5-253COM

5-253COM

Commissie voor de Financiën en voor de Economische Aangelegenheden

Handelingen

DINSDAG 5 NOVEMBER 2013 - OCHTENDVERGADERING

(Vervolg)

Vraag om uitleg van mevrouw Vanessa Matz aan de vice-eersteminister en minister van Economie, Consumenten en Noordzee over «de digitale kloof» (nr. 5-3861)

Mme Vanessa Matz (cdH). - Voici quelques semaines, le SPF Économie a présenté son Baromètre de la société de l'information 2013. Si la Belgique remplit un des objectifs du Digital Agenda for Europe fixé par la Commission européenne en matière d'accès à l'internet - 78% des ménages belges ont accès à ce réseau -, certaines statistiques posent néanmoins question.

Ainsi, si l'on se penche de manière plus précise sur les chiffres, on constate qu'un senior sur deux n'a jamais utilisé Internet en 2012, contre seulement 2,4% des 16-24 ans. Les principales raisons sont le coût matériel jugé inutile ou trop élevé et un manque de compétences de base en informatique.

Autre chiffre préoccupant : 48% des entreprises spécialisées en technologies de l'information et de la communication ont éprouvé des difficultés à pourvoir leurs postes vacants, en raison du manque de compétences ad hoc des candidats postulants.

Nous vivons dans une société où les nouvelles technologies, et particulièrement l'internet, occupent une place grandissante dans nos activités quotidiennes et constituent un outil social non négligeable. Cependant, nous constatons simultanément une fracture numérique qui touche à la fois les populations les plus ágées et les plus défavorisées de notre société, pour qui l'accès à Internet est peu aisé, en raison de contraintes financières ou de compétences.

Quelles conclusions tirez-vous de ce Baromètre de la société de l'information 2013 ?

Quelles mesures comptez-vous promouvoir et mettre en oeuvre afin de favoriser l'accès à l'internet pour tous, spécialement en faveur des seniors et des populations les plus défavorisées ?

M. Johan Vande Lanotte, vice-premier ministre et ministre de l'Économie, des Consommateurs et de la Mer du Nord. - Voici quelques conclusions que je tire de l'édition 2013 du baromètre de la société de l'information du SPF Économie.

Les taux d'équipement et de connexion internet sont déjà très élevés en Belgique, tant pour les particuliers que pour les entreprises. Toutefois, une marge de progression est encore possible pour les petites entreprises et pour certaines catégories de population, particulièrement les seniors, comme vous l'avez indiqué.

Si les consommateurs belges sont chaque année plus nombreux à adopter le commerce électronique, le chiffre de ce secteur est moindre par rapport à d'autres pays. Il serait opportun de sensibiliser les consommateurs encore réticents aux droits de l'e-consommateur.

Notre infrastructure de la téléphonie et de l'internet est très développée, avec une couverture excellente et de qualité, particulièrement dans le domaine des connexions fixes à large bande.

Le baromètre positionne la Belgique par rapport aux objectifs de performance essentiels du Digital Agenda for Europe. Si je laisse de côté les objectifs à l'échéance plus lointaine de 2020, je note avec satisfaction que notre pays a déjà atteint ou dépassé six objectifs européens fixés à l'horizon 2015. S'agissant du commerce électronique, les seuils à atteindre semblent à la portée des consommateurs belges à l'horizon fixé, mais il faut encore évoluer, tandis que nos PME doivent encore progresser substantiellement d'ici à 2015.

La Belgique remplit le critère sur la fracture numérique et dépasse déjà largement les deux autres critères sur l'intégration numérique. Enfin, pour la première fois, notre pays atteint les deux objectifs sur l'e-government.

Cela étant, je rappellerai que depuis 2007, la Belgique a adopté un plan national de lutte contre la fracture numérique. La mise en oeuvre de ce plan est pilotée par le SPP - Service Public de Programmation - Intégration sociale de Mme De Block. Sa première phase a fait l'objet d'une évaluation ; la seconde est en cours d'élaboration.

En outre, le plan Digital Agenda for Europe a été adopté, en 2010, par tous les États membres. Chaque année, la Commission publie un tableau de bord.

Afin de coordonner les mesures d'exécution du Digital Agenda for Europe sur le plan national, un groupe de pilotage avec les régions et communautés a été créé au sein du SPF Économie. Notre projet d'agenda Digital.be sera présenté à l'approbation du comité de concertation dans les semaines qui viennent. En principe, il pourrait même l'être demain mais de nombreux points figurent à l'ordre du jour et j'ignore si l'on pourra l'aborder.

Dans cette perspective, l'agenda Digital.be, véritable feuille de route, définit cinq objectifs prioritaires et identifie un certain nombre de mesures à mettre en oeuvre pour les atteindre :

En outre, en décembre dernier et conformément aux demandes de l'Europe, j'ai nommé une « championne numérique pour la Belgique », Mme Saskia Van Uffelen, CEO de Bull Belux. Je lui ai donné pour mission de promouvoir les compétences numériques en Belgique. Dans cette perspective, les priorités de la « championne numérique » qui préside le sous-groupe e-skills du comité de pilotage sont l'utilisation des technologies dans l'enseignement, le commerce électronique et les compétences numériques des personnes défavorisées.

Mme Vanessa Matz (cdH). - Je vous remercie pour cette réponse complète, monsieur le ministre. Un plan d'action existe bel et bien pour les publics défavorisés mais il n'y a aucun objectif prioritaire pour les personnes ágées. Il serait peut-être judicieux que le comité de concertation s'efforce de remédier à ce manquement sans tarder et examine comment cet aspect pourrait être développé.