5-55 | 5-55 |
Mme Fabienne Winckel (PS). - Le gouvernement a immédiatement réagi, par la voix du premier ministre, à la situation dramatique vécue par des centaines de travailleurs de Carsid à Charleroi.
À la suite de la décision de la direction du groupe Duferco de fermer définitivement le haut fourneau de Marcinelle, il convient de veiller au respect des droits des travailleurs.
Ce site emploie un millier de travailleurs, qui étaient en chômage économique depuis 2008.
Dès l'annonce de la fermeture, on a appris que le gouvernement fédéral apporterait tout son soutien à la Région wallonne afin de trouver des solutions et de créer de nouvelles perspectives pour les travailleurs et la région de Charleroi.
Pour sa part, le ministre des Entreprises publiques, chargé des Grandes Villes, Paul Magnette, a pris contact avec le ministre wallon de l'Économie, Jean-Claude Marcourt, afin de constituer une « foncière carolo visant à assurer l'assainissement et la reconversion de la zone et à permettre le redéploiement industriel sur celle-ci ».
Telles sont les réactions immédiates entendues dès l'annonce de la fermeture du site.
Il n'empêche qu'en chômage économique depuis 2008, un millier de travailleurs voient aujourd'hui leurs espoirs réduits à néant.
C'est un réel coup dur porté au monde du travail, aux travailleurs et à toute une région.
Madame la ministre, disposez-vous d'informations complémentaires, notamment quant aux dispositions sociales mises en oeuvre pour favoriser la remise à l'emploi de ces travailleurs ?
Mme Monica De Coninck, ministre de l'Emploi. - Comme vous, je regrette l'annonce de la fermeture de Carsid. Bien que cette entreprise soit en inactivité depuis longtemps, le choc ne peut être que rude pour les travailleurs et leurs familles, qui mettaient sans aucun doute leurs espoirs dans un redémarrage de l'activité.
L'annonce faite mercredi au conseil d'entreprise est le signal de départ de la « procédure Renault ». Dans les prochaines semaines, l'employeur doit poursuivre la consultation des représentants des travailleurs au sein du conseil d'entreprise, sur les possibilités d'éviter ou de réduire un licenciement collectif et d'atténuer les conséquences des licenciements. Les représentants des travailleurs peuvent poser des questions, faire des propositions ou formuler des remarques ; celles-ci doivent toutes être examinées.
Il semble que la possibilité d'une reprise ne soit pas tout à fait exclue. M. Marcourt a évoqué cette possibilité dans la presse. À ce stade, il faudra de toute façon vérifier si certains travailleurs pourraient être repris par d'autres entreprises du groupe Duferco.
Par ailleurs, certaines activités résiduelles pourraient peut-être rester sur le site ou d'autres projets pourraient être mis sur pied.
C'est seulement à l'issue de cette phase d'information et de consultation que les négociations sociales pourront vraiment démarrer.
L'employeur devra également mettre en place une cellule pour l'emploi, à partir de laquelle une offre d'outplacement devra être faite. Elle devra être approuvée par le ministre régional de l'Emploi compétent en la matière. À cet égard, il faudra bien sûr être suffisamment attentif à l'accompagnement des travailleurs dans la recherche d'un nouvel emploi.
Je puis vous assurer que je suis de près ce dossier, avec mon collègue régional compétent.
Il existe également une possibilité de prépension, mais en ce moment, nous devons respecter le déroulement de la « procédure Renault ».
J'attends également l'avis de mon administration avant de prendre les décisions qui s'imposent.
Mme Fabienne Winckel (PS). - Les travailleurs vivent des moments difficiles. Cette situation dramatique aura également des conséquences négatives sur les emplois indirects ; c'est un fait qu'il ne faut pas minimiser. Il convient d'encadrer au mieux cette problématique pour soutenir ces travailleurs et cette région.
La reprise éventuelle que vous avez évoquée serait évidemment la solution idéale.
En outre, je me réjouis que vous soyez en contact avec les travailleurs et le secteur, afin de trouver la meilleure stratégie possible pour atténuer les dégâts sociaux.