(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais
Fin novembre 2004, à l'initiative du ministre bruxellois Gosuin, des fontaines ont été placées dans certaines discothèques pour combattre l'hyperthermie et la déshydratation affectant les consommateurs d'ecstasy. Cela devrait permettre de réduire les risques liés à la consommation d'ecstasy.
Au début des vacances d'été, il aurait également été question d'une proposition similaire, à l'initiative cette fois du gouvernement wallon et, selon les journaux, du ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé. Dans cette proposition, ceux qui fréquentent les festivals et les discothèques pourraient faire tester la qualité de leur ecstasy. L'association wallonne Modus Vivendi cautionnerait ces tests de qualité qui permettent au consommateur de savoir si sa pilule est sûre ou non. Le projet serait sponsorisé par le gouvernement wallon. Cependant, on demanderait d'abord l'avis du Collège des procureurs généraux.
Il est incompréhensible qu'un gouvernement participe à de tels projets qui donnent aux drogués l'impression que leur comportement est toléré. Ce projet « votre pilule est sûre, donc, allez-y » peut être considéré comme une légitimation et un encouragement de comportements punissables. Bien qu'en l'occurrence, on invoque ici la prévention du troisième niveau, à savoir la réduction des risques liés à la consommation de drogue, il me paraît insensé que le gouvernement participe à de tels projets. Même la Vereniging voor Alcohol en andere Drugsproblemen (VAD) ne comprend pas ces initiatives. Pour reprendre les termes d'un journaliste du quotidien Het Nieuwsblad : « Les pouvoirs publics disent aux jeunes consommateurs d'ecstasy : nous autres du gouvernement, nous, travailleurs sociaux intelligents et éducateurs diplômés, nous allons examiner avec vous votre petit stock de pilules. Au lieu de leur demander où, chez qui et à quel prix ils ont acheté ces saletés, afin d'attraper ces criminels et de les sanctionner dûment ! » (Het Nieuwsblad, 15 juin 2005).
Récemment, les ministres de la Justice et de l'Intérieur ont encore convenu d'intensifier la lutte antidrogue compte tenu de la hausse frappante de la criminalité liée à l'usage de la drogue.
Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes :
1. Cette initiative est-elle effectivement soutenue par le ministre des Affaires sociales et de la Santé, ainsi que l'affirme la presse ? Quel rôle joue-t-il dans ces projets et y a-t-il eu concertation avec les communautés chargées de la prévention ?
2. Le Collège des procureurs généraux a-t-il donné son feu vert à ce projet ? Si oui, sur la base de quels arguments ? Sinon, est-il possible qu'une autorisation soit encore accordée en la matière ? L'honorable ministre ne pense-t-elle pas que cela est incompatible avec la pénalisation de la consommation ?