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Question écrite n° 6-2109

de Lionel Bajart (Open Vld) du 11 janvier 2019

au vice-premier ministre et ministre des Finances, chargé de la Lutte contre la fraude fiscale, et Ministre de la Coopération au développement

Sites internet des pouvoirs publics - Sécurité des communications - Fuites - Amélioration de la sécurité - Mesures

Internet
criminalité informatique
protection des données
Pays-Bas
ministère
administration publique
site internet

Chronologie

11/1/2019Envoi question (Fin du délai de réponse: 14/2/2019)
5/2/2019Réponse

Réintroduction de : question écrite 6-1184

Question n° 6-2109 du 11 janvier 2019 : (Question posée en néerlandais)

Les connexions vers de nombreux sites internet des pouvoirs publics néerlandais ne sont pas bien sécurisées. C'est ce qui ressort de l'étude réalisée par l'Open State Foundation, une organisation non lucrative qui « veut augmenter la transparence en politique ». On peut reconnaître une connexion sécurisée au petit cadenas qui apparaît dans le moteur de recherche.

L'organisation a examiné 1.816 sites internet des pouvoirs publics ; seuls 44 % d'entre eux ont des connexions sécurisées. 6 % ont effectivement une connexion sécurisée mais ne l'ont pas bien configurée, ce qui laisse la porte ouverte à des piratages.

La connexion vers le site internet de la Rijksrecherche n'est pas sécurisée. Cette section de la police néerlandaise mène des enquêtes sur les manquements commis par des fonctionnaires publics, notamment des collaborateurs de police. Jusqu'à la fin du mois de novembre 2016, quiconque dénonçait un manquement sur le site de la Rijksrecherche courait toutefois le risque que son message soit lu par d'autres personnes. Cela pouvait par exemple se faire par des bornes wifi publiques, comme dans le train, dans un hôtel ou dans un restaurant : la connexion était alors facile à intercepter.

Après que le site d'information néerlandais NOS a signalé la chose, le formulaire de dénonciation a été enlevé du site. Un porte-parole a fait savoir qu'il n'était temporairement plus possible de signaler des abus. Les citoyens qui ont des informations à communiquer peuvent encore téléphoner. On examine si des mesures de suivi sont nécessaires.

Même la page d'accueil du site internet de l'administration fiscale n'a pas de connexion sécurisée. L'accès au site de l'administration fiscale est bien sécurisé mais comme la page d'accueil ne l'est pas, un hacker peut forcer une connexion non sécurisée. Cela peut par exemple se faire en créant une fausse borne wifi dans une gare ou un autre endroit très fréquenté.

Ironie de la situation : la connexion du site officiel qui est censé promouvoir une administration consciente des dangers d'internet, n'est pas bien sécurisée.

L'étude concernait les pages d'accueil des sites internet publics ; il est possible que certaines parties des sites soient mieux sécurisées. Les experts en sécurité informatique conseillent toutefois de prévoir une connexion sécurisée pour l'ensemble du site internet. On peut reconnaître les sites non sécurisés à l'absence de cadenas dans le moteur de recherche.

De même, certains sites internet d'ambassades néerlandaises dans des pays où les droits fondamentaux de l'homme sont violés, ne sont pas sécurisés avec une connexion https en bon état de marche.

Une étude menée antérieurement sur les sites des pouvoirs publics dans notre pays a révélé des défauts similaires. Fedict, le service public fédéral Technologie de l'Information et de la Communication, a réagi en indiquant qu'il allait exécuter plus rapidement les mesures prévues pour améliorer le cryptage SSL.

Quant au caractère transversal de la question : les différents gouvernements et maillons de la chaîne de sécurité se sont accordés sur les phénomènes qui doivent être traités en priorité au cours des quatre prochaines années. Ceux-ci sont définis dans la Note-cadre de sécurité intégrale et dans le Plan national de sécurité pour la période 2016-2019 et ont fait l'objet d'un débat lors d'une conférence interministérielle à laquelle les acteurs de la police et de la justice ont également participé. La criminalité informatique est l'une des grandes priorités établies. Cette question concerne dès lors une compétence régionale transversale, les Régions intervenant surtout dans le volet préventif.

C'est pourquoi je souhaite vous poser les questions suivantes :

1) N'y a-t-il aucun risque de sécurité pour les sites internet des services publics fédéraux relevant de vos compétences ainsi que pour vos propres sites ? Pouvez-vous dresser la liste des sites dont vous avez la responsabilité ?

2) N'y a-t-il aucun risque, lorsque des utilisateurs se connectent via des bornes wifi, que l'on puisse lire les messages échangés avec des sites de services publics dont vous avez la responsabilité ? Pouvez-vous détailler votre réponse ?

3) Est-il vrai que parmi les sites internet des services publics qui utilisent effectivement une connexion https, il y en a encore un certain nombre qui sont configurés de telle sorte qu'ils présentent également un risque de sécurité ?

