(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais
La Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek (V.I.T.O.) a organisé, il y a peu, une journée d'information sur le thème « Ozone et trafic ». L'on y a souligné, entre autres, l'importance d'une politique de prévention adéquate. En Belgique, la politique de prévention n'en est encore qu'à ses balbutiements. Si des initiatives comme les tarifs « ozone » proposés par la S.N.C.B. s'inscrivent dans une perspective préventive, elles sont pourtant loin d'être suffisantes pour résoudre le problème. L'on a affirmé, au cours de ladite journée d'information, que le mode de conduite des automobilistes est l'une des principales causes de la pollution par l'ozone. Les responsables de la V.I.T.O. soulignent toutefois que les responsables politiques sous-estiment considérablement le problème constaté. Une enquête de cette institution indique pourtant qu'une conduite responsable permettrait de réduire de 30 % le taux d'oxyde d'azote et de 18 % le taux d'hydrocarbures organiques.
À cet égard, j'aimerais que l'honorable secrétaire d'État réponde aux questions suivantes :
1. Souscrit-il aux conclusions et aux observations de la V.I.T.O. ?
2. Si oui, quelles mesures envisage-t-il de prendre pour que certains automobilistes modifient leur mode de conduite ?
Réponse : 1. Le secteur du transport est effectivement l'une des principales sources des précurseurs de l'ozone, les oxydes d'azotes (NOx) et les composés organiques volatils (C.O.V.) : le transport contribue pour près de la moitié des émissions totales tant des NOx que des C.O.V. L'étude réalisée par le V.I.T.O. et présentée lors de la récente journée d'information « ozone et transport » montre que le style de conduite influence de manière substantielle les émissions des précurseurs de l'ozone. Parmi les émissions de ces précurseurs en provenance du transport routier, le potentiel de réduction est estimé, selon l'étude du V.I.T.O. à 26 % et 18 % respectivement pour les NOx et C.O.V. en adoptant un style de conduite calme plutôt que sportif.
2. Le trafic est marqué par le style de vie actuel où l'exaltation du profit personnel et la relégation au second plan du principe de solidarité influencent fortement le climat social. Le machisme semble faire partie de notre quotidien, situation à laquelle la violence médiatisée n'est certainement pas étrangère. En même temps, on est confronté à une conception très axée sur la voiture, et la mobilité automobile est dès lors omniprésente : il s'agit de parcourir une distance en un délai aussi bref que possible. Agitation croissante, manque de place, insécurité, pollution atmosphérique et mobilité réduite en sont les conséquences.
Le style de conduite indésirable doit donc être attaqué sur différents fronts et pas uniquement dans les limites de mes compétences. Je songe, par exemple, aux infrastructures réductrices de vitesse que les gestionnaires routiers peuvent concevoir. L'automobiliste doit donc adapter son style de conduite à son environnement immédiat.
La Belgique a aussi un urgent besoin d'une politique de mobilité intégrée. Amélioration technique des véhicules et des carburants actuels, promotion des combustibles alternatifs et transport combiné offrent également d'importantes possibilités de réduction des émissions. La diminution du nombre de kilomètres automobiles parcourus occupe à cet égard une place centrale et son effet sera encore plus sensible que la simple intervention sur le comportement routier des conducteurs. Mais il faut en même temps encourager les autres modes de transport alternatifs et construire l'infrastructure adéquate.
Les mesures suivantes ont été prises ou prévues en particulier pour changer le style de conduite de certains automobilistes :
Sensibilisation à l'adaptation du style de conduite pour éviter, par exemple, que les normes ne soient dépassées.
Campagnes spécifiques de sensibilisation à la maîtrise de la vitesse par l'Institut belge pour la sécurité routière (I.B.S.R.) à l'automne 1997.
Les caméras fonctionnant en absence d'agent qualifié pourront en automne réprimer légalement les excès de vitesse.
Assouplissement de la réglementation de la zone à vitesse limitée à 30 km/h.
L'élaboration d'un ensemble de mesures en faveur des cyclistes et des piétons qui rendent la circulation de ces usagers plus sûr et attrayante.
Les mesures proposées se traduiront automatiquement par un trafic plus respectueux de l'environnement et plus sûr.