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Question écrite n° 4-828

de Sfia Bouarfa (PS) du 22 avril 2008

au ministre des Affaires étrangères

Relations États-Unis-Cuba - Commission for Assistance to a free Cuba - Visite d’un responsable américain au SPF Affaires étrangères - Position de la diplomatie belge

États-Unis
Cuba
relation diplomatique
ingérence
coup d'État

Chronologie

22/4/2008Envoi question (Fin du délai de réponse: 22/5/2008)
25/8/2008Réponse

Question n° 4-828 du 22 avril 2008 : (Question posée en français)

Les États-Unis ont désigné en 2005 Monsieur Caleb McCarry « Coordinateur pour la transition à Cuba ». Pour ce faire, il dispose d’une dotation de 100 millions de dollars et de l’assistance d’une Commission dont les membres, nommés par l’administration Bush, doivent former le futur gouvernement cubain dès la chute du régime actuel. Cette Commission aurait pour finalité de préparer un coup d’État par l’appauvrissement d’une population déjà exsangue par quarante-cinq ans d’un embargo impitoyable.

Pour réaliser son objectif, le rapport 2006 de cette Commission, dénommée « Commission for Assistance to a free Cuba », nous apprend que 31 millions de dollars seront affectés au financement de l’opposition à Cuba, 10 millions pour stimuler la subversion dans les universités, 24 millions pour inciter à la propagande contre Cuba et 15 millions pour obtenir le soutien de la communauté internationale. Au regard de l’importance du budget consacré à cette cause, il est évident que le soutien de la population n’est pas acquis.

En date du 8 avril 2008, Monsieur Caleb McCarry a été reçu officiellement par un des responsables de la direction Amérique Latine de votre département. Il a également été reçu par quelques parlementaires européens.

Sa mission consiste à persuader les capitales européennes d’aligner leurs positions à l’égard de Cuba sur celles des États-Unis et d’infléchir la volonté européenne de réduire, voire d’éliminer, les sanctions adoptées contre Cuba par l’Union européenne en juin 2003.

La position de la Belgique, sans soutenir le régime castriste, a toujours fait preuve d’une position diplomatique autonome, cherchant par la voie du dialogue et de la coopération à communiquer aux autorités cubaines leurs préoccupations dans certains domaines. Cette visite de Monsieur Caleb McCarry est loin de correspondre au climat de respect mutuel existant dans nos relations avec des États souverains, dont Cuba, qui est pourtant une tradition de notre diplomatie.

Pourriez-vous m’informer du contenu de la discussion de votre département avec Monsieur Caleb McCarry ? Cette rencontre officielle marque-t-elle un changement de cap de notre diplomatie ?

Réponse reçue le 25 aôut 2008 :

C'est suite à une demande d'entretien de l'ambassade des États-Unis que mon administration a reçu la délégation américaine dont faisait partie Monsieur Caleb McCarry.

En outre, mon administration répond favorablement aux demandes d'entretiens provenant de l'ambassade de Cuba.

La position de la Belgique au sujet de Cuba s'inscrit dans le cadre de l'Union européenne. Dans sa réunion du 23 juin 2008, le Conseil a adopté comme conclusion qu'il incite le Cuba à mener un dialogue complet et ouvert. Dans ce contexte, le Conseil se déclare disposé à lever définitivement les mesures qui ont été suspendues en 2003.