Nous avons
demandé à Armand De Decker, Président du Sénat, ce
qu'il pense du travail du Sénat au cours de cette
législature.
Armand De Decker (MR) : Le Sénat a
admirablement bien travaillé. Il est l'assemblée où,
proportionnellement, les élus travaillent le plus. Avec 71
sénateurs seulement, il abat un travail équivalent à celui
des 150 députés. C'est tout dire !
De plus, le Sénat a
pour caractéristique, depuis des décennies, de prendre
l'initiative de toutes les grandes législations sociétales. Au
cours de cette législature, ce sont des sénateurs qui ont pris
l'initiative des législations essentielles qui concernent l'euthanasie,
les soins palliatifs, l'égalité homme-femme, la bioéthique
ou qui ont réécrit la loi sur les asbl. Le futur Constituant
devra veiller à préserver le droit d'initiative des
sénateurs et ce rôle essentiel de chambre de réflexion que
remplit le Sénat.
Le bicaméralisme existe depuis la Constitution de
1831. Il se justifie pour plusieurs raisons. Il s'agit tout d'abord d'une
garantie démocratique. En effet, il permet de donner une plus grande
publicité aux textes soumis au vote. Par ailleurs, une deuxième
lecture des textes, par une autre assemblée, composée
différemment, apporte des garanties en termes de qualité de la
législation.
Le Sénat est aussi une chambre de
réflexion. Il remplit admirablement bien ce rôle de
législateur de fond sur des sujets complexes. Ce travail
irremplaçable ne peut, à mes yeux, être accompli que par
une assemblée qui prend un peu plus de distance par rapport à
l'actualité. Enfin, tous les Etats fédéraux du monde
comptent deux assemblées : l'une représentant l'ensemble de la
population et l'autre les entités fédérées. C'est
pour toutes ces raisons que je me suis battu pour que le principe du
bicaméralisme ne soit pas mis en cause. Ce serait un recul
démocratique incontestable que de renoncer à cette
deuxième chambre qui a préservé notre pays de nombreuses
aventures
suite de l'article sur la page suivante >>
Contacter le webmaster |