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Sénat de Belgique

Annales

MARDI 22 AVRIL 2014 - SÉANCE EXTRAORDINAIRE

(Suite)

Hommage à MM. Armand De Decker, Philippe Moureaux, Gérard Deprez, Hendrik Daems, Philippe Mahoux, Mme Mieke Vogels et MM. Guy Swennen et Marcel Cheron à l'occasion de leurs trente, vingt-cinq ou vingt années de mandat parlementaire

M. Philippe Courard, secrétaire d'État, siège aux bancs du gouvernement.

Introduits par Mme Zrihen, présidente du Collège des questeurs, les jubilaires font leur entrée et prennent place dans les fauteuils qui leur sont réservés dans l'hémicycle.

Mme de Bethune prend place au fauteuil présidentiel.

Mme la présidente. - Mesdames et Messieurs, le Sénat se réunit aujourd'hui en séance extraordinaire afin de rendre hommage à MM. Armand De Decker, Philippe Moureaux, Gérard Deprez, Hendrik Daems, Philippe Mahoux, Mme Mieke Vogels et MM. Guy Swennen et Marcel Cheron à l'occasion de leurs trente, vingt-cinq ou vingt années de mandat parlementaire.

Il a plu à Sa Majesté le Roi d'envoyer le télégramme suivant :

« A l'occasion de l'hommage que le Sénat rend à certains parlementaires, je tiens à marquer toute mon appréciation pour les services rendus par M. le ministre d'État Armand De Decker à l'occasion de son 30ième anniversaire de mandat parlementaire, à MM. les ministres d'État Philippe Moureaux, Gérard Deprez et M. Hendrik Daems pour leur 25ième anniversaire de mandat parlementaire et à Mme Mieke Vogels, MM. Philippe Mahoux, Guy Swennen et Marcel Cheron pour leur 20ième anniversaire de mandat parlementaire.

Il m'est très agréable de joindre aux marques de sympathie qui leur sont témoignées mes vives félicitations et mes meilleurs voeux pour leur santé, leur bonheur et une activité féconde au service du pays. »

M. Flahaut, président de la Chambre des représentants, nous a fait parvenir le télégramme suivant :

« Au nom de la Chambre des représentants et en mon nom personnel, je tiens à féliciter chaleureusement les membres du Sénat qui sont honorés aujourd'hui pour leur jubilé parlementaire.

Mes collègues Armand De Decker, Philippe Moureaux, Gérard Deprez, Rik Daems, Philippe Mahoux, Mieke Vogels, Guy Swennen et Marcel Cheron ont contribué de manière très significative à la qualité et à l'efficience des travaux parlementaires dans notre pays.

Nous tenons à les en remercier très sincèrement.

Nous partageons la joie et la fierté qu'ils ressentent à l'occasion de ce signe formel de reconnaissance et d'appréciation pour les nombreuses années qu'ils ont consacrées au service de la Nation. »

Monsieur le secrétaire d'État, chers collègues, mesdames et messieurs invités des jubilaires, cher Armand, le vendredi 25 mai 1973, il y a près de quarante et un ans, dans la salle de lecture de la Chambre des représentants qui nous est si familière, le président de la Chambre, Achille Van Acker, inaugurait le portrait de son prédécesseur, le Baron Kronacker. Luc De Decker, portraitiste de renom, auteur du portrait, assistait à l'inauguration en compagnie de sa famille.

Est-ce à cette occasion que le fils cadet du peintre, prénommé Armand en hommage à son oncle diplomate, fut frappé par la pertinence d'une carrière politique ? A-t-il eu à ce moment même, en cet endroit symbolique, la même intuition que Adlai Stevenson formula de la façon suivante : « We mean by "politics" the people's business - the most important business there is . » ? C'est en tout cas cet événement que l'intéressé lui-même aime évoquer comme le déclic de sa vocation.

Dans le cas d'Armand De Decker, l'intérêt qu'il porte à la chose publique en général, et en particulier aux thèmes de la politique étrangère et de défense, est permanent, profond et empreint d'un parcours intellectuel personnel et indépendant.

Armand De Decker est non seulement toujours extrêmement bien informé sur les dossiers brûlants du moment dans ces deux domaines, mais il a aussi de tout temps développé une analyse insensible aux emportements et engouements des faiseurs d'opinion. J'en veux pour preuve son approche de deux dossiers qu'un quart de siècle sépare dans le temps.

Au moment où des milliers de Belges défilaient dans les rues de Bruxelles à l'aube des années 80 pour s'opposer parfois virulemment à l'installation des missiles de croisière américains sur notre territoire, c'est le trentenaire Armand De Decker qui se profile en porte-parole du PRL pour convaincre le gouvernement d'honorer son engagement au sein de l'OTAN. Son engagement le mènera à se traîner, livide, car souffrant d'une grave hépatite, jusqu'à l'hémicycle de la Chambre pour apporter le soutien de son vote à l'installation des missiles.

De la même façon, il est frappant de voir aujourd'hui Armand De Decker s'exprimer au sujet d'un tout autre thème, à savoir la crise ukrainienne, de façon bien plus nuancée et respectueuse envers la Russie que la grande majorité des ténors occidentaux. N'a-t-il pas, voici un mois, souligné devant le Cercle de Lorraine l'importance de « comprendre le point de vue russe » en s'empressant de dresser un historique permettant de mieux appréhender les événements récents ?

C'est là, j'en suis convaincue, un ensemble de qualités qui élèvent un homme politique au rang d'un homme d'État.

Armand De Decker, tout au long de son impressionnant parcours, a toujours réussi à éviter deux écueils majeurs dans le discours politique : chez lui, on ne trouvera ni cynisme ni angélisme.

Ce serait lui manquer de respect que de ne voir en lui que cette réflexion poussée dans le domaine de la politique étrangère et de défense. Armand De Decker, principalement au cours de ses deux présidences du Sénat, a développé sa propre doctrine sur le bicaméralisme et, en particulier, sur le rôle fondamental que les hautes assemblées peuvent jouer en démocratie parlementaire. Là aussi, à rebours des convictions dominantes du moment, il défend avec force la primauté de la qualité de la législation sur l'immédiateté que privilégie malheureusement bien trop souvent notre époque.

À plusieurs reprises, dans l'enceinte de l'Association des Sénats d'Europe et même à la réunion des Sénats du monde organisée par son ami Christian Poncelet, président du Sénat français à l'époque, Armand De Decker, en juriste avisé, s'est insurgé contre les lois écrites dans l'urgence et qui sont de ce fait non seulement difficiles à appliquer, mais peuvent aussi se révéler parfaitement inapplicables parce que tout simplement contradictoires ! En cela, il est le digne héritier de Francis Bacon qui, à l'aube du siècle des Lumières, soulignait déjà cette vérité fondamentale : « [The] primary dignity of the law [is] certainty ».

Bref, aucune mode, aucun emballement de ses contemporains n'a jamais pu distraire Armand De Decker de son engagement en faveur des fondamentaux de la démocratie parlementaire.

À côté d'un réel parcours intellectuel, Armand De Decker peut se targuer d'avoir marqué concrètement l'édifice parlementaire. Commençons par notre petit bout de l'éventail ! Sans Armand De Decker, il y a fort à parier que les salons de la Présidence ne présenteraient pas aujourd'hui aux visiteurs un cadre à la fois prestigieux et chaleureux que nos collègues de la Chambre nous envient. Sans Armand De Decker, il y a fort à parier que le Parlement bruxellois n'aurait pas à s'enorgueillir de cet hémicycle unique en son genre, couronne futuriste sur un édifice historique !

