5-93COM

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Commissie voor de Sociale Aangelegenheden

Handelingen

DINSDAG 12 JULI 2011 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Vraag om uitleg van mevrouw Cécile Thibaut aan de staatssecretaris voor Maatschappelijke Integratie en Armoedebestrijding over «het beleid inzake de opvang van vluchtelingen in de provincie Luxemburg» (nr. 5-1180)

Mme Cécile Thibaut (Ecolo). - Monsieur le secrétaire d'État, cet hiver, au plus fort de la crise de la politique d'asile, vous avez déclaré à la presse : « Nous avons ouvert des centres où les possibilités existaient. Lorsqu'un appel a été lancé aux syndicats, associations, Défense nationale, etc., les propositions sont venues surtout du Luxembourg. Moi, j'ai pris mes responsabilités en tant que secrétaire d'État ».

Sur les 2 500 places créées dans l'urgence pour l'hiver au niveau fédéral, 1 300 ont été ouvertes dans la verte province. Après la caserne de Bastogne et le centre de Borzée, le complexe touristique d'Herbeumont a aussi ouvert ses portes aux demandeurs d'asile. À ces trois nouvelles implantations, il faut ajouter les structures d'accueil de Fedasil. La province du Luxembourg a donc désormais une capacité d'accueil de près de 2 500 places, pour 8 123 pour l'ensemble la Belgique.

Si l'annonce de l'ouverture de ces centres a provoqué certaines craintes auprès d'une partie de la population, dans les faits, l'accueil et l'intégration se passent plutôt bien. Il faut souligner la mise en place d'une solidarité active entre la population locale et celle des centres. Les comités d'accompagnement jouent un rôle prépondérant en servant d'intermédiaires entre les centres d'accueil et la population.

J'ai récemment visité les centres d'Herbeumont et de Bastogne. Il semble que le travail effectué par les comités d'accompagnement y est remarquable en termes d'intégration et d'amélioration de la qualité de vie, notamment grâce aux collaborations avec les écoles, les clubs de sport, les autorités et associations locales. Malheureusement, cette solidarité repose souvent sur de petites communes étant donné la démographie de la province. Herbeumont, par exemple, compte moins de 2 000 habitants. La solidarité repose donc sur bien peu d'épaules.

Si aujourd'hui, tout se passe bien, je crains à terme un essoufflement de ces structures. La mise en place d'une coordination par bassin de vie - la province de Luxembourg dans l'exemple qui nous occupe - permettrait d'inscrire dans le temps l'action des comités d'accompagnement. Pour qu'une coordination de ce type puisse voir le jour, il me semble nécessaire de réunir l'ensemble des acteurs concernés autour d'une même table, à savoir la Croix-Rouge, Fedasil, les Mutualités socialistes qui gèrent le centre d'Erezée, les autorités locales et provinciales, les associations locales, etc. Partager les préoccupations, construire de nouvelles solidarités, mettre en place des collaborations et des échanges d'expériences et de bonnes pratiques entre les acteurs permettraient de renforcer une solidarité durable.

Monsieur le secrétaire d'État, après six mois de fonctionnement, pouvez-vous faire le point sur le nombre de personnes accueillies dans les centres d'Herbeumont, de Borzée et de Bastogne depuis leur ouverture et mettre ces chiffres en lien avec la capacité d'accueil des centres ? Le turn-over est-il important ? Seriez-vous favorable et prêt à appuyer la constitution d'une coordination des comités d'accompagnement dans la province ?

M. Philippe Courard, secrétaire d'État à l'Intégration sociale et à la Lutte contre la pauvreté. - Le centre de Bastogne a accueilli 1 040 personnes pour une capacité totale de 550 places. Le centre de Borzée a accueilli 540 personnes pour une capacité de 250 places. Le centre de Herbeumont a accueilli 453 personnes pour une capacité de 400 places.

Je tiens tout de même à souligner que, contrairement aux centres de Borzée et Bastogne, qui sont des centres de transit définis comme tels au départ, le centre d'Herbeumont est géré comme un centre structurel. Comme l'ensemble des centres, ces trois structures ont un taux d'occupation proche de 100%. La durée de séjour dans les deux centres de transit est supérieure à l'objectif initial de dix semaines puisqu'elle est en moyenne de six mois. En conséquence, le turn-over est faible.

Ces dernières semaines, j'ai visité tous les centres situés dans la province du Luxembourg. Les membres du personnel, les comités de quartier et les nombreux bénévoles déploient beaucoup d'énergie. Cette solidarité se traduit aujourd'hui par une intégration réussie au sein de chaque localité. Après les péripéties des installations, nous pouvons nous en réjouir.

Je suis évidemment favorable à toute initiative contribuant à l'intégration des centres dans leur localité. Dès lors, je suis prêt à appuyer la constitution d'une coordination des comités d'accompagnement dans la province de Luxembourg.

Mme Cécile Thibaut (Ecolo). - La réponse de M. le secrétaire d'État me réjouit. J'espère qu'il pourra passer des paroles aux actes et que cette structure provinciale sera mise en place dès la rentrée. Il y a une réelle attente et les Luxembourgeois sont prêts à élargir cette solidarité. Avec le climat des élections communales à l'aube de 2012, il faut pouvoir aider la commune d'Herbeumont car elle ne pourra assumer, à elle seule, toute cette solidarité. Franchement, si le secrétaire d'État peut s'engager dans cette voie, cela me réjouit beaucoup.