Questions et Réponses

Sénat de Belgique


Bulletin 1-71

SESSION DE 1997-1998

Questions auxquelles il n'a pas été répondu dans le délai réglementaire
(Art. 66 du règlement du Sénat)

(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais


Ministre de la Santé publique et des Pensions (Santé publique)

Question nº 911 de M. Anciaux du 6 mars 1998 (N.) :
Conséquences de l'utilisation abusive d'analgésiques sur le nombre des maladies rénales.

Deux chercheurs anversois de l'U.I.A. ­ qui ont déjà fait paraître à ce sujet des articles dans la célèbre revue spécialisée New England Journal of Medicine ­ tirent la sonnette d'alarme à propos de l'utilisation abusive d'analgésiques ­ en vente libre dans notre pays ­, qui serait à l'origine d'une maladie rénale chronique sur dix. Dans le quotidien De Morgen du 12 février 1998, ils réitèrent leur propos en précisant qu'une maladie en particulier ­ la néphropathie analgésique ­ pourrait être complètement éradiquée de notre pays si plusieurs médicaments n'étaient plus vendus librement, comme c'est déjà le cas en Suède et en Australie. En France, ils ont même été totalement retirés de la vente. Les chercheurs font également valoir qu'une telle mesure permettrait à l'État de réaliser d'importantes économies en ce sens que la dialyse rénale coûte chaque année deux millions de francs par personne. Sur les 3 800 personnes devant bénéficier de l'aide d'un rein artificiel, 380 souffrent de néphropathie analgésique.

L'article précité fait également observer que l'étude des deux chercheurs de l'U.I.A. a été examinée au sein de la commission des médicaments qui, après consultation d'un expert indépendant, est arrivée à la conclusion que les thèses des deux chercheurs ne sont pas correctes. L'expert estime que la phénacitine ­ la substance qui serait à l'origine des maux dénoncés ici ­ n'étant plus présente depuis des années dans les analgésiques, ceux-ci ne doivent pas faire l'objet d'une prescription médicale.

Je souhaiterais obtenir de l'honorable ministre une réponse aux questions suivantes :

1. Quelle décision prendra-t-il dans ce dossier ? Emboîtera-t-il ou non le pas aux chercheurs de l'U.I.A. ?

2. Pourquoi la Belgique n'envisage-t-elle pas de suivre l'exemple d'autres pays, comme la Suède ou l'Australie ? Les pressions exercées par le lobby pharmaceutique sont-elles trop fortes chez nous ? À moins que des arguments objectifs ne viennent étayer l'attitude de notre pays ?