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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 6 NOVEMBER 2008 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Ordemotie

M. Philippe Mahoux (PS). - Monsieur le président, je tiens à intervenir par motion d'ordre et avant d'entamer tout débat, même si je sais que notre collègue Dubié interrogera tout à l'heure le ministre de la Justice sur ce point, dans le cadre des questions orales.

Je dois en effet signaler à l'ensemble de nos collègues, s'ils ne sont pas encore au courant, qu'une séquence vidéo abjecte est passée ce midi au Journal télévisé de La Une, dans laquelle on reconnaît un de nos collègues qui ironise sur le génocide des juifs.

Je vous demande dès lors, monsieur le président, et je suis persuadé que je suis suivi en cela par l'ensemble de nos collègues des partis démocratiques, de prendre toutes les mesures réglementaires possibles, d'une part, par rapport à cette vidéo et, d'autre part, à l'encontre de notre collègue.

Le simple fait de se remémorer le contenu de cette séquence saisit d'horreur l'ensemble des membres de mon groupe et des autres groupes démocratiques.

Par ailleurs, je vous demande également de convoquer d'urgence la commission de Contrôle des dépenses électorales et de la Comptabilité des partis politiques.

Mme Christine Defraigne (MR). - Nous avons eu l'occasion de voir cette vidéo immonde et répugnante. Elle évoque une chose pire que le négationnisme. En effet, on s'y moque de manière éhontée du génocide juif, et c'est intolérable.

Nous demandons dès lors au ministre de la Justice, comme M. Dubié le fera sans doute tout à l'heure, de faire usage de son droit d'injonction positive pour qu'une plainte soit déposée. Il n'est pas nécessaire, à l'heure actuelle, de lever l'immunité de ce collègue, cette procédure ne devant avoir lieu qu'au stade d'un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel. En attendant, je crois que notre assemblée ne peut rester sans réaction.

Il faut examiner dans quelle mesure on peut en appeler au règlement et de quelle manière on peut agir pour éviter que ce triste sire siège encore à nos côtés. Il est vrai qu'il n'est pas très présent et qu'il a donc le temps de pousser ses chansonnettes répugnantes !

Il vous appartient de le convoquer, monsieur le président, mais il faut trouver une parade réglementaire. Les apparences de droit sont suffisamment éloquentes par rapport à cette attitude tout à fait inqualifiable.

J'ai montré cette vidéo à l'ensemble des membres de mon groupe et la réaction est absolument unanime : ils sont choqués, effrayés, indignés. Le fait que l'événement se soit passé dans un cadre privé ou non ne change rien au problème.

Nous vous demandons dès lors de prendre toutes les mesures possibles en votre qualité de président d'assemblée.

Mevrouw Freya Piryns (Groen!). - Ik sluit me uiteraard aan bij mijn collega's om mijn afschuw uit te spreken over het videofilmpje dat ik in mijn mailbox vond en waarin de heer Delacroix een nazilied zingt. De heer Dubié zal de minister van Justitie ondervragen over het juridische aspect. Uit respect voor de Senaat en als signaal naar de buitenwereld toe, moeten ook de senatoren het gedrag van de heer Delacroix veroordelen.

Voor diegenen die het filmpje niet hebben gezien wil ik - met weerzin weliswaar - beschrijven wat er te zien is. We zien hoe de heer Delacroix de spot drijft met de jodenvervolging. Hij zingt al lachend een lied - nog eens, het kost mij moeite om de woorden ervan uit te spreken - met de volgende tekst: `Mijn kleine Joodse is in Dachau. Ze zit in de ongebluste kalk. Ze heeft haar getto verlaten om levend verbrand te worden.'

Er zijn geen woorden voor de wansmakelijkheid van een dergelijke tekst, die niet alleen iedereen schokt, maar bovendien strafbaar is. De wet van 1995 op het negationisme stelt dat ook het goedkeuren of het minimaliseren van een genocide strafbaar is.

We hebben klacht ingediend bij het Centrum voor gelijkheid van kansen en racismebestrijding. We roepen al onze collega's op hetzelfde te doen. We moeten ons duidelijk uitspreken over de afschuw die de tekst bij ons opwekt, maar ook over de afschuw voor diegenen die vinden dat zij dergelijke uitspraken kunnen doen.

