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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 20 FEBRUARI 2014 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van mevrouw Christine Defraigne aan de vice-eersteminister en minister van Economie, Consumenten en Noordzee over «de prijs voor drinkwaterdistributie» (nr. 5-1329)

Mme Christine Defraigne (MR). - Monsieur le ministre, vous avez fait part, en début de semaine, de votre opposition à l'augmentation du « coût-vérité pour la distribution » que veulent instaurer la Société wallonne des eaux, la SWDE, et la Compagnie intercommunale liégeoise des eaux, la CILE. Cette augmentation est, selon vous, trop élevée.

La SWDE, qui assure la distribution d'eau sur 65% du territoire wallon, prévoit effectivement d'augmenter le coût-vérité de 7,46 centimes par mètre cube en 2014. Pour votre part, monsieur le ministre, vous prônez une hausse maximale de deux centimes seulement. La CILE prévoit elle aussi une hausse de son coût-vérité de neuf centimes, et vous êtes également réticent à cet égard.

L'eau est sans nul doute de plus en plus chère puisque son prix par mètre cube a doublé en dix ans.

Toutefois, je tiens à relayer ici les arguments des uns et des autres et, en tout cas, l'incompréhension de la SWDE selon laquelle le transport et la distribution de l'eau en Wallonie nécessitent des investissements importants en termes d'infrastructures. On comptera bientôt plus de 800 stations d'épuration d'eau. Le territoire wallon ne compte pas moins de 40 000 km de canalisations anciennes mais nécessaires pour desservir la population, bien moins dense que dans le reste du pays. La géographie et le relief, peut-être plus escarpé, entrent aussi en ligne de compte.

Selon la SWDE, 65 millions d'euros sont nécessaires chaque année pour assurer l'entretien d'un pourcent des canalisations. Sans ces investissements indispensables, notamment pour éviter les fuites d'eau, la population devra un jour ou l'autre, qu'on le veuille ou non, payer le coût de cette mauvaise gestion.

La Région wallonne et le gouvernement wallon, que je critique par ailleurs allègrement dans une autre enceinte, n'ont pas la réputation d'être de mauvais gestionnaires des eaux ; la Région est même citée en exemple en Finlande.

Monsieur le ministre, avez-vous tenu compte des réalités de terrain avant d'émettre votre opposition à la hausse des prix ? Avez-vous déjà rencontré les responsables de la SWDE et de la CILE à ce sujet pour, le cas échéant, reconsidérer votre position ? Ou celle-ci est-elle irréversible et sans appel ?

M. Johan Vande Lanotte, vice-premier ministre et ministre de l'Économie, des Consommateurs et de la Mer du Nord. - Nous avons en effet reçu des demandes d'augmentation du prix de l'eau. Depuis le début de la décennie, le prix de l'eau a déjà augmenté de plus de 10%. Cette augmentation non négligeable n'est pas seulement due à la gestion. La taxation a également joué un rôle important.

Il a fallu examiner le dossier au pas de charge. Dans un premier temps, j'ai décidé d'octroyer une augmentation limitée à l'inflation. J'ai aussi prévu de rencontrer les responsables des deux sociétés de distribution qui ont introduit une demande d'augmentation. J'ai déjà reçu les responsables de la Compagnie intercommunale liégeoise des eaux. Et je recevrai les responsables de la Société wallonne des eaux à 17 heures.

La Compagnie intercommunale liégeoise des eaux a d'ores et déjà demandé de reconsidérer la question. Je suis bien sûr ouvert à la discussion. Je prendrai une décision définitive au début de la semaine prochaine.

Mme Christine Defraigne (MR). - Je vous remercie pour votre réponse, monsieur le ministre. Les vannes ne sont donc pas définitivement fermées. Il reste une place pour la négociation et la présentation des arguments. Nous verrons ce qu'il adviendra.