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Mme Joëlle Kapompolé (PS). - Certains se plaisent à dire et répéter que l'Europe est paralysée. Sur le plan institutionnel, c'est sans doute vrai. Pour le reste, je serai plus optimiste. Le développement de la politique spatiale européenne, illustrée par le lancement du système de radionavigation par satellite Galileo est l'exemple le plus récent de la volonté de l'Union d'aller de l'avant. Les conseils européens de Cologne, Feira, Nice, Stockholm, Laeken et Barcelone ont d'ailleurs tous souligné l'importance stratégique de ce programme qui offrira une précision de localisation bien supérieure aux systèmes existants. Qu'il s'agisse par exemple de transport terrestre, aérien ou maritime, d'agriculture, de protection civile, de tourisme, d'énergie ou d'environnement, les applications seront multiples et les retombées devraient être importantes pour l'Europe.
À ce titre, pouvez-vous nous dire plus exactement quelles sont les retombées économiques attendues pour l'Europe et plus particulièrement pour notre pays ? Le gouvernement a-t-il notamment évalué le nombre d'emplois qui seraient créés dans notre pays grâce à l'application de ce programme ? Et quel sera le rôle, présent et à venir, de la Belgique dans ce projet ?
M. Marc Verwilghen, ministre de l'Économie, de l'Énergie, du Commerce extérieur et de la Politique scientifique. - Je voudrais tout d'abord souligner, comme vous, que le projet Galileo est à juste titre considéré comme étant d'une importance stratégique majeure, aussi bien au niveau européen qu'au niveau mondial. Hormis la très célèbre application de Galileo relative à la localisation et à la navigation par satellite, le programme devrait fournir bon nombre d'autres services aux citoyens européens, par exemple dans les domaines de l'assistance, de la gestion du trafic aérien ou de la navigation maritime. Le secteur des services sera boosté dans les prochaines années car les applications et les possibilités offertes par les satellites qui seront lancés sont également légion.
En matière d'emploi, je peux me référer à une étude qui a été réalisée par le bureau de recherche PricewaterhouseCoopers. Elle fait état de 100.000 nouveaux emplois créés à long terme à l'échelle européenne grâce au programme Galileo.
Notre pays dispose à cet égard d'atouts importants. Je pense notamment à sa situation centrale et à la présence sur son territoire d'importantes organisations décisionnelles telles que la Commission européenne, l'OTAN mais également Galileo Joint Undertaking qui est actuellement établi à Bruxelles.
Enfin, il convient également d'évoquer les retombées scientifiques du programme. Galileo peut favoriser la recherche sur l'observation de la terre et l'étude des phénomènes planétaires, ce qui est également bénéfique pour les équipes de recherche belges parce qu'elles sont réputées dans ce domaine.
Le programme de recherche en observation de la Terre, STEREO II, qui vient d'être approuvé est axé notamment sur le développement de l'expertise belge en matière d'observation de la Terre et de l'intégration de celle-ci dans les initiatives européennes et internationales comme Galileo. Notre position est bonne mais il faudra veiller à bien l'exploiter.