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Sénat de Belgique

Annales

JEUDI 19 MARS 2009 - SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI

(Suite)

Question orale de Mme Marleen Temmerman au ministre de la Coopération au développement sur «les effets négatifs du récent discours papal sur la politique en matière de VIH/sida menée en Afrique» (nº 4-691)

Question orale de Mme Christine Defraigne au ministre de la Coopération au développement sur «les déclarations du Pape concernant la lutte contre le sida» (nº 4-693)

M. le président. - Je vous propose de joindre ces questions orales. (Assentiment)

Mevrouw Marleen Temmerman (sp.a). - Paus Benedictus XVI heeft zijn Afrikareis ingezet met een wel erg ongelukkige en verkeerde uitspraak dat condooms geen oplossing zijn voor het aidsprobleem. `De distributie van condooms verergert het probleem nog', zo wist hij in het erg katholieke Kameroen aan de pers te melden. Ik hoop dat de paus de boodschap niet zal herhalen in de gesprekken die hij met jongeren voert over aidspreventie in Angola bijvoorbeeld. VN-organisaties zoals de WHO en UNAIDS, Belgische organisaties zoals het International Centre for Reproductive Health (ICRH), Artsen zonder Grenzen, Sensoa en het Instituut voor Tropische Geneeskunde wijzen op het enorme belang van de promotie en het gebruik van condooms bij hiv-preventie. De strijd tegen aids is lang nog niet gestreden: jaarlijks zien we in subsaharaans Afrika 2,5 miljoen nieuwe infecties naast de nu al 22 miljoen mensen die besmet zijn met het hiv-virus. Jaarlijks overlijden in Afrika maar liefst 1,5 miljoen mensen aan aids. Verkondigen dat condoomgebruik de zaken enkel verergert, kan volgens mij bestempeld worden als een misdaad tegen de menselijkheid.

Vijftien jaar geleden kwam de vorige paus, Johannes Paulus, ook al aanzetten met ongepaste standpunten inzake condoomgebruik. Dat het Vaticaan na al die jaren nog steeds geen rekening houdt met het wetenschappelijk bewezen nut van condooms in de strijd tegen aids bewijst nu ook de huidige paus. Ik kan mij niet voorstellen dat hij echt gelooft wat de voorzitter van de Pauselijke Raad voor het Gezin een paar jaren geleden liet weten, namelijk dat het hiv-virus `door de mazen van het "condoomnet" zou glippen omdat de "gaatjes" te groot zijn'. Ik hoop dat weldenkende mensen binnen de katholieke kerk de paus snel zullen terugfluiten en ik reken daarbij in het bijzonder op kardinaal Danneels, zodat het goede werk dat vele hulporganisaties al jaren verrichten in Afrika niet met één compleet foute, ridicule uitspraak wordt tenietgedaan.

Is de minister net als ik overtuigd dat de promotie en het gebruik van condooms een centrale rol spelen in het hiv-/aidsbeleid in Afrika en overal in de wereld? De minister en ook zijn collega voor Volksgezondheid hebben in de pers gemeld verbijsterd te zijn door deze zaak. Is de hele regering bereid om, net als Frankrijk bijvoorbeeld, de uitspraken van de paus scherp te veroordelen, wetende wat het verwoestende effect ervan op de gezondheid van velen in Afrika kan zijn? Plant de Belgische regering, eventueel in Europees verband, acties zoals Spanje, dat 1 miljoen condooms naar Afrika zal sturen als symbolische actie om de aidsproblematiek aan te pakken?

Mme Christine Defraigne (MR). - Je voudrais également exprimer ma très vive inquiétude devant les conséquences des derniers propos du pape Benoît XVI lors de son premier voyage sur le continent africain. En cette saison, le pape accumule un certains nombre de bévues, pour employer un euphémisme. Après le négationnisme, voici donc ses déclarations sur le sida et l'usage du préservatif.

Dans notre pays, où il existe une relative séparation entre l'Église et l'État, il ne nous appartient certainement pas de porter un jugement sur la doctrine de l'église. Cependant, à partir du moment où celle-ci met en danger les politiques de santé publique et les impératifs de protection de la vie humaine, nous avons un « devoir d'ingérence ».

Pour Benoît XVI, le problème du sida ne « peut pas être réglé » par la « distribution de préservatifs » et « au contraire, leur utilisation aggrave le problème ». Selon lui, la solution passe par « un réveil spirituel et humain » et l' « amitié pour les souffrants ».

Ce sont des paroles gravissimes quand on voit l'impact que ce type de message peut avoir en Afrique où vivent les deux tiers des personnes séropositives et où la transmission de la maladie se fait quasi exclusivement par voie sexuelle : 33 millions de personnes atteintes, avec près de 7 500 nouvelles infections par jour.

Outre l'information, l'éducation et le dépistage, le préservatif est un élément fondamental des actions de prévention de la transmission du virus du sida. Prôner l'abstinence n'engage sans doute que le pape et certains de ses collaborateurs ou affidés mais en tout cas, c'est vivre en dehors de la réalité.

Je voudrais connaître la réaction du ministre à ces propos du pape. Comment faut-il contrer ces paroles qui ne manqueront pas d'être relayées sur le terrain et auront évidemment un impact en termes de perturbation des messages de prévention, notamment sur le continent africain où le catholicisme demeure influent ?

