Pays africains - Homophobie - Diffusion par les évangélistes des États-Unis - Attitude de la Belgique
Ouganda
Afrique
minorité sexuelle
discrimination fondée sur l'orientation sexuelle
groupe religieux
États-Unis
27/1/2010 | Envoi question (Fin du délai de réponse: 25/2/2010) |
15/3/2010 | Réponse |
Selon un article paru dans De Morgen le 7 janvier 2010, les évangélistes des États-Unis sèment l'homophobie dans toute l'Afrique. Les déclarations incendiaires de quelqu'un comme Scott Lively ont même été une source d'inspiration pour la proposition de loi controversée qui vise, dans certains cas, en Ouganda, à infliger la peine de mort aux lesbigay. Si la proposition de loi a pu aboutir dans le pays - heureusement dans une version modérée, sous la pression internationale –, c'est parce qu'il existe un large courant homophobe.
L'Américain Rick Warren attiserait aussi l'homophobie en Afrique. Alors qu'il prône la tolérance aux États-Unis, il tient en Afrique un tout autre discours, en insistant notamment sur le fait que l'homosexualité n'est pas un droit de l'homme.
1. Le ministre condamne-t-il explicitement les pratiques qui attisent l'homophobie en Afrique ?
2. Fera-t-il savoir officiellement aux autorités ougandaises que notre pays condamne leur politique homophobe et les priera-t-il de reconnaître les droits des lesbigay et de les respecter ?
3. Interpellera-t-il l'ambassadeur américain au sujet des évangélistes qui sèment l'homophobie en Afrique et lui demandera-t-il des explications sur les actions que les autorités américaines entreprendront pour lutter contre ce problème ?
1. J’ai été informé des discours homophobes proférés par des groupes d’évangélistes américains dans certains pays africains comme l’Ouganda. Dans ce cas particulier, je suis effectivement fort préoccupé par l’influence croissante exercée par les sectes évangélistes fondamentalistes d’origine américaine ou nationale, et des campagnes menées par ces groupes, pour par exemple soutenir la proposition de loi portant atteinte aux droits des personnes homosexuelles.
2. La Belgique et l’Union européenne (UE) accordent une grande importance à la lutte contre toutes les formes de discriminations, y compris celles basées sur l’orientation sexuelle. Une attention particulière sera également donnée à ce thème durant la présidence belge de l’UE. L’Union européenne a mené début décembre 2009 une démarche au sujet de cette proposition de loi auprès du ministre d’État ougandais pour les Affaires étrangères. L’UE a dans ce cadre rappelé à l’Ouganda ses obligations internationales en matière de droits de l’homme, dont les principes de non-discrimination et de liberté d’expression. Le ministre a lui rappelé qu’il s’agit ici d’une proposition de loi déposée par des parlementaires et non par le gouvernement et que celui-ci ne pouvait donc pas intervenir dans ce processus législatif.
Les Églises catholique et anglicane en Ouganda se sont aussi prononcées contre l’adoption de cette proposition de loi.
Cette question a été abordée lors du « dialogue article 8 » que les chefs de poste de l’UE ont eu le 4 février dernier à Kampala avec le président Museveni. Le président, pleinement conscient des conséquences de l’adoption d’une telle loi sur les relations avec d’autres pays, a exprimé sa désapprobation pour la proposition de loi et a rassuré les chefs de poste UE que cette proposition ne sera pas adoptée.
3. Les autorités américaines partagent nos craintes concernant l’adoption de lois portant atteinte aux droits des personnes homosexuelles dans certains pays africains comme l’Ouganda. La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a récemment signalé que les États-Unis portent depuis un an, des messages très clairs concernant la protection des droits des personnes homosexuelles dans leurs déclarations et dialogues sur les droits de l’homme avec les pays tiers. Mme Clinton a également fait personnellement part de ses craintes à l’égard de la proposition de loi ougandaise au P
président Museveni. Des élus du Congrès américain ont par ailleurs récemment déposé un projet de résolution condamnant cette proposition de loi et le Président Obama l’a lui-même qualifiée d’odieuse.