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Question écrite n° 7-1582

de Steven Coenegrachts (Open Vld) du 5 avril 2022

à la ministre de l'Intérieur, des Réformes institutionnelles et du Renouveau démocratique

Guerre en Ukraine - Églises orthodoxes russes - Menaces - Chiffres et tendances - Sûreté de l'État - Mesures

Ukraine
guerre
église
Russie
sûreté de l'Etat
orthodoxie

Chronologie

5/4/2022Envoi question (Fin du délai de réponse: 5/5/2022)
5/5/2022Réponse

Aussi posée à : question écrite 7-1581

Question n° 7-1582 du 5 avril 2022 : (Question posée en néerlandais)

L'invasion russe en l'Ukraine a suscité une certaine russophobie aux Pays-Bas. Depuis l'invasion, les églises orthodoxes russes font face à des menaces et à des attaques contre leurs bâtiments. L'église Saint-Nicolas de Myre d'Amsterdam a ainsi été taguée. Des vandales antirusses ont peint sur le portail de l'église un «Z», symbole contesté que l'armée russe appose sur ses véhicules militaires impliqués dans la guerre. Le panneau d'affichage de l'église a lui aussi été abîmé. Pour des raisons de sécurité, la paroisse a renoncé à une célébration (cf. https://www.binnenlandsbestuur.nl/bestuur en organisatie/dreiging en agressie tegen russisch ortodoxe kerken).

Il est par ailleurs question de mails haineux et d'allusions à des cocktails Molotov. De nombreux fidèles fréquentant l'église seraient en outre confrontés quotidiennement à des messages d'intimidation et sont amenés régulièrement à se défendre parce qu'ils sont Russes (cf. https://www.gic.nl/nieuws/russisch orthodoxe kerk in groningen stopt voorlopig met rondleidingen na bedreigingen).

Cette hostilité est particulièrement pénible pour eux, d'autant plus que certaines églises orthodoxes russes soutiennent ou accueillent des réfugiés ukrainiens. En réalité, ces églises rassemblent donc plusieurs nationalités différentes.

L'Église orthodoxe russe d'Amsterdam a annoncé qu'elle ne fonctionne plus au sein du patriarcat de Moscou. C'est la décision qu'ont prise les quatre prêtres et le diacre après avoir subi des pressions de l'archevêque orthodoxe russe des Pays-Bas, Elisey. Ils ont précisé qu'ils ne partagent pas le point de vue de l'Église qui soutient l'invasion russe en Ukraine.

Ils ont demandé au Métropolite Athénagoras de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg à être intégrés dans son évêché. Athénagoras est le représentant du Patriarcat Œcuménique de Constantinople au sein de l'Église orthodoxe (cf. https://nos.nl/collectie/13888/artikel/2420909 russisch orthodoxe geestelijken in amsterdam verlaten kerk van moskou).

En ce qui concerne le caractère transversal de la question écrite : les différents gouvernements et maillons de la chaîne de sécurité se sont accordés sur les phénomènes qui doivent être traités en priorité au cours des quatre prochaines années. Ceux-ci sont définis dans la Note-cadre de sécurité intégrale et dans le Plan national de sécurité pour la période 2016-2019 et ont fait l'objet d'un débat lors d'une conférence interministérielle à laquelle les acteurs de la police et de la justice ont également participé. Cette question concerne dès lors une matière transversale, partagée entre l'autorité fédérale et les Régions, ces dernières intervenant surtout dans le volet préventif.

Je souhaiterais donc poser les questions suivantes.

1) Pouvez-vous me dire combien de signalements, de procès-verbaux, etc. relatifs à des faits visant les églises orthodoxes russes ont été enregistrés depuis l'invasion russe en Ukraine ? Dans quelles régions ont-ils déjà été enregistrés ?

2) Combien d'agressions contre des ressortissants russes ou biélorusses, inspirées par des motifs géopolitiques, a-t-on enregistrées depuis 2021 ? Ces agressions sont-elles en augmentation depuis l'invasion russe en Ukraine ?

3) Des mesures supplémentaires ont-elles été prises en concertation avec les administrations locales et les bourgmestres pour garantir la sécurité de ces lieux de rencontre ? Des plans d'action ont-ils été élaborés à ce sujet ? Pouvez-vous en expliquer le calendrier et le contenu ?

4) Dispose-t-on actuellement d'indices concrets d'attaques contre des églises orthodoxes russes ? Dans l'affirmative, les mesures de sécurité sont-elles renforcées ? Dans la négative, pour quelles raisons ?

5) La police ou la Sûreté de l'État ont-elles connaissance de quelconques pressions russes exercées sur nos églises orthodoxes russes, sur la communauté ou le personnel russes pour qu'ils justifient l'invasion russe en Ukraine ? Dans l'affirmative, combien de fois de telles pressions ont-elles eu lieu ? Pouvez-vous expliquer ? Quelles actions a-t-on entreprises ? Dans la négative, comment mettre nos églises à l'abri de telles pressions ?

Réponse reçue le 5 mai 2022 :

1) L’OCAM n’a connaissance que d’un seul fait à Anvers, fin mars, où une église russe orthodoxe a été recouverte de graffitis.

2) L’OCAM n’a pas reçu d’informations spécifiques concernant des attaques (personnelles) contre des ressortissants russes ou biélorusses, que ce soit depuis l’invasion russe du 24 février ou depuis 2021.

3) À l’exception d’un fait (voir question 1) aucun autre incident de sécurité justifiant des mesures supplémentaires n’est connu. L’OCAM a sensibilisé les services de police et de renseignement à détecter les éventuelles tensions au sein des différentes diasporas concernées et à les replacer dans leur contexte. Dès le début de la crise, nous avons attiré l’attention sur les lieux de rassemblement des différentes diasporas, dont les églises et supermarchés russes orthodoxes. Sur la base de cette évaluation des menaces et des recommandation, le NCCN a pris des mesures afin de sécuriser et protéger les intérêts ukrainiens et russes dans notre pays, et a appelé à une vigilance accrue à l’égard des églises orthodoxes et des supermarchés russes.

4) & 5) L’OCAM ne dispose pas de renseignements indiquant une menace concrète à l’égard d’églises russes orthodoxes et qui justifieraient un renforcement des mesures de sécurité. Les services (de police) locaux ont été invités via le NCCN à surveiller et suivre la situation sur place.