Ik vraag de voorzitter na te gaan welke stappen hij tegen deze senator kan ondernemen.

(Langdurig en levendig applaus)

Mme Anne Delvaux (cdH). - Nous nous associons également à la condamnation unanime de ces propos innommables, injurieux, xénophobes et racistes, qui banalisent avec une telle ironie, un tel cynisme, un épisode si tragique de notre histoire.

Comme les autres partis, nous n'en resterons pas là et nous déposerons plainte.

Mevrouw Sabine de Bethune (CD&V). - De CD&V-fractie veroordeelt krachtdadig de uitspraken van de FN-collega en het filmpje. We vinden dat niet alleen wansmakelijk, maar ook in strijd met de wet op het negationisme en de racismewet.

We vragen de minister van Justitie gebruik te maken van zijn positief injunctierecht. Wellicht zal hij daarover straks, naar aanleiding van een mondelinge vraag, duidelijkheid scheppen.

We ondersteunen de klacht bij het Centrum voor gelijkheid van kansen en racismebestrijding.

Ten slotte vragen wij de parlementaire commissie die bevoegd is voor de dotaties aan de politieke partijen, deze kwestie te agenderen.

(Langdurig en levendig applaus)

De heer Joris Van Hauthem (VB). - We hebben deze kwestie vanmiddag op het Bureau besproken. We hebben ook het filmpje gezien. De inhoud ervan is inderdaad verwerpelijk. Inmiddels werden klachten ingediend. Ik neem aan dat het openbaar ministerie zijn verantwoordelijkheid zal opnemen en de klachten naar behoren zal behandelen.

Mevrouw Myriam Vanlerberghe (sp.a+Vl.Pro). - We hebben de klacht van mevrouw Piryns tegen de wansmakelijke uitspraken van een senator medeondertekend.

De senatoren hebben een voorbeeldfunctie en moeten zich bezinnen over wat al dan niet kan. Dit gaat duidelijk te ver. We moeten alles doen wat democratisch mogelijk is om ons tegen een dergelijk gedrag te verzetten. Alleszins moet worden vermeden dat belastinggeld wordt gegeven aan mensen die de wet zingend overtreden.

De heer Paul Wille (Open Vld). - Wie de vrijheid hoog in het vaandel voert, kan alleen maar gruwen bij het zien van dergelijke beelden. Ik sluit me aan bij het voorstel van mevrouw de Bethune opdat we met alle mogelijke middelen zouden tonen dat dergelijke praktijken niet kunnen. Samen met mijn fractiegenoten heb ik het document dat de ronde doet dan ook medeondertekend.

M. Philippe Moureaux (PS). - J'ai sans doute le privilège d'être le doyen d'âge de cette assemblée. Étant né en 1939, je suis un des rares témoins de cette assemblée à avoir connu la guerre.

Un souvenir m'a profondément marqué : lorsque j'étais enfant, à la fin de la guerre, je me trouvais avec mon père dans un tram en face du parc du Cinquantenaire. Les nazis ont bloqué le tram et contrôlé les gens. J'ai vu la peur dans les yeux de mon père, sans en comprendre la raison. Ce n'est que plus tard que j'ai appris qu'en tant que notaire, il avait aidé des familles juives à fabriquer de faux documents.

Lorsqu'on m'a lu le texte de ce qu'on appelle encore un « collègue », même si pour moi, il ne l'est plus, j'ai eu mal.

À mon âge, j'en ai vu beaucoup mais ceci est à la limite de l'incroyable, c'est bien pire que du négationnisme, c'est du mépris pour les êtres humains. Le texte évoquant cette jeune fille est une horreur, une injure à tous ceux qui ont risqué leur vie pour sauver des enfants, pour sauver des juifs.

Monsieur le président, je dois vous avouer qu'il me sera très difficile, le cas échéant, de croiser encore ce personnage dans cette assemblée. Je ne sais pas ce que nous pouvons faire. Il est vrai qu'il faut pouvoir passer sur certaines choses mais ici, nous sommes devant l'irréparable.

Je suis heureux de voir l'unanimité qui s'est dégagée jusqu'à présent dans cette assemblée et j'espère que nous ferons encore front pour dire à ce personnage qu'il n'a plus sa place parmi nous.

