(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais
Les objectifs de réduction des émissions de CO2 et le développement important des énergies renouvelables constituent une grande étape impérativement nécessaire, afin d'éviter des changements climatiques sévères dans un avenir relativement proche.
Dès lors, tenant compte du paquet intégré sur l'énergie et le climat que la Commission européenne a présenté le 10 janvier 2007, je souhaiterais clarifier davantage certains points à l'aide des questions suivantes.
En 2020, la production de biocarburants devra atteindre un minimum de 10 % au sein de l'Union européenne. Partant de cette mesure, quel est ou sera le pourcentage de surface agricole exploitée allouée à ce type de production ?
Pensez-vous que la production de biocarburants exercera une influence — et, le cas échéant, laquelle — sur le prix des denrées alimentaires de base, à la fois en Belgique et ensuite sur le plan européen et mondial ?
Réponse : 1. À toutes choses égales (superficie agricole, consommation d'énergie) et si les biocarburants utilisés sont d'origine intra-européenne, le pourcentage de surface agricole exploitée pour la production de biocarburants en 2020 peut être estimé aux alentours de 15 %.
Cependant, il faut également tenir compte du développement des biocarburants de seconde génération (BTL : biomass to liquids), plus rentables et ayant un meilleur bilan CO2, de l'évolution de la consommation d'énergie et du degré d'importation des produits hors Union européenne, tels que l'huile de palme ou de soja.
D'autre part, la superficie européenne allouée à la production de biocarburants peut provenir de terres qui sont actuellement en jachère, ou qui auraient été utilisées à d'autres fins (comme la mise en zone d'habitation ou la création de zonings industriels).
2. La concurrence pour l'utilisation des surfaces agricoles, soit pour la production d'énergie, soit pour la production alimentaire, semble inévitable, ce qui aura indéniablement un effet sur les prix. Cependant, il faut garder à l'esprit qu'en l'absence de biocarburants, les prix des matières premières agricoles étaient orientés à la baisse.
C'est pourquoi à première vue, l'objectif de produire minimum 10 % de biocarburants, n'engendrerait pas une hausse significative des prix des produits alimentaires par rapport aux prix que nous connaissons aujourd'hui sur le marché mondial.