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Question écrite n° 4-4816

de Martine Taelman (Open Vld) du 22 octobre 2009

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de l'Intégration sociale

Radio-isotopes - Pénurie mondiale - Construction d'une nouvelle installation - Projet Mutlipurpose Hybrid Research Reactor for High-tech Applications (MYRRHA)

chimie nucléaire
Institut national des Radio-éléments
médecine nucléaire
Centre commun de recherche

Chronologie

22/10/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 27/11/2009)
25/11/2009Dossier clôturé

Requalification de : demande d'explications 4-1081
Réintroduite comme : question écrite 4-5312

Question n° 4-4816 du 22 octobre 2009 : (Question posée en néerlandais)

Ces derniers temps, les journaux ont largement fait état de la pénurie mondiale de radio-isotopes médicaux utilisés pour des applications diagnostiques et thérapeutiques. Ainsi, il n'y a que cinq réacteurs de recherche dans le monde qui peuvent produire ces radio-isotopes. Deux d'entre eux – le réacteur national de recherche universel, le NRU, au Canada, et le réacteur à haut flux, le RHF de Petten aux Pays-Bas – seraient confrontés à de graves problèmes techniques et ne pourraient donc pas garantir la production dans le futur. On peut se référer aux questions parlementaires qui ont été posées ces dernières années à ce sujet. Dans les réponses de la ministre et de ses prédécesseurs, un leitmotiv est constamment revenu, à savoir que l'approvisionnement est très incertain en raison de la demande croissante de radio-isotopes médicaux et du fait que la production mondiale dépend de cinq installations en tout et pour tout. Faire dépendre la production mondiale de cinq installations à peine, dont la majorité ont un âge plus que respectable, soulève de sérieuses questions.

En Belgique, nous avons le BR2 (Belgian Reactor 2) à Mol. Il contribue dans une large mesure depuis de nombreuses années à la production nécessaire des radio-isotopes qui sont en grande partie traités et répartis par l'Institut national des radio-éléments, l'IRE) de Fleurus. Mais le BR2 a environ cinquante ans. Il doit donc être remplacé si nous voulons maintenir la production de radio-isotopes, très importante pour la santé publique en Belgique. Cela implique la construction dans l'urgence d'une nouvelle installation d'irradiation en Belgique. Des techniciens estiment qu'il faudra attendre dix à quinze ans entre la décision effective et le moment où un nouveau réacteur sera totalement opérationnel. Les décisions qui seraient prises en 2009 ne répondraient donc aux besoins qu'à partir de 2020. Cette décision est d'autant plus importante car, à ce moment, la demande de radio-isotopes aura considérablement augmenté. Celle-ci augmente en effet chaque année d'environ 10 %. Il s'agit en d'autres termes d'un défi pour l'avenir, mais on fait quand même traîner les choses. Ainsi, le Centre d'étude de l'énergie nucléaire, le CEN-SCK, a mis en chantier le projet Mutlipurpose Hybrid Research Reactor for High-tech Applications (MYRRHA)qui peut remplacer le BR2 et répondre à cette demande croissante. La décision à ce sujet se fait quand même attendre en raison de l'immobilisme du gouvernement fédéral.

La presse spécialisée met en garde depuis de très nombreuses années contre un tel scénario (catastrophe).

J'aimerais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1. La ministre estime-t-elle justifiable que les besoins mondiaux de radio-isotopes médicaux dépendent de cinq installations à peine, dont la majorité ont un âge plus que respectable ?

2. Quelle est sa position à l'égard du projet MYRRHA visant à assurer à long terme la production de radio-isotopes ? Soutient-elle le financement direct de MYRRHA afin de préserver la santé publique en Belgique ?

3. Quelles solutions envisage-t-elle si un des cinq producteurs mondiaux de radio-isotopes (y compris le BR2) était mis à l'arrêt pour une longue période dans un proche avenir pour toutes sortes de raisons (la vétusté surtout) ? Comment pense-t-elle pouvoir répondre à la demande en Belgique ? Quelles seraient les conséquences d'une pénurie mondiale de telles substances ?

4. Quelle est sa position à l'égard du maintien de la connaissance et de la technologie dans notre pays et surtout en matière d'emplois durables (Institut national des radio-éléments, IRE) dans des régions traditionnellement confrontées à un chômage important en temps de crise ?