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Question écrite n° 7-1973

de Latifa Gahouchi (PS) du 12 avril 2023

au vice-premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Santé publique - Médicaments destinés aux diabétiques - Utilisation comme «coupe-faim» - Danger pour la santé des utilisateurs - Mesures - Collaboration avec les entités fédérées

diabète
médicament
politique de la santé
santé publique

Chronologie

12/4/2023Envoi question (Fin du délai de réponse: 12/5/2023)
3/10/2023Rappel

Question n° 7-1973 du 12 avril 2023 : (Question posée en français)

Si le sucre est identifié comme un ennemi de notre corps, il faut bien admettre également que les effets qu'il joue sur le métabolisme et les hormones sont terriblement complexes et dépendent aussi d'une personne à l'autre.

Le sucre n'est pas pour autant à éviter à tout prix mais, depuis quelques années, les réseaux sociaux et les influenceurs divers ont tendance à proposer à la population des «consultations médicales» via les messages ou publicités en tout genre.

En outre sont nombreux dans ce cadre des conseils «minceur-amaigrissement» donnés en dépit du bon sens.

Ainsi, par exemple, on a beaucoup entendu parler du mot-clic («hashtag») «Ozempic», un médicament utilisé par certains diabétiques, dont l'usage a été détourné pour son effet coupe-faim.

Selon mes informations, avec de telles pratiques, le danger en termes de santé publique serait bien réel. On cite notamment un risque de pancréatite pouvant aller jusqu'à la mort.

En ce moment, on voit beaucoup – sur les réseaux sociaux notamment – des publicités en rapport avec les capteurs de glycémie pour «contrôler son poids».

Il s'agit en substance d'un timbre («patch») rond placé à l'arrière du bras qui est utilisé par les personnes souffrant de diabète. Il mesure le niveau de sucre dans le sang et permet de prévenir une hypo- ou hyperglycémie.

Certes dans le cas du traitement de la maladie, ce capteur est un allié précieux puisqu'il a permis aux diabétiques de ne plus devoir se piquer.

Le problème réside dans le fait que sur les réseaux sociaux ou autres sources d'information, cet appareil est clairement convoqué pour d'autres motifs.

En fait, sans aucune base ni connaissance scientifique, le glucose sanguin serait devenu l'indicateur de ce qui est bon ou non à manger, et les pics glycémiques seraient vus comme le diable.

Ma question relève de la compétence du Sénat du fait de sa transversalité en ce sens que l'on est ici confronté à un problème de prévention de la santé de nos concitoyens et il est clair que ces pratiques n'y participent certainement pas.

«Vouloir gommer ces pics glycémiques, quand on n'est pas malade, est une ineptie», souligne Jean-François Thébau, vice-président de la Fédération française des diabétiques (FFD). Les informations trompeuses, qui sont en fait des interprétations fausses, constituent un schéma alimentaire inadapté et dangereux.

Ces capteurs de glycémie médicaux sont en fait détournés de leur fonction au détriment de la santé publique.

J'aimerais savoir si votre département est sensible à cette problématique et si des mesures ciblées ne seraient pas indiquées, en collaboration avec les entités fédérées, pour préserver la santé de nos concitoyens.