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Sénat de Belgique

Annales

VENDREDI 4 AVRIL 2003 - SÉANCE DU SOIR

(Suite)

Discussion des articles

(Pour le texte amendé par la commission de la Justice, voir document 2-1158/20.)

À l'article 3, MM. Monfils et Happart proposent l'amendement nº 177 (voir document 2-1158/17) ainsi libellé :

M. Philippe Monfils (MR). - Cet amendement, au sujet duquel nous nous n'avons pas été suivi en commission, réintroduit la notion d'armes soumises à déclaration, notion que l'on retrouve dans la directive européenne et qui permettrait de régler un certain nombre de problèmes concernant les armes utilisées essentiellement dans le cadre du tir sportif, de la chasse. On sait que, sur ce plan, la criminalité est tout à fait négligeable. De plus, ces armes sont souvent utilisées par des artisans : graveurs, ciseleurs et autres.

Les armes soumises à autorisation, laquelle constitue, je le rappelle, une procédure extrêmement lourde, seront souvent revendues par les héritiers, en cas de transmission par héritage, liquidées à bas prix dans un commerce quelconque ou écoulées au marché noir. Cela portera un coup fatal aux métiers de graveur et de ciseleur, artisanat qui concerne précisément cette catégorie d'armes.

Le système d'enregistrement que nous avons mis au point fonctionne bien. Il est d'ailleurs repris dans la législation.

Par ailleurs, notre demande - la déclaration, assortie, évidemment, de la production d'un certificat de bonnes vie et moeurs - donne des garanties, puisqu'il faudra se rendre dans une armurerie agréée et y déposer le certificat en question. On ne peut pas nous taxer de laxisme sous le prétexte que nous « autorisons » les armes à se déplacer.

Ce qui importe à nos yeux, c'est la connaissance de la situation. En allant trop loin, en multipliant les contrôles et les interdictions, nous encourageons la dissimulation d'armes et le développement d'un marché noir.

Les parlementaires qui ont rejeté ce type d'amendement se trompent sur la portée de cette proposition de loi : trop dure, trop exigeante, elle produira l'effet inverse à celui souhaité, c'est-à-dire une bonne connaissance de la situation et la mise à l'écart de ceux qui utilisent les armes à d'autres fins que la chasse, le tir, etc., ou la défense personnelle, lorsqu'ils disposent de l'autorisation ad hoc.

M. Jean-Marie Happart (PS). - Cet amendement reprend la déclaration de la directive européenne. Il serait en effet plus simple que la classification des armes appliquée dans notre pays corresponde à la classification européenne. La présente proposition prévoit une non-classification ou une classification qui nous sera propre, ce qui créera des difficultés par rapport à la position européenne. Cet amendement technique vise à clarifier les choses. Il est important que tous les pays européens parlent le même langage en cette matière.

M. le président. - MM. Monfils et Happart proposent l'amendement nº 179 (voir document 2-1158/17) ainsi libellé :

M. Philippe Monfils (MR). - Les deux volets de l'amendement numéro 179 expriment la même idée, mais comme la proposition de loi comporte des articles allant de 1 à 35, il a fallu introduire un chapitre sur les armes soumises à déclaration. Antérieurement, on visait les armes soumises à déclaration dans un autre article. L'un et l'autre relèvent d'un même système relatif aux opérations liées aux armes soumises à déclaration : certificat de bonne vie et moeurs etc. Ces deux amendements dépendent de la même vision.

M. Jean-Marie Happart (PS). - Cet amendement numéro 179 est important car il oriente la manière dont on peut acheter une arme. C'est lui qui permettrait d'empêcher le commerce au noir ; le rejeter reviendrait à diffuser les armes dans le commerce illégal.

Toutefois, je comprends que la maturité politique ne soit pas suffisante pour le voter.

M. le président. - L'article 12 est ainsi libellé :

À cet article, MM. Monfils et Happart proposent l'amendement nº 139 (voir document 2-1158/8) ainsi libellé :

M. Jean-Marie Happart (PS). - L'amendement numéro 139 vise à assurer une mise en conformité. Je ne reprendrai pas toute l'argumentation que j'ai développée en commission mais pour faire simple, je prendrai un exemple : un Belge ou un étranger qui dispose d'une licence européenne peut, dans le cadre de cette nouvelle loi, acquérir une arme, la détenir, sans la déclarer ni la renseigner. C'est une contradiction par rapport à la contrainte prévue par la proposition de loi pour le citoyen belge. On pourrait dire que cet amendement va quelque peu à l'encontre des amateurs de chasse auxquels il suffirait, si la loi était adoptée, de prendre une licence européenne pour échapper à la loi belge. Je ne suis pas non plus d'accord avec cela. Je souhaite que tous les utilisateurs soient sur un pied d'égalité.