Question écrite n° 4-7159

de Hugo Vandenberghe (CD&V) du 10 mars 2010

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de l'Intégration sociale

Somnifères et calmants - Consommation en Belgique - Quantités - Mesures

Organe international de contrôle des stupéfiants
tranquillisant
substance psychotrope
statistique officielle
sensibilisation du public

Chronologie

Question n° 4-7159 du 10 mars 2010 : (Question posée en néerlandais)

Les chiffres de l'ONU montrent que nul ne consomme davantage de somnifères et de calmants que le Belge.

L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a mis en garde contre des abus par les patients et des prescriptions inadéquates par les médecins.

Les benzodiazépines sont souvent utilisées par les consommateurs d'autres drogues, par les alcooliques et par les consommateurs récréatifs.

J'aimerais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1. Dans notre pays, combien de personnes ont-elles succombé ces dix dernières années à une overdose de somnifères et de calmants ? Je souhaiterais une ventilation par année.

2. Dans notre pays, combien a-t-on vendu ces dix dernières années de somnifères et de calmants ? Je souhaiterais une ventilation par année.

3. Sur le plan international, à quelle place se situait notre pays ces dix dernières années en ce qui concerne la consommation de somnifères et de calmants ? Je souhaiterais une ventilation par année.

4. La ministre estime-t-elle souhaitable de prendre des mesures visant à informer les Belges des dangers liés à l'abus de somnifères et de calmants ?

Réponse reçue le 6 mai 2010 :

1. En ce qui concerne le nombre de personnes décédées dans notre pays ces dix dernières années des suites d'une overdose de somnifères et de calmants, je peux vous communiquer les informations suivantes. Nous ne disposons d'aucune statistique récente au niveau national. Il est possible, via le site web d'Eurostat, de consulter des chiffres pour la Belgique jusqu'en 1999 ainsi que pour l'année 2004. On ne peut toutefois procéder à aucune analyse approfondie permettant de se prononcer sur des cas d'overdose mortelle de somnifères et de calmants.

Des chiffres peuvent cependant être donnés pour la Flandre et Bruxelles jusque l'année 2007 sur base d'informations tenues à jour par la « Vlaams Agentschap Zorg en Gezondheid » :

Pour déterminer comme cause de décès une overdose de somnifères et de calmants, on a retenu les catégories suivantes : barbituriques et benzodiazépines combinés à une autre cause externe. On s'est ensuite penché sur les décès pour lesquels les barbituriques et benzodiazépines n'ont pas été mentionnés comme cause première. Sont concernés ici par exemple les suicides qui, outre une overdose, ont aussi comme première méthode l'utilisation d'un objet coupant, ou les cas de décès par chute suite à la consommation de barbituriques ou de benzodiazépines. On recense aussi quelques décès cardio-vasculaires liés à l'usage de ces deux médicaments.

Partant de ces critères, on obtient les chiffres suivants :

1999 : 40 décès ;

2000 : 21 décès ;

2001 : 18 décès ;

2002 : 5 décès ;

2003 : 11 décès ;

2004 : 17 décès ;

2005 : 6 décès ;

2006 : 15 décès ;

2007 : 28 décès.

2. En ce qui concerne les ventes de calmants et somnifères sur prescription, exprimées en doses journalières, les données fournies par IMS donnent:

3. Nous ne disposons pas de chiffres relatifs à la consommation de somnifères et calmants en Europe. L'AFMPS dispose uniquement de chiffres de l'ONU basés sur les Conventions relatives aux substances psychotropes et aux stupéfiants. Il s'agit toutefois d'utiliser ces informations avec prudence, dans la mesure où elles reposent sur l'importation et l'exportation de ces substances. Il n'est donc pas tenu compte des stocks.

4. Afin de mettre en exergue les risques liés à la consommation de somnifères et calmants, ainsi que les alternatives à ces médicaments, j'ai lancé une nouvelle campagne en décembre de l'année dernière. Vous trouverez toutes les informations sur le site web www.health.fgov.be/benzo.

Cette campagne s'adresse à la population générale, et principalement aux consommateurs récents. Cette campagne s'intitulait « Somnifères et calmants, réfléchissez avant de consommer. Parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien ». Le matériel utilisé pour cette campagne était le suivant :

1) un dépliant destiné au citoyen et distribué via les médecins généralistes et les pharmaciens ;

2) un message publicitaire télévisé diffusé sur les chaînes LA-UNE, RTL-TVI, ÉÉN, VIJFTV, VTM et BRF ;

3) 1.000.000 de sacs à pain avec le slogan : « Somnifères et calmants, n'en faites pas votre pain quotidien » et distribués dans tout le pays.

Je pense, notamment quand on voit la baisse de consommation en 2009, que l’impact de cette campagne est positif et je pense qu’il est utile de répéter les campagnes à l’attention du grand public et des prestataires.

Le groupe de travail sur la prescription de psychotropes en 1ère ligne qui a été créé dans le cadre de la table ronde sur la psychomédication a d’ailleurs confirmé la nécessité de répéter ce message mais également de prendre d’autres mesures, notamment en terme d’information et de formation des médecins aux alternatives.