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Véhicules électriques - Dangerosité - Accident de la route - Implication - Nombre - Incendie - Protocole d'intervention - Forces de l'ordre et pompiers - Formations spécifiques
véhicule électrique
sécurité routière
premiers secours
accident de transport
9/2/2023 | Envoi question (Fin du délai de réponse: 16/3/2023) |
16/3/2023 | Réponse |
Dernièrement, la branche Suisse de l'assureur AXA dévoilait les résultats de la dernière étude d'accidentologie chez les conducteurs qui possèdent une voiture électrique. Le constat est interpellant car ces derniers ont plus de risques d'être impliqués dans un accident de la route.
D'après ces statistiques, les automobilistes qui détiennent une voiture électrique provoquent 50 % de collisions en plus par rapport aux véhicules classiques. La nette capacité d'accélération des véhicules électriques par rapport à celle des voitures thermiques serait une des causes.
L'assureur ajoute que le poids du véhicule électrique peut également être une source d'accident. En effet, certains soulignent que de façon générale, le poids de la voiture – électrique ou pas – a un impact sur la gravité des conséquences de l'accident, en particulier pour les autres usagers. Or ce poids est aujourd'hui en moyenne plus élevé du côté des électriques. Certains véhicules alimentés par batterie peuvent peser jusqu'à 2 500 kg. Le poids total de la batterie peut ainsi atteindre 600 kg dans les grands véhicules électriques.
Dans la mesure où la sécurité routière relève à la fois des compétences du niveau fédéral et des Régions, le caractère transversal de la question est suffisamment établi.
1) Si le rapport annuel de statistiques des accidents de la route n'établit pas de sous-distinction en fonction du type de voiture impliquée, disposez-vous néanmoins de chiffres allant dans le même sens que ceux de l'assureur AXA?
2) Toujours selon l'étude d'AXA, les véhicules électriques qui prennent feu sont aussi plus difficiles à gérer. Il faut dix fois plus d'eau ainsi que des techniques d'évacuation plus lourdes étant donné que le risque d'incendie peut perdurer plusieurs heures après l'accident.
a) Un protocole spécial d'intervention pour les forces de l'ordre ainsi que pour les pompiers a-t-il été établi en cas d'implication d'un véhicule électrique dans un accident?
b) En outre, des formations spécifiques concernant l'intervention sur véhicules électriques sont-elles dispensées aux policiers et aux pompiers?
3) Enfin, via les rapports d'interventions de police et des pompiers, observez-vous davantage d'accidents graves impliquant des véhicules électriques?
1) & 3) Pour les accidents impliquant des véhicules électriques, il n’est pas possible d’extraire des chiffres de la banque de données des accidents de la Business Unit «Police Management Accounting» de la police fédérale. En effet, la classe de véhicules «voitures particulières» ne fait pas de distinction selon le type de moteur (moteur à combustion interne ou moteur électrique). Il est donc impossible d’extraire des données sur les accidents impliquant spécifiquement un véhicule électrique.
Pour les accidents de la circulation dans lesquels les pompiers interviennent, la possibilité de l’inclure dans les rapports d’intervention des pompiers n’est prévue que depuis début 2022.
2) a) Le Centre de connaissances pour la sécurité civile (KCCE) travaille actuellement à la mise à jour de la procédure opérationnelle standardisée (POS) pour les incidents impliquant des véhicules hybrides et électriques, en coopération avec les pompiers. Cette POS est une meilleure pratique sur la façon de gérer de tels incidents, et est incluse dans la formation des pompiers. Par ailleurs, je vous informe qu’un groupe de travail relatif à la transition énergétique a été mis sur pied en 2022. Ce groupe de travail, composé d’experts (pompiers et du secteur privé), a pour objet de porter une réflexion sur les évolutions liées aux transitions énergétiques, et donc sur les véhicules électriques. Les réflexions de ce groupe de travail seront intégrées dans la procédure opérationnelle sur les véhicules électriques.
b) La formation de base (B01) pour les pompiers qui entrent en service comprend une partie sur les véhicules hybrides et électriques, dans le cadre des secours techniques et de la désincarcération en cas d’accidents avec ce type de véhicule. Il existe également une formation continue de six heures relative à ce sujet. Celle-ci est disponible à tous les pompiers belges, via les écoles du feu provinciales. Les deux formations comprennent des éléments théoriques et de la pratique.
Des formations existent afin que les membres de la police intégrée puissent réagir de manière appropriée aux différents types d’incendies et de dangers. Le contenu de ces formations peut évoluer en fonction des phénomènes qui se produisent. Ces formations ne comprennent pas de modules spécifiques sur les incendies de véhicules (incendies électriques et thermiques). Par ailleurs, je tiens à souligner l’existence d’une fiche incendie dans le «guide d’intervention terrain» qui donne des informations opérationnelles utiles aux équipes sur le terrain en cas d’appel sur un incendie. Enfin, les zones de police locales peuvent s’adresser aux écoles de police si elles souhaitent une formation complémentaire sur des sujets spécifiques.