Centre d'étude Guerre et Société (CEGES) - Archives générales du royaume - Intégration - Bilan
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Seconde Guerre mondiale
24/5/2016 | Envoi question (Fin du délai de réponse: 23/6/2016) |
17/6/2016 | Réponse |
En janvier 2016, le Centre d'étude Guerre et Société (CEGES) a été absorbé par les Archives générales du royaume (AGR).
Le CEGES a été créé en 1967 et a réalisé des travaux qui ont eu un grand impact du point de vue de la recherche historique en Belgique. Parmi ceux-ci, " La Belgique docile " sur la persécution des Juifs de Belgique ou encore l'enquête sur l'assassinat de Julien Lahaut.
Le point fort de ce Centre était pour beaucoup le fait de conjuguer les points de vue du nord et du sud du pays en ayant recours à des historiens de tous horizons en Belgique, cela créant un point de vue riche, croisé et diversifié des réalités historiques.
Certaines inquiétudes avaient donc émergé quant à sa capacité à maintenir ce niveau d'analyse et à rester une plate-forme de recherche basée sur la coopération entre les historiens du pays sur diverses thématiques. Cependant, l'exposé des motifs de la loi était très rassurant sur ce point : " La direction opérationnelle bénéficie de l'autonomie nécessaire pour préserver les spécificités du CEGES. "
Mes questions sont les suivantes :
1) Quelques mois après l'intégration du CEGES aux Archives générales du royaume, quel bilan en tirez-vous ? Les objectifs d'une meilleure préservation et accessibilité des archives qui ont motivé cette absorption ont-ils selon vous été atteints ?
2) Le travail du CEGES, notamment du point de vue de son indépendance, a-t-il été affecté ?
3) Avez-vous pu recueillir le point de vue de scientifiques afin de voir la manière dont ce changement est perçu quelques mois après ?
L’intégration du CegeSoma comme direction opérationnelle (DO) au sein des Archives de l’État est un processus à divers niveaux, tant administratifs et financiers que scientifiques. Après cinq mois, il est sans doute prématuré de faire déjà un premier bilan détaillé.
1) Les archives du CegeSoma ont toujours été accessibles de façon exemplaire et l’amélioration de leur préservation et de leur accès n’était pas la motivation première. Cependant, l’alignement des normes d’ouverture à la recherche et d’inventoriage sur celles des Archives de l’État pourra à moyen terme augmenter la qualité.
2) Depuis le 1er janvier 2016, les décisions en matière de budget et de personnel ne sont plus prises au niveau du CegeSoma mais du conseil de direction des Archives de l’État. L’autonomie scientifique est garantie, vu que les missions de la DO CegeSoma ont été reprises telles quelles dans l’arrêté royal d’exécution et ajoutées aux missions des Archives, et que la continuité d’un comité scientifique spécifique est prévue. Celui-ci est compétent pour transmettre des avis au conseil scientifique des Archives, conseil où le CegeSoma est lui-même représenté par deux membres (le directeur et le président du comité).
3) L’intégration du CegeSoma aux Archives de l’État constitue une opportunité pour les deux. C’est évidemment un processus qui prend du temps, le CegeSoma ayant été un petit centre autonome depuis toujours. La proximité disciplinaire entre les scientifiques facilite grandement l’intégration. Le statut du CegeSoma se trouve consolidé et il bénéficie des infrastructures des Archives, notamment en province, pour pouvoir rayonner dans tout le pays. L’avenir du Journal of Belgian History est assuré grâce aux Éditions des Archives, qui disposent de leur propre imprimerie. Des initiatives ont été prises pour renforcer les liens entre les scientifiques (organisation d’une journée annuelle rassemblant tous les scientifiques afin de développer l’esprit de corps, collaboration dans le cadre du programme BRAIN et d’autres projets de recherche conjoints, etc.).