Secteur de la distribution - Projet PIEK - Résultats probants - Extension aux plus petites entreprises - Aides spécifiques éventuelles
approvisionnement
distribution commerciale
magasin à grande surface
petit commerce
17/2/2012 | Envoi question |
19/4/2012 | Réponse |
Selon Comeos, la fédération belge de la distribution, le projet PIEK, qui a été testé en Flandre, serait un succès. Comeos plaide donc pour que ce système soit étendu à l'ensemble de la Belgique.
Selon ce projet, dans sept villes flamandes, une vingtaine de magasins Delhaize et Colruyt ont en effet été exclusivement livrés en marchandises durant les heures creuses pendant un an et demi.
Les chaînes de magasins auraient investi dans des camions silencieux, dans du matériel permettant un chargement et déchargement sans nuisances sonores, dans des adaptations des magasins ainsi que dans les formations pour le personnel.
Il n'y aurait eu aucune plainte de la part des riverains durant l'expérience et Comeos met en avant le gain de temps important pour les commerçants, la diminution du stress des chauffeurs et une réduction de la consommation de carburant atteignant jusqu'à 30 % pour justifier la généralisation du système PIEK à l'ensemble de la Belgique.
Êtes-vous favorable à ce système ? Dans l'affirmative, comptez-vous mettre en place une aide spécifique pour les plus petites entreprises qui souhaiteraient faire des aménagements en vue d'appliquer ce système ? Si oui, lesquelles ?
Le développement des livraisons aux heures creuses est une excellente évolution. Les avantages de la livraison de nuit sont nombreux. Elle octroie une flexibilité pour le transporteur : il ne doit en effet pas livrer tout le monde en même temps, ce qui est parfois le cas en début de journée. Elle permet une efficience accrue dans la gestion des ressources humaines : toutes les marchandises étant sur place, les collaborateurs peuvent stocker et achalander les rayons sans délai. Elle génère enfin un gain de temps pour les chauffeurs, notamment par l’absence d’embouteillage aux heures de livraison. En conséquence, développer une pareille expérience en Wallonie pourrait être intéressant.
La livraison de nuit se heurte toutefois à quelques difficultés. Ainsi, ces livraisons ne sont possibles que si les infrastructures conviennent. Elle nécessite des sas de déchargement par catégorie de produits (fruits & légumes réfrigérés, sas épicerie, sas non-alimentaire, sas pour reprise palette, vidanges, plastiques,…) pour le stockage afin que les travailleurs du magasin puissent s’en occuper dès leur arrivée. Par conséquent, ce système est actuellement difficilement applicable dans les centres urbains qui comptent des moyennes ou petites surfaces commerciales, les bâtiments n’étant pas adaptés (pas assez de place et pas de matériel suffisant, tel des frigos) et non-extensibles. La livraison de nuit peut engendrer en outre un problème de nuisance sonore au préjudice des habitants, bien que les petites et moyennes surfaces commerciales mettent tout en œuvre afin que les principaux volumes arrivent avant sept heures du matin. Enfin, certains produits ne peuvent pas être livrés de nuit, tels les surgelés, en raison du risque de rupture de la chaîne du froid et du nécessaire respect des réglementations Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA). D’autres produits délicats comme la viande nécessitent un traitement particulier en termes de livraison.
S’agissant de la pertinence d’une aide spécifique pour les plus petites entreprises, il ne semble pas nécessaire de subsidier le dispositif ou de créer une aide spécifique. Il ressort de nos consultations que le procédé de livraison de nuit se développe naturellement, par l’intérêt économique évident qu’il représente pour l’acteur économique. Toutefois, une sensibilisation pourrait être opérée auprès des secteurs par le biais d’une campagne de promotion.