5-88

5-88

Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 17 JANUARI 2013 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vragen

Mondelinge vraag van de heer Benoit Hellings aan de vice-eersteminister en minister van Buitenlandse Zaken, Buitenlandse Handel en Europese Zaken over «de Belgische interventie in Mali» (nr. 5-794)

De voorzitster. - Mevrouw Sabine Laruelle, minister van Middenstand, KMO's, Zelfstandigen en Landbouw, antwoordt.

M. Benoit Hellings (Ecolo). - Madame la présidente, je vous prie de présenter mes plus sincères condoléances à M. Reynders pour la perte de sa maman.

Lors de la réunion conjointe de la commission des Affaires étrangères de la Chambre et du Sénat, le ministre des Affaires étrangères nous a longuement expliqué les raisons pour lesquelles le gouvernement belge a décidé de participer à une action militaire au Mali.

Ce midi s'est tenue une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne. J'ai appris que l'ambassadeur y représentait M. Reynders. Il s'agissait de statuer sur le déploiement de la mission de formation, de restructuration et de conseil de l'Union européenne auprès de l'armée malienne.

Hier, Mme Ashton a déclaré qu'il était nécessaire d'avoir « une approche holistique » de la zone, incluant une composante humanitaire. Le CICR estime en effet de 450 000 à 500 000 le nombre de personnes ayant fui et dépendant de son assistance alimentaire dans la région. Le conflit a des conséquences désastreuses dans tous les pays avoisinants, étant donné le nombre de déplacés. Mme Ashton parlait de dix-huit millions de personnes en situation potentielle de famine dans cette zone.

Le Conseil des ministres de l'Union européenne a donc décidé d'allouer des budgets consacrés à la fois aux actions militaires mais aussi à des actions civiles dans la zone.

Madame la ministre, pourriez-vous me détailler ces budgets européens et la proportion entre les moyens affectés à l'action militaire et ceux affectés à l'action humanitaire ou à la nécessaire reconstruction politique ?

Les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur lesquelles la France et ses alliés - dont la Belgique - s'appuient pour intervenir militairement dans cette zone, à savoir la 2071 et la 2085, ne se contentent pas de la dimension militaire. La résolution 2085 en particulier insiste pour que les autorités de transition maliennes mettent en place un cadre politique de référence pour pouvoir entamer des négociations avec toutes les parties qui auraient rompu avec les organisations terroristes.

La réunion de ce midi a-t-elle permis d'avancer sur cette question ?

Quelles ont été les décisions défendues par le gouvernement belge et les autres gouvernements européens à propos du futur cadre politique nécessaire à une résolution réellement durable de ce conflit ?

Mme Sabine Laruelle, ministre des Classes moyennes, des PME, des Indépendants et de l'Agriculture. - Madame la présidente, je vous lis la réponse du ministre. La réunion du Conseil se terminera vers 15 heures. Il est délicat de faire état maintenant des décisions qui seront prises. Néanmoins, en ce qui concerne les aspects humanitaires, je peux vous indiquer que l'Union européenne se tient prête à renforcer son soutien aux efforts des organisations humanitaires pour aider les populations du Mali et des pays voisins dans le besoin. Les modalités doivent encore être définies. Les montants octroyés en matière d'aide humanitaire sont soumis à une évaluation permanente en fonction des besoins identifiés par les grandes agences.

L'importance de la poursuite d'un processus politique de sortie de crise fait évidemment partie des préoccupations du Conseil. Les progrès politiques sont cruciaux pour assurer la stabilité du Mali à long terme. La mise en place d'une plate-forme de concertation avec le Nord est un élément primordial.

Le groupe de soutien et de suivi mis en place par l'Union africaine et auquel participe l'Union européenne est un des moyens de réfléchir à la manière de mener efficacement un dialogue national inclusif. La haute représentante, Mme Ashton, a l'intention de tenir prochainement une réunion de ce groupe à Bruxelles.

Le Conseil prévoit en outre de nommer rapidement un représentant spécial de l'Union européenne pour le Sahel, ce qui permettra également de mieux s'impliquer dans cette crise de dimension régionale et de poursuivre un travail de fond et de longue haleine.

M. Benoit Hellings (Ecolo). - Il était difficile pour le gouvernement de me donner une réponse précise maintenant, mais il aurait pu me répondre à 17 heures ou à 17 heures 30 !

Je note que l'Union européenne envisage autre chose qu'une simple action militaire. Nous attendrons l'issue de la réunion du Conseil pour voir quelle sera la part réservée à l'encadrement politique et à l'aide humanitaire par rapport à la nécessaire action militaire menée actuellement pour enrayer la progression de ces islamistes qui malmènent les populations locales.

J'attire cependant l'attention du gouvernement sur le fait que l'on a réagi de la même façon pour l'Afghanistan, avec les conséquences que nous connaissons. Il faut éviter une « afghanisation » du Sahel. Pour que cette intervention soit couronnée de succès, il est crucial d'accorder d'emblée les mêmes moyens à l'encadrement politique et à l'aide humanitaire qu'à l'action militaire. Il est dommage que le gouvernement ait amputé de 7,5 millions d'euros le montant qu'il avait prévu de consacrer à la prévention des conflits dans le budget 2013. Ces moyens auraient été particulièrement bienvenus pour agir dans la zone.