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Question écrite n° 7-553

de Fatima Ahallouch (PS) du 19 mai 2020

à la ministre de l'Emploi, de l'Economie et des Consommateurs, chargée de la Lutte contre la pauvreté, de l'Egalité des chances et des Personnes handicapées

Crise du coronavirus - Santé et droits des femmes - Santé sexuelle et reproductive - Accès - Lutte contre la violence sexiste - Collaboration avec les entités fédérées (Covid-19)

droits de la femme
ONU
maladie infectieuse
épidémie
contraception
avortement
planification de la famille
santé génésique
chaîne d'approvisionnement

Chronologie

19/5/2020Envoi question (Fin du délai de réponse: 18/6/2020)
1/7/2020Réponse

Aussi posée à : question écrite 7-552

Question n° 7-553 du 19 mai 2020 : (Question posée en français)

L'Organisation des Nations unies (ONU) prévoit un impact désastreux de la pandémie de Covid-19 sur la santé des femmes.

L'étude révèle l'ampleur considérable de l'impact du Covid-19 sur les femmes, alors que les établissements ferment ou ne fournissent qu'un ensemble limité de services aux femmes et aux jeunes filles. Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale peuvent également entraîner d'importantes pénuries de contraceptifs et la violence sexiste s'intensifie suite au confinement.

Selon l'étude du Fonds des Nations unie pour la population (UNFPA), cela représente:

– 47 millions de femmes dans 114 pays à faible et moyen revenu sans contraception;

– 7 millions de grossesses non désirées pour une période de six mois de confinement;

– 31 millions de cas de violence fondée sur le sexe pour une période de six mois de confinement;

– en raison de l'interruption des programmes de prévention des mutilations génitales féminines due au Covid-19, 2 millions de cas de mutilations génitales féminines;

– 13 millions de mariages d'enfants supplémentaires entre 2020 et 2030.

L'UNFPA travaille avec les gouvernements et ses partenaires afin de répondre aussi vite que possible à cette situation d'urgence en matière de santé publique.

Cette question relève de la compétence du Sénat. La gestion de la stratégie de lutte contre le Covid-19 est une matière fédérale; l'exécution des politiques en matière de déconfinement est une compétence des entités fédérées pour leurs mises en application.

1) Que prévoyez-vous à la suite de l'étude de l'ONU?

2) Quelles sont vos priorités pour le renforcement des systèmes de santé, l'achat et la livraison de fournitures essentielles pour protéger les travailleurs de la santé, la garantie de l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre la violence sexiste, et la promotion de la communication des risques et de l'engagement de la société?

3) Par ailleurs, disposez-vous de données chiffrées par rapport au nombre de grossesses non désirées? Disposez-vous également d'informations quant aux priorités mises en place pour notamment empêcher des interruptions de grossesse non désirées?

4) Je souhaiterais savoir si vous pouvez me donner des informations en termes de prévention et de contraception. Les femmes et étudiantes ont-elles un accès libre aux plannings familiaux du pays? Les pharmaciens délivrent-ils les pilules du lendemain pour éviter des cas de grossesse non désirées?

5) Êtes-vous en contact avec les entités fédérées afin d'élaborer un plan d'actions commun qui viserait à sauvegarder la santé et les droits des femmes en matière de procréation?

Réponse reçue le 1 juillet 2020 :

Concernant votre question au sujet l’accès aux services de lutte contre la violence sexiste:

Durant les circonstances exceptionnelles liées à la crise du Covid-19, les centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) ont continué de garantir l’accès à une prise en charge en cas de violences sexuelles en phase aigüe. Le personnel des trois centres existants ont mis tout en œuvre pour instaurer un certain nombre de mesures de prévention et de protection supplémentaires, afin d’accueillir les victimes s’y présentant dans les meilleures conditions possibles et de leur offrir une prise en charge optimale à tous les égards.

À ma demande, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a également lancé une campagne de communication rappelant l’accessibilité et la disponibilité des services offerts par les. Cette campagne a été diffusée en néerlandais et en français sur le site web officiel www.violencessexuelles.be ainsi que par le biais des médias sociaux dans le but d’atteindre le plus grand nombre possible de victimes et de les encourager à se rendre dans les centres.

Dans une perspective de renforcement de l’aide aux victimes de violences sexuelles, particulièrement touchées par la situation actuelle difficile, les équipes de la ligne de chat «Violences sexuelles» ont été renforcées. En vue de répondre à l’augmentation considérable du nombre de contacts observée à la suite de la crise du Covid-19, j’ai pris la décision d’allouer des moyens supplémentaires à la ligne de chat «Violences sexuelles». Le montant supplémentaire de plus de 80 000 euros sert en premier lieu à augmenter les équipes de chat ainsi que d’accroitre les heures d’ouvertures et les possibilités de rendez-vous téléphoniques assurées par les psychologues spécifiquement formées à cet effet.

Je renvoie à la compétence de mes collègues, Madame Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et la Santé publique, pour davantage d’informations à propos des autres questions liées à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la santé des femmes.