau de la population ne serait pas vraiment important parce que les traitements de la maladie sont efficaces à des stades ultérieurs, et que donc le résultat du traitement se montre favorable à un stade ultérieur. Cette méthode mènerait à une approche moins chère du cancer du sein. Le résultat n’est pas meilleur ou pire, mais le coût final est moindre, après une phase initiale de surcoût au début du système.

La conclusion générale des chercheurs est que les soins de santé personnalisés apporteront des améliorations concrètes grâce à l’amélioration de la qualité des soins, à la diminution du coût par patient et à l’augmentation de la durabilité de nos systèmes de santé.

Les progrès concernant la médecine et les soins de santé personnalisés représentent une évolution importante. Avant de passer à l’action, il est nécessaire d’adapter à grande échelle les connaissances acquises dans la recherche. Les évolutions et les applications e-health constituent aussi un facteur important.

Je voudrais également rappeler, par rapport à l’exemple spécifique du dépistage du cancer du sein, que les programmes de dépistage sont une compétence des communautés et que l’organisation des programmes de dépistage ou de leur adaptation se décide par ces mêmes communautés.