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SÉANCES DU JEUDI 28 MARS 1996 |
VERGADERINGEN VAN DONDERDAG 28 MAART 1996 |
M. le Président. L'ordre du jour appelle la question orale de M. Destexhe au ministre de la Santé sur « la maladie de la vache folle ».
La parole est à M. Destexhe.
M. Destexhe (PRL-FDF). Monsieur le Président, ce midi, je suis allé au restaurant « Le Koutoubia » situé non loin d'ici. Comme j'y commandais un couscous agneau-boeuf, le restaurateur me dit : « Par les temps qui courent, je vous déconseille le boeuf. Limitez-vous plutôt à l'agneau. »
Il me paraît superflu de vous décrire longuement la situation, monsieur le ministre.
J'aimerais que vous nous informiez sur les répercussions, en Belgique, de la maladie de la vache folle afin de rassurer les consommateurs belges et de veiller à ce que les producteurs de viande belge ne soient injustement pénalisés à la suite d'un climat de psychose inutile.
Pourriez-vous me préciser les points suivants, monsieur le ministre ?
Quelles quantités de boeuf anglais ont été importées en Belgique au cours des derniers mois ?
De la viande anglaise est-elle encore disponible sur le marché ? Prévoyez-vous des mesures en la matière ?
Envisagez-vous une campagne de communication pour informer les consommateurs des dangers réels ?
M. le Président. La parole est à M. Colla, ministre.
M. Colla, ministre de la Santé publique et des Pensions. Monsieur le Président, la présente question concerne des échanges intracommunautaires et, depuis l'ouverture des frontières, les services vétérinaires ne tiennent plus de statistiques.
Dès lors, monsieur Destexhe, je vous communiquerai des chiffres émanant de l'Institut national de statistiques et se rapportant à l'année 1994.
Au cours de cette année, 3 287 veaux vivants, de moins de six mois, ont été importés de Grande-Bretagne, ainsi que 3 586 tonnes de viande fraîche et 3 tonnes de produits à base de viande. Je précise, car c'est important, que ces importations ne sont pas nécessairement destinées au marché belge. En effet, les chiffres mentionnés comprennent également les produits dits de transit.
Comme vous le savez, mon collègue M. Pinxten, responsable en matière d'agriculture, et moi-même avons décidé d'interdire les importations de boeuf anglais. La Commission européenne s'est également prononcée, à l'unanimité, en faveur d'une interdiction en ce sens.
Cependant, d'autres problèmes se posent en ce qui concerne, entre autres, les produits dérivés. Il convenait par ailleurs de s'interroger sur la destination à donner à la viande stockée, notamment dans les ports, et importée peu de temps avant l'entrée en vigueur de l'interdiction frappant les produits en provenance de la Grande-Bretagne.
En collaboration avec mon collègue, j'ai pris un arrêté précisant que les viandes bovines d'origine britannique, qui se trouvaient déjà en Belgique avant l'interdiction d'importation, sont placées sous saisie provisoire. Les services de l'Institut d'expertise vétérinaire dépendant de la Santé publique sont chargés de veiller à l'application de cet arrêté royal.
Mon collègue de l'Agriculture et moi-même sommes convenus d'étudier, dans les jours qui viennent, le problème de la viande conservée. Je précise que ce stock n'est pas très important.
Hier encore, des questions m'ont été adressées concernant les produits dont la fabrication est à base de viande bovine comme, par exemple, les cosmétiques et les médicaments. Sur ce point, je puis rassurer tout le monde : des vérifications ont été opérées en la matière et aucun problème ne se pose.
Pour ce qui est de la communication à destination de la population, des informations ont été diffusées, par le biais des médias, au sujet de l'importation. Pour la viande stockée, les cosmétiques et les médicaments, il n'existe aucun risque. Il a par ailleurs été communiqué que de nombreux distributeurs retiraient de la circulation des produits à risque et, enfin, qu'en cas de doute pour des produits contenant de la viande bovine, les consommateurs pouvaient toujours s'adresser pour information aux commerçants.
Je précise enfin qu'en Belgique, aucun cas suspect n'a été relevé chez nos agriculteurs. En outre, en ce qui concerne les produits à base de viande bovine, aucune indication n'exige de prendre des mesures supplémentaires.
M. le Président. La parole est à M. Destexhe pour une réplique.
M. Destexhe (PRL-FDF). Monsieur le Président, je remercie le ministre de sa réponse, mais je crois qu'il devrait faire des efforts supplémentaires en matière de communication car, à mon avis, les informations qu'il nous a données sont ignorées par une grande partie de la population.
Il me semble que s'installe un climat de mini-psychose qu'il vous revient, monsieur le ministre, de prévenir par tous les moyens.
M. le Président. L'incident est clos.
Het incident is gesloten.