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Question écrite n° 6-1543

de Jean-Jacques De Gucht (Open Vld) du 12 septembre 2017

au vice-premier ministre et ministre de la Sécurité et de l'Intérieur, chargé de la Régie des bâtiments

Associations caritatives religieuses - Dons provenant des États du Golfe - Pays-Bas - Chiffres

pays du Golfe
don
islam
intégrisme religieux
institution religieuse
capitaux étrangers

Chronologie

12/9/2017Envoi question (Fin du délai de réponse: 12/10/2017)
5/4/2018Rappel
9/12/2018Dossier clôturé

Aussi posée à : question écrite 6-1544
Aussi posée à : question écrite 6-1545
Réintroduite comme : question écrite 6-2140

Question n° 6-1543 du 12 septembre 2017 : (Question posée en néerlandais)

Au cours de ces dernières années, dix-huit organisations musulmanes établies aux Pays-Bas ont reçu 10 millions d'euros d'associations caritatives koweïtiennes. C'est ce qui ressort d'un relevé des dons étrangers que le Koweït a récemment transmis au ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas. C'est la première fois qu'un État du Golfe partage des informations sur le volume des transferts financiers et communique les noms des organisations qui reçoivent des fonds. Il ressort du relevé en question que la mosquée Al Fitrah d'Utrecht a reçu des fonds d'une origine suspecte, contrairement à ce qu'elle a elle-même déclaré. Les fonds provenaient de la « Revival of Islamic heritage Society » qui figure sur la liste américaine des organisations terroristes. Ces transferts financiers m'inquiètent car ils ont des conséquences néfastes pour l'intégration des musulmans. Ces dons sont en effet versés à des organisations religieuses qui propagent le salafisme. Le Koweït est, avec l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, le plus important bailleur de fonds étranger des mosquées dans notre pays.

En ce qui concerne le caractère transversal de la question : la Région peut reconnaître des lieux de culte – en particulier « des communautés islamiques locales » sur proposition de l'Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB). La reconnaissance s'appuie sur plusieurs avis, notamment un avis de la Sûreté de l'État. Les lieux de culte reconnus doivent respecter certaines conditions, entre autres la tenue d'une comptabilité correcte. Cette question concerne une compétence régionale transversale. Je me réfère au rapport relatif à la radicalisation en Belgique, approuvé récemment par la commission spéciale « Radicalisation » du Sénat.

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1) Au cas où vous ne posséderiez pas un relevé détaillé des dons versés par le Qatar, les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite à des organisations religieuses établies dans notre pays, êtes-vous disposé à le réclamer à ces États du Golfe, comme l'a fait votre homologue néerlandais, et ce, pour connaître tant l'origine précise des fonds que les organisations bénéficiaires et les montants y afférents ? Dans la négative, pourquoi ? Dans l'affirmative, pouvez-vous fournir des explications concrètes ?

2) Pensez-vous comme moi qu'en tant que pouvoirs publics, nous devons pouvoir disposer de ces informations détaillées et ce, en vue d'une lutte efficace contre la radicalisation et contre la propagation de l'islam radical dogmatique ? En effet, les dons vont souvent de pair avec une emprise sur la mosquée ou l'association concernée, entre autres en ce qui concerne le choix du prédicateur, en particulier dans les mosquées non reconnues.