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Question écrite n° 7-1476

de Alexander Miesen (MR) du 3 février 2022

à la ministre de l'Énergie

Energiepreise - Senkung - Energieabhängigkeit - Abschaltung der Atomkraftwerke - Auswirkung Prix de l'énergie - Diminution - Dépendance énergétique - Arrêt des centrales nucléaires - Répercussions

prix de l'énergie
indépendance énergétique
déclassement de centrale
production d'énergie

Chronologie

3/2/2022Envoi question (Fin du délai de réponse: 10/3/2022)
9/5/2022Réponse

Question n° 7-1476 du 3 février 2022 :

Diese Frage betrifft die Energiepreise (föderale Materie), welche die unterschiedlichen Kompetenzen anderer Gemeinschaften und Regionen berühren.

Auf meine Frage Nr. 7-1208 (27. April 2021) in Bezug auf die Stromversorgung haben Sie mir geantwortet, dass die Energiekosten für die Bevölkerung bezahlbar bleiben müssten und die Föderalregierung dementsprechend Maßnahmen ergreifen werde, um diese Bezahlbarkeit zu garantieren, bzw. zu überwachen.

Nun steigen die Energiepreise stetig weiter. Die Abschaltung der Atomkraftwerke und die damit verbundene Abhängigkeit, von anderen Ländern, sowohl bei der Versorgung als auch beim Preis, bereiten mir Sorge. Der aktuelle Konflikt rund um die Ukraine und die damit verbundenen Konsequenzen für die Energieversorgung Europas dokumentieren m.E. nochmals deutlich, wie gefährlich diese erhöhte Abhängigkeit sein kann.

Daher erlaube ich mir, Ihnen folgende Fragen zu stellen:

1) Wie schätzen Sie für Belgien die Auswirkung der Abschaltung der Atomkraftwerke auf die Energieversorgung und die Energiepreise ein?

2) Sehen Sie Möglichkeiten, die Energieabhängigkeit und die damit verbundenen steigenden Kosten einzuschränken?

3) Wie soll Belgien zukünftig mit Energie versorgt werden?

_____________________

La présente question porte sur les prix de l'énergie (matière fédérale) qui touchent aux compétences des Communautés et Régions.

À ma question n° 7-1208 (27 avril 2021) relative à l'approvisionnement électrique, vous avez répondu que le coût de l'énergie doit rester abordable pour la population et que le gouvernement fédéral prendra, en conséquence, des mesures visant à garantir des prix abordables ou à les contrôler.

Les prix de l'énergie ne cessent d'augmenter à l'heure actuelle. Je suis préoccupé par l'arrêt des centrales nucléaires et la dépendance qu'il implique vis-à-vis d'autres pays, aussi bien en matière d'approvisionnement que de prix. Selon moi, le conflit actuel concernant l'Ukraine et ses répercussions sur l'approvisionnement énergétique de l'Europe illustrent de nouveau clairement à quel point cette dépendance accrue peut être dangereuse.

Je me permets dès lors de vous poser les questions suivantes :

1) Selon vos estimations, quelles seront les répercussions de l'arrêt des centrales nucléaires sur l'approvisionnement énergétique et les prix de l'énergie en Belgique ?

2) Comment pensez-vous qu'il soit possible de limiter la dépendance énergétique et la hausse des prix qui en découle ?

3) Comment la Belgique devra-t-elle s'approvisionner en énergie à l'avenir ?

Réponse reçue le 9 mai 2022 :

1) En ce qui concerne la sécurité d’approvisionnement en électricité, j’ai mis en place un mécanisme de rémunération de capacité («CRM»), qui vise à maintenir les capacités existantes sur le marché et à attirer de nouvelles capacités afin de faire face à la sortie du nucléaire. Une première enchère réussie a été organisée en octobre à cet effet.

