Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-10183

de Elke Sleurs (N-VA) du 23 octobre 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

le traitement des dépressions légères

Centre fédéral d'expertise des soins de santé
maladie mentale
substance psychotrope
psychologie
profession paramédicale
profession de la santé

Chronologie

23/10/2013Envoi question
28/4/2014Fin de la législature

Requalification de : demande d'explications 5-3964

Question n° 5-10183 du 23 octobre 2013 : (Question posée en néerlandais)

Il ressort d' études scientifiques récentes qu'un traitement par psychothérapie est aussi efficace, voire meilleur que des antidépresseurs pour les patients souffrant de dépression légère. Dans les cas de dépression légère, ces antidépresseurs ne présentent d'ailleurs aucune plus-value par rapport aux comprimés placebo. Les chiffres de la Mutualité neutre montrent pourtant que seuls 15 % des patients sous antidépresseurs sont aussi en traitement chez un psychothérapeute. En pratique, on se contente souvent de prescrire des médicaments au patient et on en reste là. La médication s'attaque aux symptômes mais pas à leur cause.

Filip Raes, professeur de psychologie à la KULeuven, craint également une médicalisation des problèmes psychiques ayant pour conséquence une moindre attractivité de la psychothérapie. La thérapie comportementale cognitive apprend aux patients à s'armer contre les problèmes et à éviter les éventuelles rechutes alors qu'il n'y a toujours pas de certitude quant aux effets à long terme de l'usage prolongé d'antidépresseurs. Le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) a lancé en février de cette année une étude intitulée « Place de la psychothérapie dans le traitement à long terme des dépressions majeures ». Cette étude devrait déboucher sur un manuel relatif au traitement de la dépression et à la place qu'y prend la psychothérapie.

Même s'il apparaît que la psychothérapie doit jouer un rôle plus important dans le traitement de la dépression, sa non-reconnaissance pose toujours problème. Actuellement, quiconque en a envie peut se déclarer psychothérapeute et commencer à traiter les gens. Même les psychologues cliniciens travaillent toujours aujourd'hui dans l'illégalité quand ils donnent un avis médical au patient. Dans ma question orale du 29 mai 2013, je vous interrogeais déjà sur l'état de la question quant à cette reconnaissance. Vous m'aviez alors répondu que vous travailliez à un texte de consensus et que vous espériez parvenir à un compromis à l'été. Je constate malheureusement que rien n'est encore modifié ni décidé.

Mes questions sont dès lors les suivantes :

1) Où en est la reconnaissance entre-temps ? Êtes-vous parvenue à un consensus ? Quand pouvons-nous espérer des résultats concrets ?

2) Quand pouvons-nous espérer avoir les résultats cette l'étude du KCE ? Comment intégrerez-vous ces résultats dans votre politique ?

3) Prendrez-vous déjà des mesures en attendant afin de diminuer la consommation d'antidépresseurs au profit de la psychothérapie ?