Dans un tout autre domaine, je lui suis particulièrement reconnaissante d'avoir eu, comme ministre à la Coopération au Développement, l'intelligence et la générosité de soutenir dans les pays en voie de développement, non pas des projets de prestige, mais d'abord des projets répondant aux besoins vitaux de populations en souffrance, dans le prolongement des objectifs du Millénaire.

Ce portrait n'est pas complet ! Il fait l'impasse sur le bourgmestre très apprécié d'Uccle, sur le talentueux représentant de la Belgique au Conseil de l'Europe, sur le brillant président de l'Assemblée parlementaire de l'UEO, sur le grand ami de l'Afrique centrale, sur le redoutable conteur de blagues, sur un rire chaleureux et contagieux, sur une gentillesse bien rare dans nos milieux politiques.

Trente ans déjà, Armand ! Je vous adresse, au nom du Sénat pour qui vous avez été un président ouvert au monde, mes plus chaleureuses félicitations et je salue en vous, paraphrasant John Fitzgerald Kennedy, le vrai politique, celui qui a su garder son idéal, tout en perdant ses illusions. (Applaudissements)

Je voudrais à présent rendre hommage à M. Philippe Moureaux.

Issu d'une famille d'hommes politiques, Philippe Moureaux fut touché par le virus de la politique durant son enfance. Son père, Charles Moureaux, était ministre libéral. Ses origines aisées n'empêchèrent pas Philippe Moureaux de suivre une autre route et de se rallier résolument à la gauche.

Ses débuts dans la vie active, il les vit dans l'enseignement. Spécialiste des Pays-Bas autrichiens, il a enseigné l'histoire à l'Université libre de Bruxelles.

C'est Henri Simonet qui l'a fait entrer en politique. Difficile de ne pas voir comment la franchise de ton et le verbe frondeur rapprochent ces deux orateurs nés !

Après avoir dirigé l'Institut Émile Vandervelde, Philippe Moureaux devient chef de cabinet d'André Cools, en qui il trouve son mentor politique. Plus que pour tout autre au PS, l'assassinat du « Maître de Flémalle », constitua une perte cruelle pour Philippe Moureaux.

Énumérer toutes les fonctions politiques que Philippe Moureaux a remplies risquerait de rendre cette séance d'hommage littéralement interminable. Ministre dans six gouvernements, il fut également plusieurs fois vice-premier. N'oublions pas non plus qu'il fut à deux reprises ministre-président de la Communauté française.

Philippe Moureaux est l'un des architectes qui ont façonné l'organisation de notre pays telle que nous la connaissons aujourd'hui. Dès ses débuts en politique, en 1980, il marqua de son empreinte la loi spéciale du 8 août, loi de base du modèle fédéral belge.

Philippe Moureaux a par conséquent été associé à toutes les réformes majeures que notre pays a connues depuis trois décennies, en ce compris la dernière réforme qui entrera en vigueur à partir du 25 mai. Il s'agit d'une « révolution lente et irréversible » pour employer ses propres termes. Pendant toutes ces années, il a donc été non seulement un observateur privilégié, mais aussi un acteur majeur des métamorphoses subies par l'État belge.

Sur le plan législatif, Philippe Moureaux nous lègue un très bel héritage. En 1981, alors ministre de la Justice, il fut l'initiateur de la loi antiracisme, aujourd'hui connue comme la « loi Moureaux », texte qui revêt une importance particulière puisqu'il forme la pierre angulaire de notre législation en matière d'égalité de traitement.

En 2004, le sénateur Moureaux cosigne la loi octroyant un droit de vote actif aux étrangers aux élections communales. Il s'agit à nouveau d'une loi à haute valeur symbolique qui traduit sa vision de l'intégration politique des non-Belges dans notre pays.

Ces deux lois illustrent clairement les convictions fondamentales de Philippe Moureaux sur la construction de la société.

Non content de s'être illustré sur la scène politique nationale, Philippe Moureaux ne pouvait être qu'un bourgmestre passionné, aux opinions très tranchées, pour Molenbeek-Saint-Jean. Cette táche, il s'y attela de 1992 jusqu'aux dernières élections communales.

Son choix pour le maïorat de cette commune effervescente témoigne, si besoin en est, de sa conception de l'engagement politique. En homme de gauche convaincu, il se doit de garder le contact avec la réalité sociale et de traduire ses idéaux politiques en une gestion concrète ouverte à la participation de tous. Un journal bruxellois l'a un jour qualifié de « dernier marxiste du village d'Astérix ».

Tous ceux qui le connaissent savent que Philippe Moureaux est à la fois un intellectuel pur jus et un homme de principes et de convictions inébranlables. Il défend d'ailleurs son credo de façon si lumineuse et percutante lors des débats politiques que rares sont ceux qui parviennent à le contredire. Philippe Moureaux est tout sauf un centriste et il ne s'abaissera jamais à esquiver le débat, pas même en tant que président de commission.

C'est peu dire qu'il affectionne la polémique, qu'il lui arrive de tenir des propos incisifs et qu'il exècre la médiocrité. C'est dans cet hémicycle, il y a plus de trente ans, qu'à l'aube de sa carrière politique, Philippe Moureaux a provoqué un premier incident majeur, qui força même mon lointain prédécesseur à user de son maillet. En pleine discussion juridique, le jeune ministre de la Justice, le premier de l'histoire du pays à ne pas être docteur ou licencié en droit, lança au vénérable cénacle un semblant de citation assenant que « les juristes sont au fond de grands comédiens ». S'ensuivirent, et je cite le rapport de l'époque, « de vives exclamations, des colloques », la sortie de la majorité des membres et, ce que les Annales de l'époque ne renseignent pas, l'intervention du médecin du Parlement au chevet du président de la commission de la Justice ! (Sourires)

Son pouvoir d'analyse et de persuasion est tel qu'il est souvent consulté et écouté.

Philippe Moureaux est un tribun d'une habileté politique rare, un fin négociateur qui n'a pas son pareil pour tourner une situation à son avantage. Il sait par ailleurs attendre patiemment son heure pour atteindre ses objectifs politiques. Il est avant tout un homme politique qui aligne ses actes sur ses idées.

Sa vision de l'avenir de notre pays est claire et il n'a plus jamais hésité à affirmer publiquement sa volonté de le voir évoluer vers un modèle confédéral. Il a recommandé à de multiples reprises aux francophones d'accepter le modèle confédéral pour contrer les visées séparatistes.

Cependant, n'oublions surtout pas que Philippe Moureaux est avant tout un humaniste. Il aime citer ce mot de Benoît Malon : « Les racines du socialisme plongent dans toutes les douleurs humaines, dans tous les progrès intellectuels et moraux, dans toutes les maturations de l'histoire ». À ses yeux, « il n'y a pas de socialisme sans une approche sentimentale de la chose politique, sans une empathie. ».