Le prix de l’électricité dans chaque pays est presque toujours déterminé par les centrales à combustibles fossiles, même si ces centrales ne sont pas situées dans ce pays. Les centrales à combustibles fossiles sont presque toujours la forme de production d’énergie la plus coûteuse, principalement en raison du coût du combustible et de l’achat obligatoire de droits d’émission dans le cadre du système européen d’échange de quotas d’émission (ETS). Néanmoins, ils sont toujours sélectionnés sur le marché Day-Ahead parce que la quantité de production d’électricité moins chère et à faibles émissions est trop faible pour répondre à la demande européenne. Par conséquent, les centrales électriques à combustibles fossiles sont le principal facteur déterminant du prix de gros de l’électricité.

Dans le contexte du rapport récemment préparé sur la sécurité d’approvisionnement, l’accessibilité financière et la durabilité, divers scénarios ont été examinés en ce qui concerne les implications de la sortie du nucléaire sur l’approvisionnement. Par exemple, le scénario consistant à maintenir 2 GW de capacité nucléaire en ligne a été comparé à des scénarios impliquant une sortie complète du nucléaire. Par la suite, les prix du gaz et les prix des droits d’émission de CO2 varient entre différents niveaux. Les résultats montrent que le prix de gros de l’électricité en Belgique est fortement exposé au prix du gaz: dans tous les scénarios, une augmentation du prix du gaz entraîne une augmentation proportionnelle du prix de l’électricité. Une augmentation du prix des droits d’émission de CO2 est incluse pour environ 40 % dans l’augmentation du prix de l’électricité. En revanche, la différence de prix moyenne entre le scénario de sortie totale du nucléaire et les autres scénarios est très limitée.

Lorsque le prix du gaz est bas et que le prix du CO2 est élevé, une situation claire de gas-before-coal se produit, les nouvelles centrales au gaz efficaces poussant les centrales au lignite et au charbon à forte intensité de carbone vers la fin de la courbe d’approvisionnement. Cela augmente la rentabilité des centrales à gaz et réduit les heures de fonctionnement des centrales à charbon. Lorsque le prix du CO2 est bas et que le prix du gaz est élevé, l’effet inverse de coal-before-gas se produit.

Les simulations permettent de conclure que le prix de gros de l’électricité en Belgique est déterminé, aujourd’hui et à l’avenir, principalement par le prix du gaz et, en deuxième lieu, par le prix du CO2. Les effets très limités d’une sortie complète du nucléaire avec un CRM «grand» ou «petit» (en termes de nombre de nouvelles centrales à gaz), ou d’une extension de la capacité nucléaire de 2 GW sur le prix de gros de l’électricité sont d’un ordre de grandeur inférieur à ceux des prix du gaz et du CO2.

2) La Belgique prend des mesures structurelles pour réduire durablement sa dépendance à l’égard des sources d’énergie fossiles et son exposition aux risques à coût élevé. Outre la poursuite de l’expansion prévue de la production d’électricité renouvelable (je pense en particulier à l’expansion substantielle de notre capacité offshore par la construction d’un parc éolien supplémentaire dans nos eaux territoriales), il est également prévu de poursuivre l’expansion de notre capacité d’interconnexion belge.

En ce moment, la Belgique est bien sûr soumise aux fortes fluctuations imprévues des prix sur les marchés internationaux de l’énergie, en premier lieu le prix du gaz.

Il convient toutefois de souligner que (a) dans le cas du gaz, la Belgique occupe une position centrale dans un réseau d’interconnexion très bien développé et (b) ne dépend pas directement des importations de gaz naturel russe.

3) En termes de production d’électricité, le rôle des sources d’énergie renouvelables (éoliennes offshore et onshore et énergie solaire) sera de plus en plus important en Belgique à l’avenir. Grâce à un réseau d’interconnexion plus développé, la Belgique pourra compter beaucoup plus qu’aujourd’hui sur la production d’électricité renouvelable à l’étranger. À l’avenir, la production d’électricité à partir de combustibles fossiles sera de plus en plus limitée à une capacité tampon temporaire pour les moments où une demande d’électricité relativement élevée ne peut pas être satisfaite temporairement par la production d’énergie renouvelable disponible.

À l’avenir, l’hydrogène jouera également un rôle important en tant que source d’énergie alternative supplémentaire.