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Question écrite n° 4-6064

de Paul Wille (Open Vld) du 7 décembre 2009

au secrétaire d'État à la Mobilité, adjoint au Premier Ministre

Terrorisme - Attentats suicide au moyen d'explosifs dissimulés dans des suppositoires - Protection de nos aéroports

terrorisme
aéroport
sécurité aérienne

Chronologie

7/12/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 8/1/2010)
10/12/2009Réponse

Réintroduction de : question écrite 4-4959

Question n° 4-6064 du 7 décembre 2009 : (Question posée en néerlandais)

Les services de renseignement français mettent en garde contre une nouvelle arme d'Al Qaeda : un suppositoire contenant des explosifs. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a rédigé une note confidentielle mettant en garde contre une « nouvelle méthode » d'Al Qaeda. L'avertissement revenait sur un attentat du 28 août 2009 en Arabie Saoudite. Le terroriste Abul Khair a réussi à être reçu par le prince Mohammed bin Nayef, responsable de la politique antiterroriste saoudienne. Lorsqu'il est arrivé près du prince, Abul Khair s'est fait exploser. Bin Nayef a survécu à l'attentat et ne présentait que des blessures mineures. Après examen, il est apparu que les explosifs étaient dissimulés dans un suppositoire se trouvant dans l'anus du kamikaze.

L'attentat a été revendiqué par Al Qaeda. Les services de renseignement français mettent en garde contre les éventuelles conséquences pour la sécurisation des aéroports. Actuellement, on utilise le plus souvent des détecteurs de métaux. Seul un contrôle par rayons X – comme cela se fait pour démasquer les passeurs de drogue qui ont avalé leur marchandise – permet de détecter les explosifs dissimulés dans des suppositoires. Il est toutefois impossible de contrôler tous les passagers de cette manière, c'est d'ailleurs également déconseillé pour des raisons de santé.

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1.Que pensez-vous de cette évolution ? Confirmez-vous que de nombreux risques y sont associés ? Est-il exact qu'il est impossible de contrôler tous les passagers au moyen de rayons X ?

2. Un passager muni de ce type de suppositoires et ayant échappé au contrôle avec peut-il dissimuler suffisamment d'explosifs pour faire exploser un avion en plein vol ?

3. Avez-vous connaissance d'incidents similaires en Belgique ? Si oui, combien et dans quels aéroports ?

4. Les aéroports et vols belges sont-ils suffisamment protégés contre de tels attentats suicide ?

5. Si oui, comment ? Si non, quelles mesures prendrez-vous pour protéger au mieux les aéroports ?

6. La ministre de l'Intérieur et le secrétaire d'État à la Mobilité se sont-ils consultés à ce sujet ? Si oui, quelles ont été les conclusions de cette concertation ?

7. Vous êtes-vous déjà concertée avec vos collègues étrangers et, en particulier, avec votre collègue français ?

8. Quels sont les problèmes pratiques et de santé des systèmes de scannage par rayons X ?

9. Que pensez-vous de l'utilisation plus fréquente des rayons X dans les aéroports ?

Réponse reçue le 10 décembre 2009 :

L’existence de possibles menaces terroristes en Belgique fait l’objet d’une surveillance permanente par l’organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM). Il n’y a pas eu à ma connaissance d’incidents en Belgique avec des terroristes qui auraient fait utilisation de tels « suppositoires explosifs ». Je ne peux pas répondre à la question de savoir si un passager portant un pareil suppositoire qui arrive à passer les contrôles pourrait faire exploser suffisamment d’explosifs pour provoquer le crash d’un avion : cela dépend entre autres de la quantité d’explosifs utilisée et de la place dans l’avion.

Conformément aux règlements européens, les mesures de sécurité pour les aéroports sont prises au niveau européen, après concertation dans le EU Security Committee. Jusqu’aujourd’hui, ce problème n’y a pas encore été abordé.

Les appareils X-ray utilisés dans les aéroports doivent toujours répondre aux normes européennes de santé. De plus, ils doivent être certifiés conformément aux normes de la Commission Européenne (plus spécifiquement la Direction générale Transport et Energie).