(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais
Le père Fons a été assassiné pour ses idéaux au Guatemala, il y a près de deux ans. Il ressort d'articles de presse, de lettres et de récits de voyage que ce meurtre est l'oeuvre d'une bande locale de Tierra Nueva I, appelée « La 40 ». Cette bande serait impliquée dans le trafic de la drogue et dans d'autres affaires suspectes. On connaît les noms de ses membres. Au début de 1995, soit peu de temps après le meurtre du père Fons, qui a eu lieu en décembre 1994, plusieurs d'entre eux ont été arrêtés. Comme il ne s'agissait pas des vrais responsables de l'assassinat, les deux meurtriers présumés ont pu prendre la fuite et se sont réfugiés au San Salvador.
Aujourd'hui, on dispose de deux hypothèses pour expliquer le meurtre du père Fons. La première conduit au ministère de la Culture, où le père Fons avait découvert le commanditaire d'un attentat perpétré précédemment sur la personne d'un syndicaliste : il fallait donc l'éliminer. La deuxième, qui suscite de plus en plus d'émoi, mène au secrétaire privé du président en fonction à l'époque, ainsi qu'à l'ancien directeur de la police nationale. Ces deux personnes auraient ordonné le meurtre du père Fons en raison de son opposition dans une affaire de propriété terrienne à Tierra Nueva. On ignore cependant toujours qui sont les commanditaires de ce lâche assassinat. Plusieurs citoyens belges et guatémaltèques ne ménagent pas leurs efforts pour inciter le gouvernement du Guatemala à ouvrir enfin une enquête sérieuse et à punir les coupables.
L'honorable ministre pourrait-il répondre aux questions suivantes à cet égard :
1. Quelles mesures a-t-il déjà prises pour empêcher le gouvernement du Guatemala d'étouffer cette affaire de meurtre ?
2. Quelles mesures compte-t-il prendre en tenant compte du fait que près de deux ans après les faits, les circonstances du meurtre n'ont toujours pas été élucidées ? Par exemple, entretient-il des contacts avec l'ambassadeur du Guatemala pour faire progresser l'enquête ?
3. L'honorable ministre pourrait-il donner un aperçu des autres meurtres dont des citoyens belges ont été victimes dans le passé ? Dans quels pays ces meurtres ont-ils eu lieu ? En quelle qualité les victimes ont-elles perdu la vie ? Combien de ces dossiers présentent des similarités avec celui du père Fons (meurtriers inconnus et impunis) ?