À Philippe Moureaux, au-delà de son engagement pour la chose publique, nous souhaitons de belles heures de détente et de jardinage en « Sibérie ». Pour ceux qui l'ignoreraient, il s'agit du lieu-dit de sa résidence secondaire dans le Namurois ! Peut-être pourra-t-il donner une suite à La Soupière chinoise, son premier roman policier à la recherche d'un meurtrier dans « les marécages de la vie politique belge » ! (Applaudissements)

Mme Olga Zrihen, présidente du Collège des questeurs. - Gérard Deprez est un Ardennais de pure souche, né près de Bastogne en 1943, sous l'Occupation. Il a un an lorsque son père et son oncle sont fusillés par les soldats allemands. Son village natal, Noville, est complètement détruit.

Ce drame le marquera et déterminera plus tard ses nombreux engagements politiques et sociaux. Pour Gérard Deprez, l'engagement pour l'Europe n'est pas un vain mot - et je peux en témoigner pour avoir partagé quelques années avec lui au Parlement européen. Comme il l'a exprimé récemment devant un jeune public, « si l'on ne fait pas l'Europe, le continent européen peut à n'importe quel moment revivre l'horreur que l'on a connue. »

L'Europe n'est pas, pour lui, seulement une idée, fût-elle noble. La grande Histoire, celle qui se joue à la fin de la guerre sur les plateaux de l'Ardenne, celle qui conduira la destinée de notre continent, est aussi son histoire à lui. Il y puise, comme de nombreux hommes et femmes politiques de sa génération, un bel idéal et des convictions fortes.

L'engagement européen de Gérard Deprez prend forme très tôt. Il fourbit ses premières armes dans le mouvement chrétien-démocrate européen dès l'université. Plus tard, beaucoup plus tard, cet engagement prendra sa pleine mesure : élu à cinq reprises, il siégera au Parlement européen pendant vingt-cinq ans, d'abord au sein du groupe du Parti populaire européen, puis au sein du groupe de l'Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe. Il présidera la commission des Libertés civiles, de la Justice et des Affaires intérieures. Sa façon de conduire les travaux de cette commission, cordiale et à l'écoute de tous, lui vaut l'estime de toutes les forces politiques.

Pourtant, à la sortie de ses études, Gérard Deprez ne se destine pas à la politique. Il est nommé assistant à l'UCL au Centre de recherches sociologiques, et défend en 1974 une thèse de doctorat en sociologie. C'est un esprit brillant et sa connaissance des sciences sociales en fera, durant quarante ans, un des analystes les plus fins et les plus écoutés de la vie politique belge.

Il entame sa carrière politique dans différents cabinets, auprès des ministres Jean-Pierre Grafé et Henri-François Van Aal. Il est très tôt remarqué par Charles-Ferdinand Nothomb, qui l'introduit au secrétariat général du Parti social-chrétien (PSC) en qualité de conseiller politique. En 1979, il devient chef de cabinet de Paul Vanden Boeynants, alors vice-premier ministre.

Dès 1981, il présidera aux destinées du PSC. Une longue présidence de quinze années, marquée par une rénovation profonde du parti - on devrait même parler en l'espèce d'un aggiornamento - et, sur le plan politique belge, par huit gouvernements et deux réformes de l'État. Il dirige en 1992, avec Hugo Schiltz, le dialogue de Communauté à Communauté, qui aboutit à la rédaction finale de la Constitution de février 1994. Ironie du sort ou vocation tardive, il rejoindra en 2010 la Haute Assemblée qu'il contribuera une seconde fois à réformer.

En 1997, le PSC connaît une crise, suivie d'une rupture. En rébellion avec la nouvelle direction, Gérard Deprez reprend à son compte le projet d'une fédération avec le PRL-FDF et fonde le Mouvement des citoyens pour le changement, le MCC. L'homme est et reste fidèle à ses principes.

En 1999, il refuse le poste ministériel qui lui est proposé au sein du gouvernement wallon, jugeant scandaleuse l'inflation du nombre de ministres. Connu pour son franc-parler, il ose à l'époque dénoncer un « gouvernement de pygmées », accusant la Région wallonne de faire un usage déplorable de son autonomie.

Telle est sans doute la clé de sa personnalité : Gérard Deprez est un esprit libre.

De l'Ardenne, il hérite un caractère entier et bien trempé, mais aussi un tempérament généreux et une grande sensibilité.

Si sa longue expérience a fait de Gérard Deprez un sage en politique, au Sénat, on pourrait dire qu'il est un jeune sénateur...

Il a dit un jour que lorsqu'il était enfant, il rêvait d'être cow-boy. Comme il n'a pas pu devenir cow-boy, il a fait de la politique ! Qu'il se rassure, dans nos débats, il a toujours su tirer vite et juste. Dans le fond, le rêve d'enfant s'est peut-être réalisé... Dans notre hémicycle, les interventions de Gérard Deprez ont toujours été écoutées et appréciées pour leur sagesse et leur bon sens.

Pour cette longue et féconde carrière au service de l'État, nous vous adressons, monsieur Deprez, nos plus vives félicitations. Nous sommes convaincus que votre franchise, votre ténacité, ainsi que l'expérience accumulée tout au long de votre vie politique pourront servir encore longtemps notre pays. Merci. (Applaudissements)

De heer Guy Swennen, quaestor. - Ik richt mij tot Hendrik Daems. Beste Rik, ondanks het feit dat u pas aan uw eerste mandaat als senator toe bent, hebt u er al een aanzienlijke politieke loopbaan op zitten. Van 1987 tot 1999 was u lid van die andere assemblee die ook in dit gebouw is gehuisvest. Nadien werd u lid van de federale regering als minister van Telecommunicatie en Overheidsbedrijven en Participaties. Daarna keerde u terug naar de Kamer met de kenmerkende groene kleur om uiteindelijk in 2010 in de voetstappen van uw vader te treden en deel uit te maken van deze Hoge Vergadering.

Een éminence grise van uw partij verklaart geregeld dat hij tot aan zijn dood Kamerlid zal blijven en daarna in de Senaat zal zetelen. U hebt echter niet gewoon gewacht op wat onvermijdelijk moet komen. Uw dynamische karakter heeft er proactief voor gezorgd dat u de politieke schijndood te slim af was en zelf zorgde voor een, naar ik hoop deugddoende en leerrijke, jobrotatie.

Omdat u van de jaarlijkse begrotingsmarathons verlost was, kon u zich vanuit het rode pluche wijden aan onderwerpen zoals fiscaliteit, internationale aangelegenheden, humanitaire items, beleid inzake overheidsbedrijven, bedrijfseconomische activiteiten, sociale materies en ga zo maar door.

Van de reputatie van de Senaat - een politiek Jurassic Park vol sigaren rokende heren en bejaarde dames die nooit met hun vuist op tafel slaan - hebt u zich gelukkig helemaal niets aangetrokken. Zoals het een echte `kasseistamper' betaamt, bent u uw eigen weg blijven gaan en hebt u verschillende thema's onder de algemene aandacht gebracht. Ik verwijs onder meer naar de uitbreiding van de fiscale vrijstelling voor spaarboekjes, de verplichte gemeenschapsdienst voor werklozen, het aan banden leggen van het uitlenen van aandelen aan shorters, het invoeren van flexi-jobs.

