4-768/1 | 4-768/1 |
22 MAI 2008
Le nombre de navetteurs adoptant le transport ferroviaire pour se rendre sur leur lieu de travail ne cesse de croître. Il est cependant encore trop difficile de trouver un emplacement de parking disponible à proximité de nombreuses gares du pays. Le budget annuel d'un navetteur quotidien qui doit laisser sa voiture sur un parking SNCB ne cesse d'augmenter. On estime que ce budget est aujourd'hui en moyenne de l'ordre de 200 euros. Ces deux constats appellent une réponse.
L'état fédéral doit promouvoir l'intermodalité en organisant la gratuité des parkings SNCB pour les usagers titulaire d'un abonnement.
Cette gratuité des emplacements de parking, couplée à un nombre de places suffisant pour accueillir les abonnés, serait un véritable incitant en direction des transports en commun pour celles et ceux qui hésitent encore à abandonner leur voiture pour les trajets entre leur domicile et leur lieu de travail.
On constate par ailleurs que bon nombre de navetteurs ont besoin d'un véhicule privé pour rallier la gare la plus proche de leur domicile, compte tenu de leurs horaires de travail ou du manque de desserte par les transports vicinaux. En effet, en région rurale ou semi-rurale, il n'est pas aisé d'utiliser les bus pour se rendre à la gare parce que le maillage n'est pas suffisamment important. Il convient donc de mener une réflexion en vue de pouvoir offrir aux navetteurs des parkings de gare suffisamment vastes et totalement gratuits.
À côté de cet aspect, il faut souligner également la disparité des politiques tarifaires en matière de parking entre les différentes gares de la SNCB. Dans certaines gares, le stationnement est entièrement gratuit, tandis que dans d'autres, le navetteur doit s'acquitter d'un droit de parking non négligeable dans un budget familial. Il n'y a donc aucune uniformité ni égalité dans le traitement des utilisateurs de la SNCB.
Actuellement, la responsabilité des emplacements de parking se repartit entre l'opérateur SNCB, la SNCB Holding, certaines administrations communales et des sociétés privées. Pour l'instant, le Groupe SNCB ne dispose pas d'une autonomie totale pour assurer une gestion uniforme. Ce qui explique l'existence de différentes tarifications.
Le projet-pilote « parking gratuit » toujours appliqué dans certaines gares a permis de mettre en évidence, d'une part, la nécessité de poursuivre les investissements dans les parkings et, d'autre part, le fait qu'une tarification adaptée et différenciée portait ses fruits.
L'offre de parking n'est en effet pas suffisante. Dans les 37 grandes gares gérées par la SNCB-Holding, les parkings suivants sont complets:
Aalst, Arlon, Ath, Braine-l'Alleud, Charleroi, Denderleeuw, Dendermonde, Gent-Dampoort, Hasselt, Kortrijk, Leuven, Libramont, Liège-Guillemins, Mechelen, Namur, Nivelles, Oostende, Ottignies, Sint-Niklaas, Vilvoorde et Zottegem.
Afin de remédier à cette situation de saturation, la SNCB-Holding recourt aux moyens suivants: investissement dans une capacité supplémentaire, réaménagement de certains parkings existants, tarification adaptée dans certaines circonstances.
Cette nouvelle politique de parking se base sur les quatre objectifs fondamentaux suivants: places disponibles garanties pour les usagers du train, tarification différenciée en fonction du type de gare, du type d'utilisateur et du marché local, recettes couvrant les frais de fonctionnement et pas d'actions décourageantes vis-à-vis des transports publics.
L'élaboration des outils de gestion en vue de la mise en place de cette nouvelle politique de parking fait actuellement l'objet d'un marché public, celle-ci ne pourra être d'application qu'à partir de janvier 2009.
Dans les mois qui viennent, le gouvernement sera amené à renégocier le contrat de gestion le liant à la SNCB. Il est impératif, en matière d'intermodalité, d'imprimer une politique plus volontariste. La nouvelle politique de parking de la SNCB n'est pas assez ambitieuse dans la mesure où elle se contente de prévoir une tarification différenciée.
Même si cette tarification va dans le bon sens, les auteurs de la présente proposition de résolution estiment que le gouvernement devrait se montrer plus volontariste en encourageant l'intermodalité via la gratuité des parkings pour les usagers de la SNCB titulaires d'un abonnement d'au moins trois mois.
Les auteurs de la présente proposition sont d'ailleurs persuadés que si on tendait vers la gratuité, celle-ci n'aurait qu'un impact extrêmement limité sur le plan budgétaire pour la SNCB.
Le peu de poids que représentent les recettes des parkings dans le budget global de la SNCB, le coût de cette mesure serait donc rapidement compensé par une augmentation des recettes provenant des titres de transport majorés. Des parkings gratuits avec des emplacements en quantité suffisante sont deux incitants qui auraient un impact réel sur l'intermodalité de nos citoyens.
Par ailleurs, il existe aux abords de certaines voies des terrains inexploités appartenant à la SNCB. La plupart des villes souhaiteraient l'installation de telles infrastructures qui permettraient de faciliter l'intermodalité. Le gouvernement devrait également encourager la SNCB à discuter avec les villes et communes afin de pouvoir développer de telles infrastructures.
Christophe COLLIGNON Philippe MAHOUX. |
Le Sénat,
Vu la renégociation prochaine du contrat de gestion liant la SNCB à l'État belge;
et,
Considérant que l'offre de parkings n'est pas suffisante pour l'instant;
Considérant qu'une politique de parking adaptée favorise l'intermodalité;
Considérant que certains des quatre objectifs de la nouvelle politique de parking de la SNCB ne favorisent pas suffisamment l'intermodalité;
Considérant qu'il faut encourager l'utilisation du train par les navetteurs;
Considérant que la pauvreté du maillage en milieu rural encourage les navetteurs à utiliser leurs véhicules pour se rendre sur leur lieu de travail;
Considérant que cet écueil pourrait être évité en augmentant l'offre de parking aux abords des gares;
Considérant que l'absence d'uniformité tarifaire des emplacements de parking n'est pas de nature à encourager l'utilisation du train pour les usagers ne disposant pas d'un abonnement;
Considérant qu'il existe aux abords de certaines voies des terrains inexploités;
Demande au gouvernement:
que le nouveau contrat de gestion organise la gratuité des emplacements de parking pour les usagers de la SNCB titulaires d'un abonnement;
d'établir un cadastre des terrains et des infrastructures susceptibles d'accueillir de nouveaux emplacements de parking;
de faire en sorte qu'une gestion tarifaire uniforme des emplacements de parkings soit mise en place.
8 mai 2008.
Christophe COLLIGNON Philippe MAHOUX. |