Questions et Réponses

SÉNAT DE BELGIQUE


Bulletin 3-42

SESSION DE 2004-2005

Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Question nº 3-2627 de Mme Van dermeersch du 4 mai 2005 (N.) :
Affections psychiques. — Soins de première ligne. — Réorientation de la politique.

Entre cent mille et cinq cent mille Belges souffrent d'apathie après la période hivernale. En outre leur horloge biologique est souvent perturbée par le passage de l'heure d'hiver à l'heure d'été. C'est ce qu'on appelle en termes scientifiques un désordre affectif saisonnier (DAS) ou une dépression saisonnière.

Au cours de la prochaine décennie, les affections psychiques seront le principal problème en matière de soins de santé. Actuellement, ni la société ni le système des soins de santé n'y sont préparés. Jusqu'à présent, en dépit des nombreux signes précurseurs, notamment le nombre élevé de suicides, la forte consommation d'antidépresseurs et la flambée du stress professionnel, le monde politique ignore la situation.

Les hôpitaux psychiatriques et les départements psychiatriques des hôpitaux généralistes accueillent annuellement de 30 000 à 35 000 patients. C'est toutefois surtout dans le domaine des soins de première ligne et de la prévention que le bât blesse. On manque également de pédopsychiatres.

Souvent, tant les affections que les patients qui en souffrent ne sont pas pris au sérieux. C'est dû au fait que les affections psychiques sont encore un sujet tabou. Les pouvoirs publics ont également, et à tort, une attitude très réservée et renforcent ainsi le préjugé au sein de la société.

Il importe donc pour la santé publique en général et pour les soins de santé mentale des jeunes que l'opinion publique prenne conscience des besoins et que la politique commence à investir dès à présent dans les soins de santé mentale.

1. L'honorable ministre admet-il les carences en matière de soins de première ligne (et de prévention) pour les affections psychiques ?

2. Envisage-t-il une réorientation des soins de santé à la lumière de cette problématique ?

3. Fera-t-il des efforts supplémentaires pour promouvoir la profession de pédopsychiatre de manière à pouvoir répondre désormais à la demande croissante ?