2-110

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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 3 MEI 2001 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van mevrouw Christine Cornet d'Elzius aan de minister van Landbouw en Middenstand over «het mond- en klauwzeer» (nr. 2-592)

De voorzitter. - De heer Marc Verwilghen, minister van Justitie, antwoordt namens de heer Jaak Gabriëls, minister van Landbouw en Middenstand.

Mme Christine Cornet d'Elzius (PRL-FDF-MCC). - D'après un article du journal « Le Monde », dans la lutte contre la fièvre aphteuse, les tests disponibles permettent de rechercher, soit directement le virus, soit des anticorps dont certains peuvent permettre de distinguer les animaux infectés des animaux vaccinés.

Les anticorps sanguins peuvent ne traduire qu'une séquelle de la rencontre avec le virus, en quelque sorte une cicatrice après que l'organisme se soit débarrassé du virus.

Mais il existe des tests qui, bien que n'étant pas avalisés au niveau international, permettent de détecter des anticorps reflétant une multiplication virale.

Cependant, « en cas de signes cliniques (aphtes, bovin qui boîte ou qui bave) faisant suspecter la fièvre aphteuse, les techniques de recherche directe du virus sont utilisées », indique le directeur du laboratoire d'étude des pathologies animales à Maisons-Alfort en région parisienne.

Il s'agit notamment du test d'inoculation cellulaires en laboratoire, avec des résultats dans les 24 à 48 heures en général, selon la quantité de virus, et du test Elisa de recherche d'antigènes qui demande de 4 à 6 heures.

La confirmation de la présence de fièvre aphteuse en France a été faite par analyses d'un fragment de peau d'un bovin sur lequel un test Elisa de recherche d'antigènes a été pratiqué et s'est révélé positif.

Parmi les techniques de détection d'anticorps existantes, certains tests Elisa peuvent déceler des anticorps dirigés contre des protéines qui interviennent dans la multiplication du virus.

Ces tests permettent de distinguer les animaux infectés de ceux qui ont été vaccinés.

Ces tests, précise l'expert, donnent d'excellents résultats pour un diagnostic au niveau du troupeau. Les résultats peuvent être obtenus dans la journée.

L'un de ces tests, Elisa « 3ABC », pourrait ainsi être utilisé sur des animaux vaccinés, si une vaccination d'urgence venait à être effectuée en Europe.

Le ministre pourrait-il me dire si ce test Elisa est connu chez nous ? Qu'en pensent nos chercheurs ?

Un programme urgent de vaccination pourrait-il être mis en place si cela devait s'avérer utile ?

M. Marc Verwilghen, ministre de la Justice. - Je suis chargé de vous lire la réponse préparée par mon collègue, à l'étranger.

En tant que question orale, votre question est très technique. Néanmoins, le ministre Gabriëls s'est efforcé de vous répondre.

En 1991, l'Europe a décidé de ne plus vacciner préventivement les biongulés contre la maladie de la fièvre aphteuse, ce qui signifie qu'actuellement, les anticorps sanguins présents dans les biongulés ne résultent pas d'une vaccination préventive.

La question de la distinction entre les anticorps sanguins consécutifs à une vaccination et les anticorps après infection avec le virus virulent, ne se pose dès lors pas en ce moment.

Le jour où on trouvera des anticorps sanguins, on pourra être certain qu'il y aura eu un contact avec le virus virulent. Comme il n'existe aucune indication qu'il y aurait des vaccinations illégales en Belgique, les anticorps trouvés doivent être dus à une infection.

Pour le diagnostic de la fièvre aphteuse, notre laboratoire national de référence, le CERVA à Tervuren, utilise deux types de tests.

En cas de suspicion clinique sur le terrain, comme à Diksmuide le 3 mars 2001, l'inspecteur vétérinaire prélève des échantillons bien spécifiques, à savoir sur les aphtes et leur contenu.

Après six heures, le laboratoire peut confirmer si l'échantillon présente ou non un virus. Il s'agit dans ce cas de la technique directe, le test Elisa, que vous avez mentionné. Si le résultat indique la présence d'un virus, le diagnostic s'arrête là.

Dans le cas contraire, on procède à une deuxième série de tests. Cela prend plusieurs jours parce qu'on essaye de cultiver le virus ; c'est ce qui a été fait pour le cas de Diksmuide. Ce n'est qu'au terme d'une semaine de culture que l'on peut confirmer l'absence ou la présence de virus.

La fièvre aphteuse est la maladie la plus contagieuse de toutes les maladies virales. Il est dès lors hors de question, et évidemment interdit au niveau européen, de réfléchir à l'usage de tests diagnostiques non avalisés sur le plan international.

Je répète que la Commission européenne m'a demandé d'organiser, à la fin de cette année, un congrès international sur tous les aspects de la lutte contre cette maladie, y compris l'éventuel recours à la vaccination préventive.

Un programme urgent de vaccination préventive de toute le cheptel sensible belge, à savoir 3.000.000 de bovins, 6.000.000 de porcs, 300.000 petits ruminants comme les chèvres, moutons et dindes, n'est pas à l'ordre du jour, puisque nous ne disposons que de 1,2 million de doses de vaccin pour tout le pays.

Si un foyer de fièvre aphteuse se déclarait en Belgique - espérons que ce ne sera pas le cas - il serait possible d'effectuer une vaccination préventive autour du foyer. C'est ce qui se fait aujourd'hui aux Pays-Bas. Cependant, selon les règles européennes actuelles, toutes les bêtes vaccinées seraient destinées à la destruction.

En conclusion, le ministre Gabriëls estime qu'en pleine crise de la fièvre aphteuse, le moment n'est pas propice pour modifier les règles du jeu. Il est cependant demandeur d'une évaluation de la crise actuelle, lorsque la lutte sera terminée.