Een van de taken van de Senaat is een ontmoetingsplaats bieden voor de vertegenwoordigers van de gewesten en de gemeenschappen van ons land. Dat zal in de toekomst nog meer het geval zijn. U bent een pionier, want u hebt die opdracht - ook op privévlak! - zeer ter harte genomen. Ik kijk dan ook met belangstelling uit naar wat u in de toekomst nog rond dat thema zult willen realiseren. Uw lidmaatschap van de afvaardiging van de Senaat in de parlementaire commissie belast met de kwestie van een federale kieskring biedt daartoe ongetwijfeld boeiende en bijzondere mogelijkheden.

Zoals het een goed parlementslid betaamt, beperkt u uw activiteiten niet tot het Paleis der Natie. Uw blik is steevast naar het oosten gericht, hetzij dichtbij - Leuven - of een beetje verder - China. Al enkele jaren timmert u met succes via een Belgisch-Chinees investeringsfonds aan een weg die de Belgische economische aanwezigheid in dat verre en immense land moet versterken. U hebt er niet alleen een levendige belangstelling voor de Chinese taal opgedaan, maar propageert zelfs het Leuvens in het Verre Oosten.

Ook uw thuisbasis verwaarloost u niet. Geregeld vindt men u terug op de barricaden voor een beter mobiliteitsplan, tegen de bescherming van de Bondgenotenlaan, voor buurtcafés, voor een studentendorp, en ga zo maar door. Zelfs de Leuvense wapenspreuk `Is het Loven boven, altijd `Louis' loven?' is niet veilig voor u.

Uw verblijf onder ons heeft misschien ook op onverwachte vlakken zijn effect gehad. Heeft de kennismaking met de notoire wijnkelder van onze assemblee - die ik overigens als quaestor van de Senaat nooit heb gezien - een rol gespeeld bij het verrijken van de wijngaarden van het domein Hagelander met aanplantingen van de nobele chardonnaydruif? En zou het dagelijkse frequenteren van de rijke kunstcollectie die in de wandelgangen en vergaderruimtes van de Senaat te bewonderen valt, voor enige extra inspiratie hebben gezorgd voor uw eigen artistieke activiteiten?

Beste collega, uw dynamisme en positieve ingesteldheid doen me vermoeden dat u vandaag allesbehalve aan het einde van uw loopbaan denkt. Ik wens u nog vele jaren van persoonlijk geluk toe en van toegewijde inzet bij het vervolg van uw politieke loopbaan.

Mme la présidente. - C'est à Ciney, au sein d'une famille nombreuse, que Philippe Mahoux voit le jour en 1944. Sa maman, veuve à un très jeune áge, a cependant réussi à offrir des études supérieures à ses sept enfants.

C'est ainsi que Philippe Mahoux devient chirurgien. Sa formation médicale acquise à l'UCL, il la compléta comme « assistant étranger des hôpitaux de Paris ». Sa carrière le mena ensuite au Centre hospitalier régional de Namur. Cet hôpital, il le choisit déjà aiguillonné par sa fibre sociale, car c'est l'hôpital du CPAS. La même démarche le mène à lutter pour la dépénalisation de l'avortement avec Willy Peers.

Tout au long de sa carrière médicale, fidèle à son engagement militant et à ses idéaux humanistes, il s'est investi dans l'action humanitaire avec Médecins sans frontières, le Croissant Rouge, Oxfam ou encore Solidarité socialiste. Les terrains de travail pour un chirurgien ne manquaient pas : le Tchad, l'Éthiopie, l'Érythrée, Israël, la Palestine, le Laos, ...

Son implication dans le milieu associatif et ses contributions à des missions humanitaires l'ont de plus en plus poussé à l'engagement politique. Peut-être avait-il lu Le Journal de Jules Renard, en particulier le passage « Dire je ne m'occupe pas de politique, c'est comme si vous disiez je ne m'occupe pas de la vie ! ».

En 1990, il déboule au Sénat. Il y amène son impatience et ses exigences d'homme d'action et devient, quatre ans plus tard, ministre de l'Éducation et de l'Audiovisuel du gouvernement de la Communauté française.

Après cette expérience au pouvoir exécutif, il revient sur les bancs sénatoriaux, d'abord comme vice-président du Sénat, ensuite comme chef du groupe socialiste.

Homme d'action tout court, il l'est aussi au Sénat : il dépose une quarantaine de propositions de loi par législature. C'est surtout dans les « débats éthiques » que Philippe Mahoux se fait remarquer : il contribua aux lois dépénalisant l'euthanasie, sur la recherche sur embryons, sur la procréation médicalement assistée et, bien évidemment, à la loi récente dépénalisant l'euthanasie pour les mineurs, que le Sénat vient d'adopter. Il se montre également un ardent défenseur de la taxe Tobin.

Pendant la législature 1995-1999, sous le gouvernement Dehaene II, l'enquête parlementaire « Rwanda » fut un des moments forts des débats au sein de notre Haute Assemblée. Philippe Mahoux est vice-président et rapporteur de cette commission chargée de se pencher sur l'assassinat des dix paras belges aux débuts du génocide rwandais. Il sera un des seuls membres de la commission à se rendre sur les lieux des massacres. Il se fait remarquer par sa grande connaissance de l'Afrique, acquise sur le terrain lors de ses missions en tant que chirurgien. Le rapport final formulait des recommandations qui visaient à éviter la répétition de pareils drames.

Il ne tolère aucune forme de discrimination. Ne nous étonnons donc pas de trouver en lui un des pères de la loi ouvrant le mariage à des personnes de même sexe.

Marqué par l'horreur rencontrée au cours de ses missions humanitaires dans les régions martyrisées par les conflits, il milite pour l'interdiction des bombes à sous-munitions et des mines antipersonnel. Son initiative parlementaire en ce sens permettra à la Belgique de donner l'exemple. Un élan à l'échelle internationale s'en est suivi, avec comme point d'orgue, la signature historique en 2008 de la convention prohibant ce type d'armes.

Très actif aux niveaux européen et international, toute son attention se porte sur la justice sociale, la solidarité internationale, la coopération au développement et les droits de l'homme. Il est, ou a été, membre de plusieurs délégations auprès d'institutions interparlementaires : l'OSCE, l'Union interparlementaire, où il a été président du Comité des droits de l'homme des parlementaires, l'UEO, ... En outre, depuis l'an dernier, il est à la fois vice-président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, et président de la délégation belge. Né un 26 juin, il a d'ailleurs le plaisir répétitif de fêter son anniversaire pendant la session d'été de l'Assemblée dans l'un ou l'autre Winstub à Strasbourg, entouré de ses collègues parlementaires.

Mais son intérêt pour l'Europe remonte à des horizons bien lointains. Cela fait de nombreuses années déjà qu'il est un des protagonistes au sein du Comité d'avis fédéral chargé des questions européennes, où il a toujours veillé à ce que le Sénat puisse pleinement jouer son rôle international, sur un pied d'égalité et en collaboration avec les collègues de la Chambre.

D'ailleurs, en 2001, lors de la présidence belge de l'Union européenne et dans la perspective de la déclaration de Laeken, il fut, en tandem avec son collègue député Chevalier, délégué par le premier ministre Verhofstadt pour consulter les parlements, les gouvernements et les faiseurs d'opinion des États membres et des candidats à l'Union européenne.

C'est entre autres en assistant à d'innombrables réunions de la COSAC qu'il a très vite compris que tous les parlements nationaux de l'Union européenne sont confrontés à la même problématique, celle du déficit démocratique, et que la seule manière d'y remédier est de renforcer leur rôle en la matière.

