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Mme Marie Arena (PS). - Dans le cadre de sa participation à l'opération anti-piraterie européenne Atalante, la Belgique a envoyé, début novembre 2012, la frégate F931 Louise-Marie dans l'Océan Indien. Le coût de cette mission qui mobilise 176 Belges est estimé à 13,5 millions d'euros. II conviendrait sans doute de vérifier si le coût réel correspond à cette estimation.
Je voudrais aussi savoir pourquoi on a fait le choix d'accoster au port de la République de Djibouti et connaître le coût de ce choix. Comme vous le savez, monsieur le ministre, le régime actuel de ce pays ne se préoccupe guère du respect des droits de l'homme.
Il me revient que vous avez rencontré le premier ministre djiboutien. Confirmez cette rencontre ? Dans l'affirmative, quelle a été la teneur de ces échanges ? Il est vrai qu'il s'agit d'une question supplémentaire, mais cette rencontre est intervenue après que j'ai déposé ma question. La question des droits de l'homme a-t-elle été abordée durant l'entretien ?
Enfin, la question du respect des droits de l'homme est-elle abordée par l'Europe, premier bailleur de fonds de Djibouti ?
M. Pieter De Crem, ministre de la Défense. - J'ai effectivement rencontré, en tant que représentant du gouvernement belge, le premier ministre djiboutien.
Le coût de l'escale à Djibouti est inclus dans l'estimation globale de l'opération Atalante menée par l'Union européenne. Le coût total de l'opération n'étant pas encore connu, les chiffres vous seront communiqués ultérieurement.
La frégate Louise-Marie a fait escale à Djibouti, comme la marine nationale française. Il existe à cet endroit d'excellentes facilités d'appui logistique qui sont utilisées pour des réparations techniques et l'approvisionnement en vivres.
Je précise encore que notre participation à l'opération Atalante est entièrement couverte par l'Union européenne et qu'elle se fait à 80% pour assurer le transport de denrées alimentaires au sein du World Food Program (WFP).
À l'heure actuelle, je n'ai pas d'autres informations à vous communiquer.
Mme Marie Arena (PS). - Il n'entre certainement pas dans mes intentions de remettre l'opération Atalante en question. Je voudrais simplement savoir pourquoi il a été décidé d'accoster à Djibouti où un régime totalement antidémocratique est en place. N'existait-il aucune alternative ?
J'entends bien que vous avez rencontré le premier ministre djiboutien au nom du gouvernement. Je pense d'ailleurs qu'un ministre représente toujours son gouvernement. J'estime pour ma part qu'il convient de saisir toutes les opportunités lors des rencontres avec des ministres et chefs d'État pour aborder la question des droits de l'homme. Le ministre Reynders a récemment dit que la promotion des droits de l'homme faisait partie de sa politique de relations extérieures. Je suppose donc que vous avez abordé cette question en tant que ministre de la Défense.
M. Pieter De Crem, ministre de la Défense. - Le premier ministre djiboutien était en Belgique, et c'est le gouvernement belge dans son ensemble qui m'a demandé de le recevoir.
Mme Marie Arena (PS). - Nous n'aurons donc pas connaissance du contenu de votre rencontre...
M. Pieter De Crem, ministre de la Défense. - Si le premier ministre djiboutien revient en Belgique, je transmettrai l'invitation à d'autres collègues du gouvernement.
Mme Marie Arena (PS). - Encore une fois, je ne remets pas la rencontre en question et je ne la critique pas non plus, je demande simplement si, au nom du gouvernement, la question du respect des droits de l'homme a pu être abordée.
M. Pieter De Crem, ministre de la Défense. - J'ai rencontré le premier ministre djiboutien à la demande du premier ministre Di Rupo. L'escale à Djibouti a eu lieu pour des raisons techniques et n'entraîne aucun jugement de valeur sur le fonctionnement du gouvernement. Vous pouvez me faire part de vos suggestions, lorsque je recevrai encore le représentant d'un gouvernement !
Mme Marie Arena (PS). - Je peux suggérer qu'à l'occasion de rencontres avec des représentants de pays dont le régime peut être qualifié d'antidémocratique - je renvoie à la liste établie en 2009 reprenant les arrestations arbitraires opérées à Djibouti -, on soulève systématiquement la question du respect des droits de l'homme, de la liberté d'association, de la liberté politique et d'expression et ce, que l'on soit ministre de la Défense, des Relations extérieures, du Commerce ou encore premier ministre.
M. Pieter De Crem, ministre de la Défense. - Je parlerai de votre suggestion au premier ministre.