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Question écrite n° 5-9140

de Jean-Jacques De Gucht (Open Vld) du 24 mai 2013

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

L'engagement militaire belge au Mali et la possibilité de prises d'otages

Mali
séquestration de personnes
intégrisme religieux
force multinationale

Chronologie

24/5/2013Envoi question
15/10/2013Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-3332

Question n° 5-9140 du 24 mai 2013 : (Question posée en néerlandais)

Le 11 janvier, la France a lancé l'opération Serval au Mali. Des groupes islamiques radicaux, tels Aqim, qui sont soutenus par l'Arabie saoudite sont progressivement devenus une réelle menace pour le pouvoir central à Bamako. La Belgique s'est engagée à envoyer environ 75 soldats, deux hélicoptères et deux C-130 comme soutien logistique. Au début, la mission remporta un énorme succès, et la France est rapidement parvenue à sensibiliser l'Europe à un engagement européen. La mission EUTM qui sera bientôt lancée s'en est ensuivie. L'objectif est de former les troupes maliennes de manière à trouver une solution africaine au conflit. Deux cent formateurs seront envoyés avec une fois encore 250 à 300 militaires qui doivent protéger les formateurs. La Belgique s'engage aussi dans ce projet et a promis 50 militaires pour protéger les formateurs.

Mais les dangers de la mission sont de plus en plus évidents, et nous ne pouvons pas les ignorer. Le grand nombre de citoyens français pris en otage en témoigne. Une véritable industrie de la rançon se serait développée dans la région.

J'aimerais obtenir une réponse aux questions suivantes.

1) Combien de Belges se trouvent-ils actuellement dans la région, c'est-à-dire au Mali et dans les pays voisins ?

2) Notre engagement croissant nous fait-il courir le risque que des Belges soient aussi la cible de prises d'otages ?

3) Le ministre prévoit-il des mesures spécifiques afin d'éviter une telle situation ? Un scénario est-il prévu au cas où un ou plusieurs Belges seraient pris en otage ?

Réponse reçue le 15 octobre 2013 :

En réponse à la question de l’Honorable membre, je peux lui fournir les réponses suivantes :

  1. Sur base des données dont disposent nos différentes ambassades compétentes, 1 100 compatriotes résident d’une façon permanente dans la région. Une grande partie de ces belges y est active professionnellement, de plus parce qu’ils possèdent la double nationalité. En ce qui concerne le tourisme, il n’est pas possible de fournir des chiffres précis pour cette région. Il est supposé que ce nombre est assez restreint (une dizaine par an) puisqu’un avis de voyage négatif a été formulé pour presque tous ces pays. Une demande auprès de la fédération des tour-opérateurs confirme ce soupçon.

  2. Je souhaite porter à l’attention de l’honorable membre que le risque d’enlèvement ne peut jamais être totalement exclu, indépendamment d’une participation à l’opération Serval au Mali.

  3. Le Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères agit de deux manières. Premièrement, en communiquant vers le citoyen par le biais d’avis de voyage. Vu la problématique actuelle dans le Sahel, un avis de voyage négatif fut publié pour la majorité des pays dans la région. Les avis de voyage de ces pays contiennent par ailleurs également des références explicites au risque d’enlèvement. De cette manière, nous essayons de limiter le nombre de voyages vers ces pays et conscientiser autant que possible les citoyens de ce risque.

    Deuxièmement, en envoyant des avertissements par SMS/e-mail aux belges se trouvant déjà sur place et dont les coordonnées sont connues de nos postes diplomatiques.

    Si un citoyen belge serait néanmoins pris en otage, l’Etat belge fournira tous les efforts afin de s’assurer de sa libération.