Questions et Réponses

Sénat de Belgique


Bulletin 2-21

SESSION DE 1999-2000

Questions posées par les Sénateurs et réponses données par les Ministres

(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais


Ministre des Télécommunications et des Entreprises et Participations publiques (Télécommunications)

Question nº 739 de M. Van Quickenborne du 20 juin 2000 (N.) :
Virus « I love you ». ­ Coût. ­ Logiciels antivirus.

Le virus « I love you » a causé pas mal de problèmes dans notre pays, comme dans le reste du monde. J'aimerais, à cet égard, poser les questions suivantes.

Pouvez-vous indiquer quel coût ce dérèglement a entraîné pour les pouvoirs publics et les entreprises et autres institutions en Belgique ?

Pourriez-vous préciser quels secteurs vitaux ont été atteints, dans quelle mesure ils l'ont été et à quel point le virus a gêné le fonctionnement normal de ces secteurs ?

Les pouvoirs publics disposent-ils de logiciels antivirus ? Dans l'affirmative, quels sont-ils et pourquoi les logiciels utilisés par les pouvoirs publics n'ont-ils pas réussi à reconnaître et à neutraliser ledit virus en temps voulu ? Si la réponse est non, envisagez-vous de combler cette lacune ?

Quelles initiatives (internationales) envisagez-vous de prendre pour détecter plus tôt et prévenir les virus ? De quels moyens budgétaires disposez-vous pour ce faire ?

Réponse : En réponse à la question posée par l'honorable membre, j'ai l'honneur de lui communiquer ce qui suit.

Les coûts que le virus « I love you » a entraînés s'avèrent inestimables. Ceci s'explique, entre autres, par les multiples coûts indirects de la coordination, de la recherche et de l'élimination du virus. Dans certains systèmes du mail, le virus a bloqué le serveur, dans d'autres, il a fallu soi-même se déconnecter du serveur du net et éliminer systématiquement les messages avec l'en-tête du virus « I love you ».

En ce qui concerne les autorités, cette question doit être posée au ministre de la Fonction publique ou au premier ministre, responsable du Fedenet, le système du mail fédéral.

En ce qui concerne les autorités locales, la ville d'Anvers, en tant que partie civile, nous a fait savoir qu'elle a subi un dommage s'élevant à 60 millions de francs.

Suites aux contacts avec la plate-forme e-security qui fut créée en vue de coordonner les actions contre le virus « I love you » en particulier ainsi que des actions préventives contre les virus futurs en général, nous disposons de quelques faits qui nous donnent une indication du dommage.

Le dommage économique direct est limité vu que le virus n'a attaqué que des fichiers mp2/3, des fichiers graphiques et des scripts. Dans le cas du photographe qui constate par après que sa collection de matériel photographique est devenue non utilisable, le dommage subi est effectivement considéré comme dommage économique direct. Selon Fabrimetal, le dommage consiste surtout en l'évacuation des virus et la durée de la déconnection du mail et/ou du système intégral du système informatique d'internet, avec comme conséquence une perte du chiffre d'affaires.

Plusieurs entreprises préfèrent garder le dommage causé par le virus au niveau interne, ce qui rend impossible une estimation précise.

Par la réaction rapide du gouvernement, le dommage subi par les entreprises et plus particulièrement pour les particuliers qui se connectent en général le soir est resté limité.

Le virus a touché des secteurs vitaux comme le secteur de l'électricité, mais n'a rendu pour autant qu'on le sache, aucun système critique temporairement inutilisable.

La question concernant les programmes anti-virus doit être posée au ministre de la Fonction publique ou au premier ministre, responsable du Fedenet, le mail fédéral.

L'honorable membre sait probablement que les programmes anti-virus fonctionnent a posteriori. Après analyse, un « string » significatif (signature) du virus est repris dans la banque de données d'un programme anti-virus. Dans l'avenir, ce programme pourra reconnaître le même virus. De là le besoin des mises à jour permanentes d'un programme anti-virus.

La première initiative que j'ai prise immédiatement est la création de la plate-forme e-security, une infrastructure nationale d'alerte des virus, capable d'avertir la population en cas de virus avec un dommage économique potentiel au niveau national. Mon cabinet et le BIPT s'occupent du dévelopement pratique de cette plate-forme e-security. L'équipe e-security a entre-temps déjà traité une dizaine d'alertes au virus. Certains d'entre eux ont mené à une action, notamment l'avertissement à la population via la publication de toutes les informations nécessaires sur le site du BIPT (nature du virus, description des effets, estimation du danger, mesures préventives et propositions de solutions possibles). Un certain nombre de pages gouvernementales, dont le site du premier ministre renvoient à cette page d'information.

Un virus emportant autant de dommages que le virus « I love you » n'a pas encore été détecté à nouveau.

Le système de direction de Microsoft ciblé a entre-temps été adapté via un patch. Grâce à ce patch aucun script ne peut envoyer systématiquement des mails aux adresses du registre d'adresses du programme mail sans autorisation expresse de l'utilisateur.

Enfin, dans ce cadre, je prends les initiatives internationales suivantes : établir des contacts, au niveau européen, avec mes collègues chargés des Télécommunications, au niveau mondial avec le ITU (International Telecommunications Union).