Philippe Mahoux accorde une grande importance au contrôle parlementaire du pouvoir exécutif. Il a personnellement instauré la pratique d'organiser des échanges de vues systématiques avec le premier ministre avant et après chaque Sommet européen, tradition que d'autres parlements nous envient. De même, il n'a de cesse de veiller au suivi régulier de la transposition de la législation européenne dans l'ordre juridique national et au respect par les institutions européennes du principe de subsidiarité. Son action européenne a toujours été marquée par la philosophie typiquement belge de la concertation, du dialogue, du compromis et de la coopération, qui permet à un petit pays de peser également dans un cadre supranational.

Cependant, malgré son activité intense au niveau européen et mondial, Philippe Mahoux s'est enraciné dans la belle commune de Gesves, dont il a assumé le mayorat le temps d'un lustre.

Monsieur Mahoux, cher Philippe, en notre nom à tous, je tiens à vous adresser mes sincères et cordiales félicitations à l'occasion de vos vingt ans de mandat parlementaire. (Applaudissements)

De heer Guy Swennen, quaestor. - Er is veel water door de Schelde gevloeid sinds Mieke Vogels bijna dertig jaar geleden met politiek begon. Zij had toen al een tijdje haar licentie politieke en sociale wetenschappen op zak en een carrière op de rails als wetenschappelijk medewerkster van professor Herman Deleeck in het vermaarde Centrum voor Sociaal Beleid van de UFSIA en daarna als vormingswerkster bij de volkshogeschool Elcker-Ik.

Zij ziet zichzelf als een "geluksvogel" met het verloop van haar politieke carrière. Als iemand met haar staat van dienst dat zegt, klinkt daar iets anders in door dan wanneer deze bewering uit de mond van een van onze jongere collega's zou komen. Samen met de hoogtepunten moet men toch ook de tegenslagen verteren en het blijven volhouden: twintig jaar op parlementair vlak, dertig jaar met de lokale mandaten erbij gerekend.

Zichzelf een geluksvogel noemen typeert ook een beetje de stijl van Mieke Vogels. Op haar eigenzinnige manier, in de positieve zin, maakt zij haar punt liever met een uitspraak die blijft hangen dan door boeken vol te schrijven met ideologische theorieën: een beetje provocerend soms, vaak gecounterd met een positief-humoristische ondertoon, of het nu op het spreekgestoelte van een parlement is, in het Antwerpse schepencollege of als minister. Laat me deze eigenzinnigheid even belichten met enkele "hoogtepunten" uit haar carrière.

Zij noemt zichzelf bijvoorbeeld nadrukkelijk geen feministe, maar lang voordat sprake was van de quotawetten stond ze als nieuweling in het halfrond van de Kamer van volksvertegenwoordigers met niet zo heel veel vrouwelijke collega's. Het was knokken. Dat kan ze niet ontkennen. Nadrukkelijk viseert ze niet de mannen. Zij zegt wel te ijveren voor meer vrouwen in de politiek, omdat ze van mening is dat vrouwen op een andere manier aan politiek doen en dus ook andere wetten zullen goedkeuren. Het gaat hem dus om de veranderingen die ze wil realiseren. Is dit dan toch een vingerwijzing naar de mannen?

Een ander aspect dat haar typeert is haar trots om sinjoor te zijn. Dat zien we wanneer ze schepen wordt in haar geliefde Antwerpen. In een interview noemde ze haar schepenambt als een van de twee hoogtepunten uit haar politieke carrière. Na bijna tien jaar Kamer kreeg ze de kans een uitvoerend mandaat op te nemen. Dacht ze toen: "Eindelijk echte actie"?

Het was nochtans geen eenvoudige klus. Vissen in de Schelde was misschien wat hoog gegrepen, maar ze deed de sinjoor zijn afval sorteren, wat zowel de sinjoor als Mieke Vogels geweten zullen hebben. Moeilijke dossiers als de ISVAG-verbrandingsoven hebben haar hoofdbrekens bezorgd. Haar sinjorenzelfbewustzijn werd ook gekrenkt door de Vlaamse overheid, die volgens haar betuttelend optrad. Nochtans zou het niet al te lang duren voor ze daarvan zelf ook deel zou uitmaken.

In 1999 werd ze - na een ultrakorte passage in onze Senaat - Vlaams minister van Welzijn, Gezondheid en Gelijke Kansen. Nadien kwam daar nog Ontwikkelingssamenwerking bij. Dat brengt me bij een derde typische kenmerk van Mieke Vogels. Naar het schijnt zou een godsdienstleraar uit haar middelbareschooltijd haar verontwaardiging hebben gewekt, omdat hij het niet meer dan normaal vond dat een dokter of advocaat meer verdiende dan een arbeider, terwijl zij zelf opgroeide met een vader die loodgieter was en een moeder aan de haard. "Uit een werkmansbroek geschud," zegt ze over zichzelf. Die verontwaardiging heeft geleid tot vele parlementaire vragen, interpellaties, wetsvoorstellen en ook decreten van haar hand. Tot op vandaag vindt ze dat jongeren, en ook iets oudere "jongeren", beter wat meer om zich heen zouden kijken, dan naar het scherm van hun smartphone.

Is het toeval dat het opnieuw een uitvoerende functie is, ditmaal als Vlaams minister, die zij als een tweede hoogtepunt in haar carrière omschrijft? Het is een functie die haar de kans geeft in te zoomen op de manier waarop onze maatschappij omgaat met haar kwetsbare individuen. Zij heeft op dat vlak veel projecten op poten gezet. Ik noem maar de uitbouw van de zorgverzekering en het ontwikkelen van het systeem van het persoonlijk assistentiebudget voor gehandicapten. Als minister heeft ze me vaak gezegd dat ik haar heel wat heb aangedaan door het goedkeuren van bepaalde decreten. De zorgverzekering was zeker het koninginnenstuk. Zij sneed het probleem van de wachtlijsten aan en sloot akkoorden met de socialprofitsector.

Sinds 2004 zetelt zij opnieuw in het Vlaams Parlement en sinds vier jaar in de Senaat, en zij houdt nog steeds de vinger aan de pols als het gaat om de kwetsbare mensen aan de onderkant van de samenleving. Zij blijft zich verontwaardigen over de verharding van de maatschappij. Misschien ligt het accent vandaag iets minder op de Sturm und Drang-wijze van veranderen, maar meer op "het ondersteunen met haar jarenlange expertise", zoals ze zelf zei naar aanleiding van haar eedaflegging als senator.

Beste Mieke, eigenlijk zouden we het nog moeten hebben over uw ervaringen ten tijde van de Sint-Michielsakkoorden en de ecotaks, de dioxinecrisis en de Lambermontakkoorden, of over uw voorzitterschap van Groen!. "Politiek is vloeibare geschiedenis, geschiedenis is gestolde politiek", schreef Harry Mulisch. Er is inderdaad aanzienlijk wat politiek langs u heen gestroomd. Soms moest u meedrijven en vaak leek u er het liefst tegenin te roeien. Inderdaad, veel gebeurtenissen waar u middenin stond, zijn zonder twijfel tot geschiedenis gestold. Dat is indrukwekkend.

