Questions et Réponses

Sénat de Belgique

SESSION DE 1996-1997


Bulletin 1-31

5 NOVEMBRE 1996

Questions auxquelles il n'a pas été répondu dans le délai réglementaire
(Art. 66 du règlement du Sénat)

(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais


Secrétaire d'État à la Coopération au Développement, adjoint au Premier ministre

Question nº 41 de M. Anciaux du 19 septembre 1996 (N.) :
Équateur. ­ Développement agricole. ­ Projet Tractebel.

Il me revient que l'AGCD réalise actuellement à Playas (Équateur), par l'intermédiaire de Tractebel, une étude concernant les possibilités de « développement agricole de l'endroit ». Le contrat ainsi conclu serait considéré par les spécialistes de l'Équateur comme tout à fait inutile. Ce contrat attribué par vous en mai 1996 à la firme Tractebel, le « champion de la coopération belge au développement », représenterait un montant de 11,5 millions de francs belges. Le fait que, cette fois encore, les fonds ont été affectés à une étude peut être considéré comme très surprenant quand on sait qu'en avril 1996, le gouvernement équatorien s'était plaint « de ces études les plus diverses et de tous ces coûteux experts étrangers que l'on impose à notre pays et qui ne nous apportent rien ». En dépit de cette déclaration sans ambages du gouvernement équatorien, vous avez donné, quelques semaines plus tard, votre fiat à ce projet. Mais là où le dossier devient carrément risible (ou faut-il dire navrant ?), c'est quand on sait que le projet de Tractebel est parfaitement douteux, et ce parce qu'il s'agit de réaliser une étude sur les possibilités de développement agricole de la ville de Playas. Or Playas s'avère être la ville balnéaire la plus mondaine de l'Équateur. C'est, pour ainsi dire, l'un des rares endroits dans tous le pays où il n'y a aucune nécessité immédiate de stimuler les activités rurales. Toutes les activités économiques y sont centrées sur le tourisme. En revanche, d'autres parties de l'Équateur auraient bien besoin d'une aide au développement agricole.

L'honorable secrétaire d'État pourrait-il répondre aux questions suivantes :

1. Comment justifie-t-il sa décision de faire procéder, avec des fonds de la coopération, à une étude sur des possibilités agricoles à un endroit où ce besoin est comparativement moindre que dans d'autres régions équatoriennes ?

2. Pourquoi fait-il financer une fois de plus un projet d'étude, ce type de projet n'étant bien souvent qu'une perte de temps et un gouffre à millions, alors que le gouvernement équatorien a déjà marqué sa désapprobation à ce sujet ?

3. Y a-t-il (eu) suffisamment de contacts avec le gouvernement équatorien ? Ce dernier soutenait-il ce projet ?

4. L'honorable secrétaire d'État est-il personnellement convaincu de l'utilité de l'étude à réaliser par Tractebel ? Comment réagit-il aux critiques émises sur ce projet, notamment, par l'ONG gantoise Esmeraldas (cf. De Morgen du 31 août 1996) ?