De heer Hugo Coveliers (VB). - Ik heb zeer nauwe familiale banden met de Joodse gemeenschap. Ik weet dan ook hoe erg de woorden van dat lied jonge Joodse mensen treft. Zij moeten zich in onze maatschappij sowieso bijna dagelijks voor hun afkomst verdedigen. In bepaalde steden van dit land worden ze ook nu nog lastig gevallen wegens hun geloof of hun afkomst.

Het beste wat we in een democratie hiertegen kunnen doen, is de strafwet toepassen. Het antwoord van de minister van Justitie op de mondelinge vraag van collega Dubié zal dan ook erg belangrijk zijn. Er bestaat in ons land een centrum dat het recht heeft tot vervolging over te gaan. Ik denk dat het centrum nu in rechte moet optreden. We zullen dan de uitspraak van de rechtbank moeten afwachten. Ondertussen mag iedereen uiting geven aan zijn afschuw over de feiten, maar in een rechtsstaat hoort men de uitspraak van een onafhankelijke rechter af te wachten.

M. José Daras (Ecolo). - Lorsque j'ai soulevé le problème au bureau, je ne connaissais pas le point de vue de tous les groupes et la manière dont notre assemblée pourrait réagir face à des propos inouïs. On ne peut imaginer que des personnes puissent tenir aujourd'hui, cyniquement et en souriant, des propos aussi abominables. Vis-à-vis de telles personnes, j'appliquerai la tolérance zéro. Je me réjouis d'entendre la réponse du ministre de la Justice à la question de M. Dubié. J'espère que le ministre viendra en personne, étant donné la gravité des faits.

Notre assemblée sera peut-être saisie d'une demande de levée d'immunité. Nous l'examinerons alors. Toutefois, le Sénat doit également se pencher sur les possibilités réglementaires de réagir lui-même vivement par rapport à cette personne qui n'a tout simplement pas sa place dans une assemblée démocratique.

M. le président. - Je me fais le porte-parole de notre assemblée pour condamner totalement les propos inqualifiables prononcés par un de ses membres, sans préjudice des suites éventuellement pénales qui pourront être réservées à cette affaire. Les faits qui nous ont été relatés et qui concernent un de nos membres sont évidemment trop graves pour ne pas susciter une réaction de votre président.

Je voudrais toutefois attirer votre attention sur le fait qu'il va de soi que, dans la réaction qui doit être celle du Sénat, nous devons avoir à l'esprit le respect de la Constitution, de la loi et de notre règlement.

Au bureau, nous avons décidé que la question de M. Dubié sera adressée au ministre de la Justice. Celui-ci y répondra. Nous étudierons ensuite les suites qui doivent y être réservées.

J'entends des propos très fermes relatifs au financement du parti du sénateur en question. Vous savez comme moi que la loi ne permet de suspendre que quatre douzièmes des dotations aux partis. La question de cette législation est évidemment posée. Il va toutefois de soi que nous devons la respecter.

M. Philippe Mahoux (PS). - Je viens de lire un communiqué de M. Delacroix qui veut dédouaner son parti du caractère abject de ses propres propos et qui croit que, de cette manière, il pourra sauver son parti et ne pas assumer ses responsabilités.

M. Dubié interpellera le ministre de la Justice au sujet de poursuites judiciaires. Parallèlement à cela, nous avons tous, pour notre part, demandé que puissent être prises des mesures internes à notre assemblée, puisque M. Delacroix fait partie de cette dernière. Je demande avec insistance que nous étudions le plus rapidement possible ce qu'il y a lieu de faire à cet égard.

Mme Anne-Marie Lizin (PS). - Je voudrais revenir sur le financement du groupe de M. Delacroix. La situation actuelle est bien celle que vient de décrire M. le président. Mais je ne pense pas que l'on puisse s'en satisfaire. Nous devons entamer dès aujourd'hui une procédure qui permette de ne plus jamais financer de quelque façon que ce soit ce groupe-là.

Il faut modifier ce règlement.

M. le président. - Je viens de vous dire l'état de la législation. Je vous ai également informée de la constitution d'un groupe de travail qui examine la modification de cette loi de financement. Je suppose que vous contribuerez à ses travaux. J'espère que les différents groupes politiques définiront les mesures à prendre en vue d'une éventuelle modification de la loi.

Toutefois, nous ne ferons rien qui ne soit pas légal ou constitutionnel.

(Uitroepen bij de PS-fractie)