Maar laten we vandaag niet alleen achterom kijken. Laten we ook naar de toekomst blikken. We kunnen ze niet voorspellen, maar we kunnen ze wel wensen. In die zin, collega Vogels, wens ik u dan ook toe dat uw verontwaardiging om maatschappelijk onrecht u moge blijven vergezellen, net als uw positieve ingesteldheid. "Iemand positief benaderen is de sleutel van alle tolerantie", schreef u immers ooit zelf in een brief aan uw kinderen.

Ik dank u voor uw gedrevenheid in uw parlementair werk en in uw tussenkomsten in de Senaat en in de andere assemblees, en ik feliciteer u van harte met heel uw politieke loopbaan. (Applaus)

Mme Olga Zrihen, présidente du Collège des questeurs. - « Construire, c'est collaborer avec la terre, c'est mettre une marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais », ces quelques mots, Marcel Cheron, que je me permets d'emprunter à l'empereur Hadrien, à travers la plume de Marguerite Yourcenar, constituent bien plus qu'un condensé extraordinaire de la philosophie qui anime le parti dont vous êtes, reconnaissons-le, un des plus redoutables tribuns. Ils concentrent aussi à eux seuls quelques-unes de vos passions, notamment celle pour l'écrivain Marguerite Yourcenar, mais aussi pour les paysages, ce qui vous amène à effectuer de grandes randonnées en montagne tous les étés.

Ces fascinations me permettent aussi de révéler un de vos plus grands regrets, celui de ne pas avoir fait de grec, durant vos humanités au Collège Sainte-Gertrude à Nivelles, ce qui aurait nourri de plus belle votre attachement pour l'antiquité gréco-romaine. Serait-ce ce regret profond qui vous a poussé vers une licence en histoire à l'UCL, avant de vous décider enfin à vivre et à construire directement l'Histoire, celle avec un grand P, celle de la Polis, la cité des hommes ?

Tout ce que les hommes auraient dit de mieux, aurait été dit en grec. Qu'à cela ne tienne, je me lance donc « Nenikekamen ! » - « Nous sommes victorieux ! ». Ce sont les mots qu'utilisa le messager Phidippidès qui courut de Marathon à Athènes pour annoncer la victoire contre les Perses à l'issue de la bataille de Marathon. Arrivé à bout de souffle, il serait mort après avoir délivré son message. Loin de moi l'intention de souhaiter à notre collègue, passionné du marathon, un sort post-électoral aussi funeste. C'est que la course à pied, affirme-t-il, permet d'alimenter la pensée profonde. Elle crée un phénomène d'introspection qu'on retrouve selon lui chez les ermites. Est-ce sa passion de la course qui a forgé, ou qui n'a fait que décupler, ce qui était déjà présent en lui : sa détermination, sa résistance à surmonter tous les obstacles et à aller au bout de ses convictions, qualités qui l'ont indubitablement servi puisque l'endurance est de mise en politique, notamment dans notre hémicycle !

« Quand j'arrête de courir pendant trois jours, je deviens infernal » a-t-il dit de lui-même un jour. Une claustrophobie sénatoriale expliquerait-elle les interruptions et interpellations sonores de Marcel Cheron en séance plénière ? Lorsque, naguère, il jouait au football, Olivier Deleuze et lui se faisaient appeler « les tigres ». Ceci expliquerait-il aussi cela ?

Et quel parcours éclectique que celui de Marcel Cheron ! Après avoir collaboré pendant une décennie à un projet de restauration du patrimoine de la Collégiale à Nivelles, il devient conseiller communal Ecolo à Nivelles, membre de la Chambre des représentants et du Parlement de la Communauté française où la culture et l'enseignement seront ses thèmes de prédilection.

En 1999, il devient membre de la Conférence intergouvernementale et interparlementaire pour le renouveau institutionnel. Depuis lors, il a gagné ses galons de maître en équilibrisme institutionnel. Il apporte énormément par son expertise tant dans son parti qu'au sein des différents hémicycles où il siège. La connaissance du néerlandais l'aidera également à tisser des liens avec des collègues du nord du pays.

On dit qu'on ne connaît un homme qu'à travers les personnages qu'il admire. Marcel Cheron serait « un fan pur et dur du terriblement sarcastique Docteur House » ! Tout comme le personnage du docteur House, notre collègue est un adepte de la barbe de quelques jours et, comme lui, il manie comme personne l'humour au scalpel et l'art de la provocation avec une délectation non feinte.

Monsieur Cheron, nous vous adressons nos plus vives félicitations pour ce beau parcours et nous sommes convaincus que votre art oratoire et votre expérience wallonne feront merveille dans la chambre verte voisine. (Applaudissements)

De voorzitster. - Guy Swennen studeerde rechten aan de Vrije Universiteit Brussel.

Na deze studie zijn het vooral dossiers in familierecht die zijn voorkeur wegdragen in zijn Bilzense advocatenpraktijk. Ze zullen hem levenslang boeien en een immer borrelende bron van inspiratie zijn voor zijn latere legistieke werkzaamheden.

Het blijkt voor Guy Swennen immers niet mogelijk te zijn aan de politieke lokroep te weerstaan. Nog voor hij zijn rechtenstudies aanvatte, was hij al lid van de Belgische Socialistische Partij. Hij engageert zich in toenemende mate in zijn partij, die ondertussen tot SP werd omgedoopt en waarvan hij in 1981 partijvoorzitter van het arrondissement Tongeren-Maaseik wordt. Een jaar later leveren de gemeenteraadsverkiezingen hem meteen een schepenzetel in zijn stad Bilzen op, waarna gemeentelijke en provinciale engagementen en mandaten elkaar tot op de dag van vandaag afwisselen en aanvullen.

Bij de verkiezingen van 1991 verovert hij een zitje in de SP-fractie van de Kamer van volksvertegenwoordigers. Collega Swennen heeft steeds een voorliefde gehad voor het Federaal Parlement, omdat net daar de dossiers behandeld worden die hem het nauwst aan het hart liggen: het familierecht in de meest ruime zin van het woord.

Tijdens zijn eerste verblijf in de Kamer werd met zijn toenmalige collega's Johan Vande Lanotte en Renaat Landuyt meteen de afspraak gemaakt dat het familierecht tot zijn exclusief werkterrein zou behoren. Een van de belangrijkste werkstukken uit die periode betrof toen al het principe van gelijkgerechtigdheid, meer bepaald voor samenwoners. Meteen ook onderwerp van een eerste `volwaardige' persconferentie van het nieuwbakken parlementslid! Een persconferentie waarop welgeteld één journalist aanwezig was ... Maar, om het met Bredero te zeggen: het kan verkeren! Bij latere persconferenties was vrijwel de volledige schrijvende pers aanwezig.

In 1995 volgde een noodgedwongen verhuis naar het Vlaams Parlement, toen nog Vlaamse Raad, wat niet wegneemt dat hij ook daar de basis hielp leggen voor heel wat belangrijke dossiers en met zijn voorstellen steeds het maatschappelijk debat op gang trok. Zo zette hij het vegetarisme op de politieke agenda, iets waarvoor hij in 2003 de Gouden Wortel kreeg van de vzw EVA, Ethisch Vegetarisch Alternatief. Maar hij legde eveneens mee de fundamenten van de regelgeving inzake de zorgverzekering en het persoonlijk assistentiebudget voor personen met een handicap. Zijn voorstel om de successierechten voor samenwoners gelijk te schakelen met deze voor gehuwden - de eerste lijn - heeft de weg gebaand voor de latere verruiming van het toepassingsgebied van de successierechten in de eerste lijn, het laagste tarief.