Le ministre peut-il rappeler les modalités de l'aide apportée par la Belgique pour lutter contre le sida, en particulier dans les pays partenaires du continent africain ? Quelles sont nos contributions financières aux différents fonds qui participent à cette lutte ?

Qu'en est-il des collaborations avec certaines congrégations religieuses dans les pays de coopération ? Quelles directives, quels messages compte-t-on leur envoyer ? N'oublions pas que le pape est aussi un chef d'État. Nous disposons d'une représentation officielle dans cet État certes minuscule mais État quand même. Je ne dis pas qu'il faut nécessairement rappeler l'ambassadeur mais la question est posée en termes de relations étrangères. Je rappelle qu'un nonce est en poste en Belgique. Quelles instructions va-t-on donner pour interroger les autorités du Vatican sur cette affaire ? C'est une question de relations diplomatiques.

M. Philippe Mahoux (PS). - On pourrait proposer à notre ministre des Affaires étrangères la convocation de notre ambassadeur auprès du Vatican pour explication.

Mme Christine Defraigne (MR). - J'observe que l'on s'agite sur les bancs à ma droite, c'est sans doute la couleur de l'ambassadeur qui gêne.

M. Charles Michel, ministre de la Coopération au Développement. - J'ai également eu l'occasion d'exprimer publiquement ma protestation contre les déclarations du pape. Je les considère en effet comme dangereuses, voire irresponsables.

Je tiens à être clair et à indiquer la position de la Belgique dans le cadre de la Coopération au développement.

Avec l'information, l'éducation et le dépistage, le préservatif est un élément essentiel des actions de prévention de la transmission du virus du sida. Condamner son utilisation met en danger les impératifs de protection de la vie humaine et a pour conséquence d'accroître la vulnérabilité de l'ensemble des populations en général et des pays les plus touchés en particulier.

M. Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, a depuis lors également réagi aux propos du pape en espérant que celui-ci revienne sur ses propos. Je suis, moi aussi, convaincu qu'un message fort et clair est nécessaire pour éviter que les efforts massifs fournis par ceux qui luttent contre ce fléau soient mis en péril. Je plaide également pour le retrait des propos exprimés.

Ce point n'a pas encore été discuté au conseil des ministres. Or, j'entends les questions posées sur le plan diplomatique. Il est exact qu'il s'agit d'un chef d'État et que cette question devra être abordée au conseil des ministres.

En ce qui concerne la possibilité de dupliquer l'initiative espagnole, je vous signale que la Belgique n'envisage pas d'envoyer des préservatifs en Afrique. Son action se situe à un niveau structurel et s'inscrit dans un souci d'intervention dans les politiques nationales des pays partenaires qui assurent notamment la prévention et la sensibilisation, en ce compris la distribution de préservatifs.

Pour ce qui concerne la question de Mme Defraigne relative aux congrégations religieuses, nous sommes extrêmement attentifs, dans l'ensemble des projets financés par la Coopération au développement belge, à bien vérifier que ces projets s'inscrivent dans les principes que je viens d'énoncer : éducation, prévention, sensibilisation, y compris le préservatif comme moyen de prévention contre la diffusion de la maladie.

Mevrouw Temmerman, wat de inzet van ons land in de strijd tegen aids betreft, zijn er vijf niveaus in de actie van de Belgische ontwikkelingssamenwerking.

Ten eerste, gaat een omvangrijk deel van de Belgische ontwikkelingshulp naar specifieke projecten ter bestrijding van hiv/aids. De middelen voor dergelijke projecten werden de afgelopen tien jaar vertienvoudigd, en bedroegen in 2007 zo een 30 miljoen euro.

Ten tweede, hebben zeer veel gezondheidsprogramma's van de Belgische ontwikkelingssamenwerking een aidscomponent. De thematiek wordt transversaal behandeld. Het gaat om een kwalitatieve benadering met inbegrip van preventie, bewustmaking, stigmabestrijding en zorg.

Ten derde, heeft België, los van financiering, nauwe relaties met de multilaterale organisaties die aan aidsbestrijding doen zoals UNAIDS, het Global Fund to Fight Aids, Tuberculosis and Malaria, en de Wereldgezondheidsorganisatie. In 2008 bedroeg onze bijdrage voor het Global Fund 12,4 miljoen euro en sinds 2005 is er een constante stijging. Onze bijdrage voor UNAIDS bedroeg in 2008 4,8 miljoen euro.

Ten vierde, steunt België een aantal Belgische en lokale ngo's die actief zijn in de strijd tegen aids.

Ten vijfde, gezien de interdependentie van de acht Millenniumdoelstellingen voor Ontwikkeling, dragen veel van onze acties buiten het domein van gezondheidszorg bij tot de aanpak van de aidsproblematiek, onder meer de promotie van gendergelijkheid en de strijd tegen seksueel geweld.

Mme Christine Defraigne (MR). - Je souscris entièrement à la réponse donnée et je persiste à dire qu'il conviendra de suivre l'évolution diplomatique de la question.

Mevrouw Marleen Temmerman (sp.a). - Ik dank de minister voor zijn duidelijk antwoord en ik hoop dat de regering zich inderdaad zal uitspreken tegen wat gebeurd is en dit veroordelen als een misdaad tegen de menselijkheid.