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Le mardi 25 mars 1997, la commission des Affaires sociales a inscrit à son ordre du jour une proposition de résolution relative au problème de la dépendance au jeu, déposée par le sénateur Fons Vergote (VLD) et cosignée par les sénateurs Marc Olivier (CVP), Henri Mouton (PS), Francy Van der Wildt (SP), Claude Desmedt (PRL-FDF), Magdeleine Willame-Boonen (PSC), Bert Anciaux (VU), Martine Dardenne (Ecolo), Eddy Boutmans (Agalev) et Fred Erdman (SP). Cette proposition est libellée comme suit:
"Le Sénat,
Demande au Gouvernement de faire réaliser une étude scientifique sur l'ampleur et sur les causes de la dépendance au jeu;
Demande au Gouvernement de faire réaliser une analyse socio-financière des coûts et des bénéfices de la dépendance au jeu;
Demande au Gouvernement d'élaborer sans délai une législation moderne et cohérente concernant les lieux de jeu et les appareils de jeu;
Demande au Gouvernement de développer en collaboration avec les communautés et les régions, dans le cadre du Comité de concertation, une politique active de prévention et d'assistance."
Dans les développements de cette proposition, le sénateur Vergote explique que le problème social qu'est la dépendance au jeu implique quelque 100.000 personnes en Belgique, dont 20.000 se trouvent en état de dépendance grave, la moitié se situant parmi les moins de vingt ans. Les conséquences psycho-sociales de cette forme de dépendance sont impressionnantes et touchent de nombreux domaines tant de la vie familiale que sociale: dislocation de la cellule familiale, insolvabilité et faillite, conséquences financières pour les C.P.A.S., traitement psychiatrique, suicide, criminalité...
Ce secteur a aussi des implications économiques non négligeables. Pour les seuls jeux légaux, le chiffre d'affaires annuel est estimé à 162 milliards de francs. Le Bingo, source de dépendance grave surtout parmi les jeunes et les personnes socialement vulnérables, génère à lui seul 80 milliards. Ces chiffres ne tiennent compte ni du circuit illégal, ni des activités du jeu développées à l'étranger, ni des jeux de hasard électroniques, ni de ceux offerts sur Internet.
Au stade actuel de ses travaux, la commission des Affaires sociales, présidée par Lydia Maximus (SP), a procédé à une série d'auditions de représentants des milieux intéressés, issus tant du monde médical et des associations venant en aide aux personnes victimes de cette dépendance que des milieux économiquement concernés comme les casinos, la Loterie nationale et l'Union belge de l'automation. La commission a désigné Jacques D'Hooghe (CVP) et Lisette Nelis-Van Liedekerke (VLD) comme rapporteurs.
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