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Question écrite n° 7-2171

de Latifa Gahouchi (PS) du 30 novembre 2023

au vice-premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Acide hyaluronique - Danger pour la santé - Vente - Encadrement - Concertation avec les entités fédérées

risque sanitaire
chirurgie esthétique
politique de la santé
commerce électronique

Chronologie

30/11/2023Envoi question (Fin du délai de réponse: 4/1/2024)
6/5/2024Rappel

Question n° 7-2171 du 30 novembre 2023 : (Question posée en français)

De nos jours, recourir à des injections d'acide hyaluronique est devenu chose courante pour lutter contre le vieillissement de la peau.

Pour injecter l'acide hyaluronique, il existe deux techniques: c'est avec une seringue et une aiguille ou bien par propulsion que le produit est envoyé à l'intérieur des muqueuses au moyen d'air comprimé.

Ce sont deux méthodes qui permettent à l'acide hyaluronique de traverser la barrière cutanée. Il s'agit d'actes médicaux qui devraient uniquement être pratiqués par des médecins ou des chirurgiens esthétiques.

Or, ces injections sont aujourd'hui parfois réalisées dans des salons esthétiques par des personnes qui se procurent clandestinement les produits et qui se lancent dans les injections sans aucune formation médicale.

Et, plus dangereux encore, un nouveau phénomène

fait beaucoup d'adeptes sur les réseaux sociaux, «TikTok» en tête: l'auto-injection d'acide hyaluronique, une pratique qui séduit de plus en plus de jeunes, notamment de très jeunes influenceuses, qui multiplient les vidéos de tutoriels pour réaliser soi-même ce genre d'injections.

En effet, depuis 2019, les dix-huit à trente-quatre ans recourent à davantage d'actes esthétiques que les cinquante à soixante ans. C'est une des informations que l'on peut trouver dans le livre «Génération bistouri: Enquête sur les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes» de Elsa Mari et Ariane Riou.

C'est un constat que tirent aussi les professionnels de la santé, notamment le docteur Roquet-Gravy, dermatologue au Grand-Hôpital de Charleroi, qui précisait sur les ondes de Vivacité le mardi 21 novembre 2023 que de plus en plus jeunes sont reçus à l'hôpital à la suite d'injections mal faites réalisées par des personnes non formées, voire par les patients eux-mêmes.

Il expliquait dans son interview que c'est une pratique inquiétante et très dangereuse car des injections mal faites peuvent avoir des conséquences dramatiques et irréversibles. D'une part, parce que l'on ne connaît pas la qualité des produits contenus dans ces injections. D'autre part, parce que le fait de s'injecter ces produits dans des zones sensibles peut conduire à des problèmes graves comme, par exemple, une nécrose des lèvres.

En Belgique, selon la Fédération nationale des pharmaciens, la délivrance de ces produits n'est possible en pharmacie que sur présentation d'une ordonnance, et donc, un contrôle médical.

Mais sur l'internet, il semblerait très facile de s'en procurer : en quelques clics, il est possible d'acheter des seringues ou des «stylos» qui permettent de s'injecter de l'acide hyaluronique. Ils sont vendus en «libre accès», pour une centaine d'euros, le tout, sans aucun contrôle de l'âge de l'acheteur, ou sans prodiguer une notice d'utilisation adéquate.

Face à cette situation, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme et demandent un encadrement réglementé de la vente de ces produits.

Cette problématique, par sa transversalité, relève bien de la compétence du Sénat.

Disposez-vous d'informations complémentaires sur le sujet?

Avez-vous eu des contacts avec les entités fédérées à propos d'un meilleur encadrement de la vente de l'acide hyaluronique ou tout autre produit s'y apparentant et présentant un danger pour la santé?