In 2003 kan collega Swennen terugkeren naar de Kamer en beleeft hij er `hoogdagen'. Door toedoen van de subcommissie waarvan hij voorzitter is, worden belangrijke brokstukken van het familierecht hervormd, onder andere echtscheiding, co-ouderschap en afstamming. Door een van de kortste wetsvoorstellen ooit in te dienen, het schrappen van de drie luttele woorden "van verschillend geslacht", heeft hij er mede voor gezorgd dat België op wereldschaal het voortouw nam in het openstellen van het huwelijk voor personen van hetzelfde geslacht. Adoptie door holebi's werd ook mogelijk, zij het niet zonder de nodige spanning omdat slechts een zeer nipte meerderheid in de toenmalige Senaat met de nieuwe regeling instemde. In 2005 mocht hij een derde `homofolieprijs' aan zijn verzameling toevoegen.

Zowel in 2007 als in 2010 wordt Guy Swennen in onze assemblee gecoöpteerd. Zijn partij spreekt daarbij uitdrukkelijk de wens uit dat hij zijn werk met evenveel enthousiasme als voorheen zou verderzetten in de Senaat, de reflectiekamer waar aan wetgeving inzake ethische dossiers, zoals euthanasie en co-ouderschap, wordt gesleuteld.

Eind 2012 werd Guy Swennen verkozen tot lid van het College van quaestoren ter vervanging van Bert Anciaux. Hij heeft deze niet altijd gemakkelijke functie met toewijding en deskundigheid uitgeoefend. Zijn collega's hebben meer dan eens een beroep kunnen doen op zijn ervaring als advocaat om in soms delicate dossiers tot een billijke beslissing te komen. Aangezien de functie van quaestor vanaf de volgende legislatuur zowel in de Kamer als in de Senaat verdwijnt, zal hij de parlementaire geschiedenis ingaan als laatst verkozen quaestor.

Mijnheer de quaestor, waarde collega, beste Guy, gedreven door uw verantwoordelijkheidsgevoel om degelijke, eerlijke en efficiënte wetten te maken én door uw verontwaardiging over discriminatie in de wet, situeren uw interesseveld en specialisatie zich voornamelijk op het vlak van ethische kwesties en de humanisering van het familierecht in al zijn facetten. Met tomeloze energie voerde u de afgelopen drieëntwintig jaar uw strijd tegen vechtscheidingen en dito erfenissen, kwam u op voor de rechten van holebi's en ijverde u voor een rechtvaardig en sociaal familie- en erfenisrecht. We erkennen in u een doorzetter en een verzoener die met de nodige discretie, maar ook met een niet aflatende overtuiging opdrachten kan afwerken. Maar bovenal kennen wij u als een zachtmoedige en vriendelijke collega.

Met dit huldebetoon eren we bijgevolg niet alleen uw parlementaire werk, maar willen we u eveneens onze dankbaarheid betonen voor de wijze waarop u dat hebt verricht. Collega Swennen, proficiat en van harte dank!

M. Philippe Courard, secrétaire d'État aux Affaires sociales, aux Familles et aux Personnes handicapées, chargé des Risques professionnels, et à la Politique scientifique. - Madame la présidente, mesdames, messieurs, c'est un honneur pour moi de représenter le gouvernement ce soir pour rendre hommage à des collègues à la carrière exemplaire : Mme Vogels, MM. De Decker, Moureaux, Deprez, Daems, Mahoux, Swennen et Cheron.

Uw jaren in het Parlement bewijzen de kwaliteit van uw werk en uw inzet. U hebt allen in gebieden die u nauw aan het hart liggen en met volle overtuiging de strijd gevoerd die de samenleving voor al onze medeburgers heeft verbeterd en gemoderniseerd. We weten allemaal hoe veeleisend en vaak ondankbaar de taak van een volksvertegenwoordiger is. We kennen ook allemaal het belang ervan. Hartelijk dank dus voor uw inzet ten dienste van het algemeen belang.

Que vous ayez vingt, vingt-cinq ou trente ans de carrière parlementaire, on peut dire que la politique a marqué votre vie de la même manière que vous avez marqué la vie politique.

Tous ensemble, vous formez une certaine mémoire de notre pays. Vous l'avez vu se transformer profondément ; vous avez été et êtes encore les penseurs et les artisans de cette mutation. Votre regard, votre expérience et votre analyse sont donc précieux et indispensables pour les plus jeunes d'entre nous et surtout pour celles et ceux, trop nombreux, qui seraient tentés d'emprunter des chemins nébuleux ou de se lancer dans des aventures politiques dangereuses.

La vie parlementaire est passionnante. Vous en connaissez tous les arcanes et êtes certainement des sources intarissables d'anecdotes qui valent le détour, mais c'est avant tout une aventure noble et altruiste : celle d'être sans cesse à l'écoute et au service de ceux que nous représentons.

Geachte senatoren, vandaag vieren we uw parelmoeren, zilveren of porseleinen bruiloft in het Parlement, dat ons nauw aan het hart ligt, de hoeder van onze democratie. Namens de regering feliciteer ik u van harte en dank ik u voor de prachtige jaren die u in dienst van het land heeft doorgebracht. De meesten van u wens ik bovendien nog vele gelukkige jaren in een halfrond toe. (Applaus)

Mme la présidente. - Nous allons à présent remettre aux jubilaires la médaille d'honneur qui leur est décernée par le Sénat.

Mme de Bethune et Mme Zrihen remettent les médailles d'honneur aux jubilaires.

M. Armand De Decker. - Monsieur le ministre, je vous remercie pour les aimables paroles que vous avez adressées au nom du gouvernement aux récipiendaires ou jubilaires.

Madame la présidente, en ma qualité de sénateur le plus ancien en années de mandat, il me revient, au nom des huit jubilaires, de vous remercier ainsi que les membres de la questure, pour les éloges que vous venez de nous adresser avec bienveillance et perspicacité. Le Cardinal Mazarin disait : « Il faut être assez sage pour refuser les louanges trop hyperboliques. Les gens ont toujours peine à croire ce qui sort trop de l'ordinaire. »

Soyez rassurée, madame la présidente, chacun d'entre nous a été très sensible à vos éloges car, comme le disait pour sa part le philosophe Alain, « tout le monde aime les éloges ». Il ajoutait : « On dit bien qu'il y a un art de louer, c'est vrai, mais il tient en cette règle simple : louer toujours, sans restriction. ».

Met het vorderen van de jaren is dit voor velen onder ons niet het eerste huldebetoon dat ons te beurt valt. Sommigen zullen dan ook niet aarzelen om ons als een bende oude krokodillen te bestempelen. Dat zijn wij ook.

Toch ben ik ervan overtuigd dat deze plechtigheid bij ieder van ons een gevoelige snaar raakt. Het is op deze momenten van godsvrede dat de politieke meningsverschillen even terzijde worden geschoven en dat vrijmoedig een blik achter het masker wordt gegund.

À l'exception de Philippe Moureaux et de Gérard Deprez, deux enfants de la guerre, nous appartenons tous à la génération du baby-boom qui a été formée au cours des années 60 et 70 du siècle dernier et a donc baigné dans les grands débats politiques de cette époque au point d'en être marquée, voire déformée.

