(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais
Dans le cadre du traitement juridique des délits sexuels et d'autres, la qualité des interrogatoires initiaux des victimes s'avère décisive pour ce qui est de la poursuite d'une enquête judiciaire ou d'une procédure pénale.
De plus en plus de psychiatres et de psychologues s'accordent à dire que l'interrogatoire des personnes qui ont subi, soit dans leur enfance, soit après, des pratiques sexuelles traumatisantes, doit se faire avec beaucoup de délicatesse.
Les enquêteurs (services de police, magistrats du parquet ou juges d'instruction) doivent absolument faire preuve d'ouverture et de confiance, et marquer un intérêt véritable pour que l'on puisse obtenir une restitution des faits conforme à la réalité. Les auditions doivent être moins interrogatives et prendre davantage la forme d'entretiens entre les victimes et les « aidants ». Les PV sont actuellement plutôt des résumés rédigés dans la « langue » des enquêteurs que des restitutions exactes des propos des victimes, si bien que les possibilités de manipulation (délibérées ou non) sont évidemment très grandes. L'audition systématique et obligatoire avec enregistrement vidéo pourrait apporter une solution.
L'honorable ministre est-il conscient de l'ampleur du problème ? Quelles mesures structurelles compte-t-il prendre pour exclure à l'avenir en tout ou en partie les risques de manipulation ? Quelle formation envisage-t-il à l'avenir de faire dispenser aux divers services de police pour qu'ils puissent apprendre à mener à bien des auditions de manière responsable ? L'honorable ministre imposera-t-il l'enregistrement vidéo de toutes les auditions, surtout dans les affaires délicates comme les cas d'abus sexuels ? Dans l'affirmative, à partir de quand ? Quels moyens l'honorable ministre compte-t-il débloquer pour l'acquisition du matériel et pour l'organisation des formations ?