4) Pouvez-vous énumérer les sites officiels relevant spécifiquement de vos compétences en y incluant les sites des services publics fédéraux relevant de vos compétences et les sites des services extérieurs ?

5) Les mesures annoncées par le passé pour améliorer le cryptage SSL ont-elles effectivement été réalisées par Fedict sur tous les sites relevant de vos compétences ? Pouvez-vous fournir des explications concrètes à ce sujet ?

6) Pouvez-vous garantir qu'aucun des sites relevant de vos compétences ne travaille plus avec SSL-3 ? Le cas échéant, pouvez-vous expliquer votre réponse ?

7) Pouvez-vous énumérer concrètement les mesures qui ont déjà été prises depuis que l'étude réalisée sur les sites des services publics belges a mis en lumière certains défauts, en vue de sécuriser la connexion avec les sites internet des services publics ?

Réponse reçue le 5 février 2019 :

1) Il existe toujours des risques de sécurité lorsque l’on met à disposition des services web. Ces risques sont minimalisés par l’utilisation de systèmes de chiffrement et d’authentification renforcés :

firewalls et systèmes de prévention d’intrusion ;

mises à jour régulières des serveurs et des logiciels applicatifs ;

techniques de programmation plus sécurisés ;

audits réguliers et tests d’intrusion ;

etc.

Concrètement, la société Proximus est actuellement chargée de la protection des sites web du service public fédéral (SPF) Finances, dans le cadre du contrat Security As A Service. La société Toreon est actuellement chargée, dans le cadre du même contrat, des missions d’audit.

La page d’accueil du SPF Finances est https://finances.belgium.be. Les applications web du SPF Finances (appelés « e-services ») sont accessibles depuis cette page. Ils sont pour la plupart centralisés derrière le domaine https://eservices.minfin.fgov.be. Les pages connues telles que https://www.taxonweb.be et https://www.myminfin.be renvoient automatiquement vers ce domaine.

Quelques applications se trouvent encore derrière le nom de domaine https://ccff02.minfin.fgov.be. Ces applications passeront, à terme, vers le domaine https://eservices.minfin.fgov.be.

Les sites https://finances.belgium.be, https://eservices.minfin.fgov.be et https://ccff02.minfin.fgov.be utilisent déjà un système de chiffrement renforcé. Il est possible de vérifier la qualité du système de chiffrement utilisé via le site indépendant https://www.ssllabs.com/ssltest/. Il ressort de ce test que nos sites web n’autorisent plus le protocole SSL-3 et, qu’en plus, ils obtiennent le score le plus élevé, à savoir A.

À côté du système de chiffrement renforcé de la communication, le système d’authentification des utilisateurs est également puissant. Pour accéder à des données personnelles ou à des dossiers, l’utilisateur est amené à s’authentifier sur la plateforme fédérale d’authentification CSAM qui dispose de différents systèmes d’authentification :

carte d’identité électronique ;

ITSME ;

application mobile ou code de sécurité.

Les principaux sites web du SPF Finances sont les suivants :

https://eservices.minfin.fgov.be ;

https://www.myminfin.be ;

https://www.myminfinpro.be ;

https://finances.belgium.be ;

https://ccff02.minfin.fgov.be.

2) La communication avec les sites gouvernementaux du SPF Finances se fait via le protocole HTTPS (cryptage TLS). Cette communication cryptée a lieu entre l’appareil de l’utilisateur final d’une part, et le serveur web du SPF Finances, d’autre part. En raison de l’utilisation d’un système de chiffrement renforcé, aucune interception de cette communication par des tiers ne peut avoir lieu sur des systèmes intermédiaires.

3) Il existera toujours un risque résiduel qu’un site web se fasse attaquer. Concrètement, la société Proximus est actuellement chargée de la protection des sites web du SPF Finances, dans le cadre du contrat Security As A Service. La société Toreon est actuellement chargée, dans le cadre du même contrat, des missions d’audit.

4)

https://eservices.minfin.fgov.be ;

https://www.myminfin.be ;

https://www.myminfinpro.be ;

https://finances.belgium.be ;

https://ccff02.minfin.fgov.be.

5) Les certificats de nos sites web ont été renouvelés l'année dernière. Le chiffrement qui leur a été associé a également été amélioré, suite à la migration vers une nouvelle infrastructure firewall gérée par Proximus.

6) Les sites mentionnés ci-dessus n’utilisent plus de SSL-3. On ne peut toutefois pas exclure qu'il existe encore des anciens sites web en ligne qui utilisent le protocole SSL-3. Cependant, ces sites ne seront plus utilisés pour les services de base du SPF Finances, à l'égard du citoyen.

7) Les certificats de nos sites web ont été renouvelés l'année dernière. Le chiffrement qui leur a été associé a également été amélioré, suite à la migration vers une nouvelle infrastructure firewall gérée par Proximus. Des audits seront également effectués dans les prochains mois par la société externe Toreon.