Madame la présidente, animée d'une passion pour la politique, la bande d'anciens soixante-huitards que vous avez devant vous et à laquelle vous venez de rendre un vibrant hommage n'a pas hésité à gravir très vite les échelons et à s'emparer de parts importantes du pouvoir ; ils se sont vu attribuer des fonctions et titres importants et ronflants.

À l'exception de celle de premier ministre, il n'y a, je pense, aucune fonction politique que les récipiendaires de ce jour n'ont occupée ou n'occupent encore : conseiller communal, échevin, bourgmestre, député européen, député régional ou fédéral, chef de groupe parlementaire, secrétaire d'État, ministre, vice-premier ministre, ministre-président, président d'assemblée, dont le Sénat, président de parti, ministre d'État, informateur et même réconciliateur royal. Comme vous le voyez, ceux qui connaissent une grande longévité parlementaire ne sont pas des élus comme les autres. Ils ont la dent plus dure, le sens de la manoeuvre politique plus développé ou, pire encore, ils excellent dans les deux registres.

Pour ma part, il semble que ma voie fut tracée quand j'étais très jeune puisqu'à l'áge de quinze ans, j'annonçais à mon frère, qui est présent et que je salue, et à ses contemporains qui avaient trois ans de plus que moi, que, plus tard, je serais ministre ou ambassadeur. C'était très simple ! Je fus ministre et j'ai nommé de nombreux ambassadeurs ou participé à leur nomination.

Ainsi que Mme la présidente l'a rappelé, je vins pour la première fois au parlement à l'áge de vingt ans pour assister à l'inauguration du portrait de l'ancien président de la Chambre, Paul Kronacker, réalisé par mon père. La cérémonie qui se tenait dans la salle de lecture de la Chambre était présidée par le formidable et très impressionnant personnage qu'était l'ancien premier ministre Achille Van Acker, « Assile Sarbon », comme on disait, à l'époque président de la Chambre.

Découvrant le décor somptueux du Palais de Nation et la qualité de la compagnie, il est vrai que j'ai décidé immédiatement que j'y siégerais un jour. Ce fut chose faite après les élections de novembre 1981 ; j'avais trente-trois ans, et c'était il y a trente-trois ans.

J'ai donc déjà passé la moitié de mon existence dans ces murs. Vous comprendrez dès lors pourquoi j'y suis tellement attaché.

À l'époque, la vie au parlement était très différente. Certains d'entre nous s'en rappelleront. Le téléphone portable, le fax, l'informatique et la tablette n'existaient pas et, fort heureusement, on ne parlait pas de Facebook ni de Twitter, ni de tout ce qui conduit aujourd'hui les politiques à réagir avant de réfléchir.

Les parlementaires n'avaient pas de bureau ; ils travaillaient donc chez eux ou dans les salles de lecture de la Chambre et du Sénat. Comme ils n'avaient pas internet sous la main, ils se rendaient très souvent à la bibliothèque du parlement ou retournaient dans les bibliothèques de leur université d'origine. C'était fort agréable. Le style de vie était différent, plus calme mais aussi plus réfléchi, plus méticuleux.

Lorsque nous étions désignés rapporteur d'un projet de loi, nous prenions de nombreuses notes pour pouvoir vérifier le travail du ou de la secrétaire de commission qui ne disposait pas de l'enregistrement des débats. C'était donc une tout autre responsabilité qu'aujourd'hui. L'horreur, c'est que l'on fumait énormément en commission, y compris le cigare ! Et les séances nocturnes n'amélioraient évidemment pas l'hygiène de notre mode de vie. Les notes du teinturier s'accumulaient aussi.

À l'époque, le bicaméralisme belge était intégral et depuis la Chambre, où j'ai siégé quatorze ans, je regardais le Sénat et les sénateurs avec beaucoup de respect et d'intérêt. Il y siégeait des femmes et des hommes, qui devaient tous avoir plus de quarante ans - mais dont la moyenne d'áge était souvent bien plus élevée - empreints de profondes expériences dans des secteurs très divers.

Beaucoup avaient vécu la guerre et leur motivation première était d'en préserver les générations futures. Ils voulaient pour la plupart moderniser et libérer la société, améliorer la qualité de vie de chacun et construire l'Europe, première des assurances pour la paix. Le risque de guerre était en fait, quasiment jusqu'en 1989, une préoccupation très présente, l'épée de Damoclès qui se rappelait régulièrement à notre mémoire. Il y avait eu après la guerre le blocus de Berlin, la crise de Suez, la crise de Cuba, Budapest, Prague, pour ne parler que de quelques crises liées à la sécurité directe de l'Europe.

Cette crainte première s'est aujourd'hui estompée, un peu vite à mon sens et la gestion, à mes yeux légère, de la crise ukrainienne - à laquelle il a été fait allusion tout à l'heure - et de la crise de Crimée devrait nous rappeler qu'au lieu de réagir dans l'immédiateté, il est préférable d'ouvrir un Atlas de géographie, de consulter ses livres d'histoire et d'étudier la culture des peuples. Heureusement que la commémoration du déclenchement de la Première guerre mondiale est là pour nous rappeler comment l'enchaînement d'événements peut mener à un conflit généralisé, totalement imprévu au départ. Cette crise ukrainienne devrait également nous convaincre du rôle essentiel que devrait jouer l'Union européenne et de la nécessité de renforcer celle-ci afin que nous soyons capables de choisir notre avenir et non de nous le laisser dicter par Washington ou Moscou.

Als gewezen voorzitter van deze assemblee moet het mij van het hart dat ons samenzijn, hoe aangenaam ook, toch in een zekere sfeer van melancholie baadt. Voor velen onder ons markeert dit huldebetoon niet alleen het einde van deze legislatuur, maar ook een afscheid van de politiek of van het parlement.

Chacun d'entre nous va, en tout état de cause, prendre congé du Sénat dans sa structure et dans son rôle actuel. Nombreux sont ceux qui, parmi nous, dans la majorité, ont été mis dans l'obligation politique d'approuver la dernière réforme du Sénat, à contrecoeur et sans conviction. Vous savez que j'en suis.

Le Sénat devait certes s'adapter à la nouvelle transformation de l'État, mais il est à mes yeux consternant qu'on lui ait retiré son pouvoir d'initiative législatif dans les matières ordinaires et qu'on ait ainsi privé les régions, à travers le Sénat, d'un rôle utile dans l'élaboration de la législation fédérale.

Je forme l'espoir, et je suis personnellement convaincu, qu'un jour viendra où les Régions exigeront l'extension des compétences législatives du nouveau Sénat fédéral.

Het is dan ook te hopen dat de Senaat, na zijn metamorfose, als statenkamer alle kansen krijgt, zodat hij kan openbloeien in het nieuwe institutionele landschap.

Madame la présidente, au nom de mes collègues jubilaires et de moi-même, je vous réitère nos remerciements et souhaite à mes chers « cojubilaires », beaucoup de bonheur dans les rôles nouveaux ou les vies nouvelles qui les attendent. (Vifs applaudissements)

Mme la présidente. - Vous aurez certainement remarqué le choix symbolique des lys et des lauriers dans les montages floraux qui décorent l'hémicycle.

Je déclare la séance extraordinaire close.

J'invite tous les présents à la réception offerte dans les salons du Sénat.

La prochaine séance aura lieu le jeudi 24 avril à 10 heures.

(La séance est levée à 19 h 30.)