4-66 | 4-66 |
Mme Marie Hélène Crombé-Berton (MR). - Fin janvier, vous avez lancé, monsieur le ministre, le site www.railtime.be. Il utilise un système créé par le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire Infrabel et est censé permettre aux personnes qui voyagent en train d'être informées en temps réel des éventuels retards qui affectent le réseau ferroviaire. Bien que cette initiative de créer un site soit des plus louables, de nombreux passagers continuent malgré tout à me rapporter des dysfonctionnements.
Tout d'abord, force est de constater que les retards sur le réseau sont toujours légion et que des problèmes se posent quant à l'information fournie aux voyageurs en cas de perturbations. Railtime mentionne les retards dès qu'ils dépassent cinq minutes. Cependant, la précision de la durée de ces retards semble être très aléatoire. Il n'est pas rare qu'un retard de cinq minutes mentionné sur le site s'élève en fait à vingt minutes. Il arrive également qu'un train soit annoncé alors qu'il est annulé.
Il faut également tenir compte des retards ou annulations de dernière minute. Il semble que le système informatique devant répercuter en temps réel les aléas du réseau ferroviaire ne soit pas tout à fait au point. En effet, autrefois, l'accompagnateur de train prévenait la gare du retard par GSM et la correspondance attendait. Aujourd'hui, il doit passer par une centrale chargée du dispatching qui connaît souvent des dysfonctionnements. Je ne veux pas jeter la pierre aux accompagnateurs de trains ni aux conducteurs qui doivent subir quotidiennement le mécontentement des usagers alors qu'ils n'y sont pour rien. Je me pose plutôt des questions quant à la gestion du management de la SNCB pour le traitement et la diffusion de l'information.
On a beau créer de nombreux incitants fiscaux et possibilités de remboursement des trajets par l'employeur, si ce genre de problèmes persiste, les gens ne délaisseront pas leur voiture au profit de modes de transport plus écologiques.
Vous avez annoncé d'autres mesures destinées à répondre aux besoins des voyageurs. J'espère que la précision de ces futurs outils s'avérera moins approximative que celle de l'actuel site railtime.be. Je voudrais dès lors savoir si vous avez prévu une évaluation du système actuel en vue d'en corriger les imperfections ? Enfin, j'entends que le nombre de retard des trains belges est en augmentation. Disposez-vous de chiffres à ce sujet ?
M. Steven Vanackere, vice-premier ministre et ministre de la Fonction publique, des Entreprises publiques et des Réformes institutionnelles. - Le nouveau site a effectivement été lancé fin janvier. Il n'est donc pas anormal que certains problèmes subsistent encore.
Le système railtime est basé sur le passage de trains en temps réel à des points de mesure situés sur la ligne. Le retard d'un train peut augmenter ou diminuer entre deux points de mesure. L'heure indiquée dans railtime est toujours celle du passage au dernier point de mesure franchi.
Lorsqu'un train est défectueux, un conducteur de train doit d'abord tenter de remédier au problème lui-même. S'il n'y parvient pas, un technicien est appelé, dans la mesure du possible. Si une réparation sur place s'avère finalement impossible, le train est alors supprimé. Il arrive ainsi qu'un train soit d'abord enregistré avec du retard dans railtime et soit supprimé par la suite.
Un accompagnateur de train qui constate qu'à la suite d'un retard de son train, une correspondance est compromise dans une gare suivante, doit appeler le dispatching voyageurs. Celui-ci prend contact avec le régulateur de ligne et ils décident ensemble si le train peut attendre ou pas. Le régulateur de ligne est la seule personne à avoir un aperçu de l'ensemble du trafic sur une ligne. Il est à même d'apprécier si un train peut attendre quelque peu un autre train dans une gare. En effet, il y a lieu d'éviter que le retard subi par un train se répercute sur d'autres lignes, générant ainsi un effet boule de neige. Bien davantage de clients en subiraient alors les désagréments.
J'en viens au nombre de trains en retard sur le réseau ferroviaire belge. Si l'on compare l'indice global de ponctualité de 2007 et de 2008, on constate une amélioration de 1% - 89,2% en 2007 et 90,2% en 2008. À la fin de 2008 et en janvier 2009, la ponctualité a été tributaire des conditions météorologiques exceptionnelles : la forte humidité de l'air, les importants écarts de température rendent le matériel roulant et l'infrastructure beaucoup plus vulnérables aux avaries.
Les chiffres relatifs à la ponctualité et le plan d'action d'Infrabel sont disponibles sur le site www.infrabel.be.
Lors du lancement du site www.railtime.be, Infrabel a identifié des aspects à corriger. Tout est mis en oeuvre pour y remédier au plus vite. Les informations erronées qui figuraient sur le site étaient dues à des problèmes techniques. Ces problèmes feront l'objet d'une attention particulière afin d'éviter les erreurs futures.
Le développeur assure une surveillance constante technique du site afin, le cas échéant, d'opérer les modifications techniques nécessaires.
Infrabel a organisé après le lancement du site une table ronde avec les différents groupements d'intérêt sur les améliorations fonctionnelles à lui apporter. Les résultats de cette réunion sont pris en compte dans le développement d'une nouvelle version.
Mme Marie Hélène Crombé-Berton (MR). - Si je comprends, ce site souffre d'erreurs de jeunesse que l'on peut pardonner. Je reviendrai sur le sujet dans deux ou trois mois, pour vérifier que ces erreurs de jeunesse ne se seront pas transformées en erreurs impardonnables de l'âge mûr.